Je constate qu’à la fin de ces 100 jours, Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani a fait une ouverture d’écoute sur les différents compartiments de l’opposition. Nous prenons bonne note des mesures importantes. Nous sommes obligés de nous attarder sur les autres situations graves qui continuent de caractériser la gouvernance de Mohamed Ould Ghazwani. »
C’est en ces termes que Biram Dah Abeid a entamé son exposé portant évaluation des 100 jours de gouvernance de Mohamed Cheikh Ghazwani jeudi 24 octobre.
« Nous réclamons la libération de tous ces détenus »
Dans une conférence de presse, le député a relevé qu’il est anormal que les jeunes arrêtés au lendemain de l’élection continuent de croupir en prison à Kaédi.
« Des militants pacifiques ont exprimé leur colère par voie de manifestation tout comme les partisans de Mohamed Ould Ghazwani ont exprimé leur joie en manifestant sur la voie publique. Nous dénonçons que les uns soient arrêtés et les autres laissés en liberté. » A dit Birame Dah Abeid qui a poursuivi : « Nous réclamons la libération de tous ces détenus. »
« L’Etat mauritanien reste un Etat esclavagiste tant que les lois ne sont pas appliquées. »
Arrivé deuxième à la présidentielle de 2019 avec 19% des votes, Ould Abeid a également relevé que la question de l’esclavage a encore marqué les 100 jours de la présidence de Ould Ghazwani par la gestion faite par la justice du cas de la petite Gahyla Maiga donnée, selon lui, comme cadeau de mariage à la dénommée Lalla. Ce sont les criminels qui ont eu gain de cause dans cette affaire contre les conclusions de la police et du parquet qui avaient, toujours selon Birame Dah Abeid, notifié qu’il s’agissait d’un « délit flagrant d’esclavagisme. »
« L’Etat mauritanien reste un Etat esclavagiste tant que les lois ne sont pas appliquées», a martelé le leader harratine qui a accusé le juge du tribunal de Nouakchott Nord d’avoir remis la jeune Ghaya Maiga à ses présumés bourreaux qui selon lui sont partis la brandir comme un trophée dans leur localité à l’Est du pays.
Autre point négatif relevé par l’ex candidat à la Présidentielle dans les 100 jours de pouvoir de son vainqueur, la situation des étudiants qui se voient fermer l’accès à l’université sous le prétexte qu’il sont frappés par une mesure qui interdit à ceux qui ont 25 ans et plus de s’inscrire. « Il est aberrant que l’on proroge l’âge de la retraite des officiers supérieurs qui se sont enrichis et ont mis leurs familles à l’abri du besoin et qu’on interdise aux jeunes d’apprendre. » A indiqué Ould Abeid qui a condamné la répression violente des manifestations estudiantines en ces termes : « Il est regrettable que la police fasse couler le sang des étudiants qui ne font que réclamer leur droit d’apprendre. »
Traiter les griots d’indignes de la prière des gens respectables, un acte pyromane
Abordant la question de la frustration des griots qui défraie la chronique, Ould Abeid a critiqué ce qu’il a appelé la propension de certains érudits à qualifier de mécréants certains groupes de la société. « Les déclarations de Mohamed Ould Sidi Yahaya traitant la communauté des griots de malsaine et indigne de mériter que des personnes respectables prient sur leurs dépouilles mortuaires résonne comme un acte de guerre, un acte pyromane. » A-t-il dit avant de s’en prendre à un autre érudit. Selon lui, ce érudit, un haut cadre du ministère de l’orientation islamique a eu des déclarations qui vont à l’encontre de l’Esprit de la loi en République Islamique de Mauritanie.
« Ce fonctionnaire supérieur, Abdellahi Ould Abdel Barke a déclaré qu’un esclave, même mariée, qui est la propriété de 4 héritiers peut faire l’objet de relai de la part de ces derniers lorsqu’ils veulent assouvir leur plaisir avec elle. » A rapporté Ould Abeid qui a souligné que les audio Whatsapp d’une telle déclaration ont été largement partagés sur les réseaux sociaux.
Compte rendu K-Tocka
Source : Initiatives News (Mauritanie)