Biram Dah Abeïd n’y est pas allé de main morte. Ce lundi 18 novembre, lors d’une conférence de presse convoquée d’urgence, le président de IRA Mauritanie a balayé d’un revers de la main « les prétentions du juge Ethmane Ould Mohamed Mahmoud (Chef de file de la cellule des juges d’instruction au tribunal de Nouakchott-Sud), qui est, dit-il, le bourreau de la petite esclave Ghaher Maiga qu’ii a livrée à ses maitres esclavagistes dans le cadre de sa partialité et sa connivence avec les criminels d’esclavage ».
Pour le leader abolitionniste, la décision du magistrat est allée à l’encontre de celle du ministère public, du Commissariat aux droits de l’homme mais aussi à l’encontre des faits et réalités et au grand dam des défenseurs de droits de l’homme qui se battent contre l’exploitation et la maltraitance de mineures.
« J’avais dénoncé cet acte odieux de ce juge qui, aujourd’hui remue ciel et terre pour prétendre qu’il est menacé, que j’ incite les populations. Je n’incite personne contre lui. Je ne le menace pas. Je dénonce son acte qui est hors la loi, qui est contre la constitution et toutes les conventions que la Mauritanie a ratifiées. Je dénonce, persiste et signe», martèle-t-il.
Sur la lancée, Biram n’a pas manqué d’asséner ses vérités et d’envoyer des piques salées au club des magistrats suite à une déclaration laissant entendre qu’ils sont entrain d’étudier l’outrage dont leur collègue (Ethmane Mohamed Mahmoud) a été l’objet. Biram en profite pour leur servir « un plat chaud à étudier ». « Nous mènerons contre eux cette confrontation. Nous ne cédons pas à l’intimidation », dira-t-il.
Biram réitère à l’envie que ce magistrat (Ethmane Ould Mohamed Mahmoud ndlr) est de « connivence avec les criminels, qu’il a agi contre la loi nationale, contre l’esprit de justice et contre les conventions internationales auxquelles la Mauritanie fait partie. Les magistrats ne peuvent pas nous intimider. Nous allons mener avec eux la confrontation. Ils nous trouveront devant eux de pied ferme comme nous avons mené la confrontation contre les oulémas égarés, les journalistes égarés et contre les égarements des dirigeants politiques, des partis politiques. Nous sommes toujours les mêmes.
Les juges ont toujours accablé les victimes d’esclavage et ont toujours versé beaucoup de méchanceté contre les militants antiesclavagistes qui militent pacifiquement. Ils ont toujours été magnanimes à l’extrême avec les esclavagistes qui sont coupables de crimes contre l’humanité. Les juges ont toujours été magnanimes face aux tortionnaires. Les personnes qui sont victimes de tortures notamment les salafistes détenus à la prison civile qui ont subi toutes sortes de tortures ont porté les affaires devant les juges. Ces juges n’ont pas dit le droit. Ils n’ont même pas daigné enclencher un processus d’enquête d’investigation pour dire la loi. C’est dire que les juges représentent la plus grande résistance à l’acceptation de la dignité humaine en Mauritanie».
Biram Dah Abeïd pense que « leurs actes, leurs décisions, leurs ordonnances sont des ordonnances hors la loi parce qu’elles entrent en contradiction avec la loi et l’esprit de justice nationale et internationale avec l’esprit de justice islamique. Quand on dit que la Mauritanie est une République islamique, notre rôle est d’aller aux charbons et de répondre à leur provocation. Nous pensions qu’ils étaient soumis au diktat du gouvernement.
Maintenant le gouvernement prend des décisions à travers le parquet général pour la loi et contre les crimes contre l’humanité mais ce sont les juges qui blanchissent ces crimes contre l’humanité en l’occurrence le juge Ethmane Ould Mohamed Mahmoud en guise d’exemple. La lutte pour le droit et la dignité humaine en Mauritanie passe par une lutte sans merci contre la résistance à l’injustice, la fougue, les prétentions, les errements et les égarements de ces juges. Et nous mènerons contre eux cette confrontation. Nous ne cédons pas à l’intimidation ».
Source : Le Calame (Mauritanie)