Parmi tous les candidats au fauteuil présidentiel Ould Ghazouani est le seul prétendant qui ne s’est pas prononcé sur la cohabitation écornée depuis l’aube des indépendances et encore plus aggravée par Ould Aziz depuis 2009.
Ce n’est pas une surprise pour les observateurs parce que les exactions contre les noirs sont commises par ses frères d’armes sous le régime de Ould Taya qui avait pris le soin de les protéger par une loi d’amnistie.
Comme son mentor le candidat du pouvoir tournera le dos à la réconciliation nationale avec un maigre espoir de rouvrir le dossier des réfugiés du Sénégal et du Mali.
De même l’absence d’une politique agricole innovante est révélatrice d’un candidat copie à l’originale dont le fil conducteur est l’accaparement des terres de la vallée pour l’appauvrissement des propriétaires terriens au profit des investisseurs arabes.
A part ce zapping qui en dit long de la volonté politique de l’impunité le candidat de la majorité a axé son programme sur la lutte contre la pauvreté. Un remake encore une fois du programme de Ould Aziz en 2009 qui en avait fait son cheval de bataille. La suite est éloquente.
Du président des pauvres Ould Aziz est devenu avant la fin de son premier quinquennat le président riche des riches. Dans cette perspective Ould Ghazouani pourra prétendre à une retraite dorée s’il est élu au premier tour le 22 juin prochain.
Ce qui ressort également de ce rapport programme c’est la chasse aux extrémistes notamment les islamistes et les nationalistes afro-mauritaniens et les militants anti-esclavagistes pour justifier la politique sécuritaire du pays.
Et les promesses d’augmenter les salaires des fonctionnaires, de créer des emplois pour les jeunes au chômage, d’aider les handicapés ne sont que des leurres dans un pays dont la dette publique avoisine plus de 80 pour cent du PIB.
En définitive ce que Ould Ghazouani propose aux mauritaniens c’est la reconduction du régime de Ould Aziz de A à Z depuis 2009. Autrement dit un Etat toujours à tendance raciste qui s’accapare des richesses nationales.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Source : Kassataya (France)