Le bradage continue

Le bradage continueParmi les raisons essentielles évoquées en 2008 par le général Mohamed Ould Abdel Aziz pour justifier son coup d’Etat contre Sidioca – le premier président mauritanien démocratiquement élu- figurait en bonne place, son rejet du projet de rachat d’une quote-part des ressources de la Snim par Arcelor Mittal, leader sidérurgique mondial à l’époque.

Dix ans plus tard, alors qu’il s’apprête à quitter le Pouvoir, Ould Abdel Aziz s’intéresse de nouveau à la Snim. Cette fois, comble de l’ironie, il autorise la cession de sa plus importante mine, le gisement de F’Dérick dont les réserves établies sont de 30 millions de tonnes de minerai d’excellentes qualité (63% de fe).

L’opération en question a profité à un groupe technique australien basé au Ghana dont les partenaires nationaux sont l’homme d’affaire Mohiédine Ould Ahmed Saleck et le gendre du président de la République, Mohamed Ould Boussabou. L’accord a porté sur la création d’une société mixte qui profite à 20% à la Snim, les 80% restants revenant à Mohiédine Ould Saleck et Mohamed Ould Boussabou !

Ledit groupe s’est rendu à Zoueratt le 25 du mois courant dans une délégation composée de Beven John Jones et ses partenaires locaux, avec pour mission de visiter la mine de F’Dérick et celle de T014 puis de mettre en place les grandes lignes d’exploitation de la mine : méthode d’exploitation, fosse de programmation du projet, planning de programmation de visites des ateliers techniques, chargement, etc.

Otée des mains des Mauritaniens, la Snim, appelée jusque-là, « Fleuron de l’industrie mauritanienne », ne profiterait désormais plus qu’à une poignée d’hommes d’affaires dont le seul lien est sa proximité avec le président Ould Abdel Aziz.

De sources dignes de foi, la cession de la mine de F’Dérick conclue dans le mépris total des procédures en la matière d’une part et de l’autre, dans le mépris absolu du peuple mauritanien, est le résultat d’une longue procédure tenue dans la plus grande discrétion depuis quelques mois.

A l’occasion, elle explique en grande partie, la désignation de Hassena Ould Ely à la fonction d’ADG de la société minière.

En effet, il est établi aujourd’hui que Hassena Ould Ely a séjourné à Accra juste avant sa nomination à la tête de la Snim et qu’il s’est rendu par la suite à Paris où il a assisté au Conseil d’administration qui entérinera sa nomination. Depuis, le processus est enclenché qui a fini par la vente de la plus imposante mine de fer du pays.

Il faut dire que cet acteur, apparu sur la scène, à la faveur du régime en place, semble bien être l’homme des situations difficiles ! En effet, quand il a fallu acheter, dans les conditions que l’on connaît, les avions pour la MAI, c’est à lui qu’a fait recours Ould Abdel Aziz.

Quand il a fallu céder les quais à OLAM dans les conditions que l’on connaît, c’est lui qui fut nommé, peu avant, DG du Port de l’amitié. Quand il a fallu vendre le meilleur gisement de la SNIM, dans les conditions que l’on connaît, c’est aussi lui qui est désigné à la fonction d’ADG de ce fleuron de l’industrie mauritanienne !

Ce bilan ne fait-il pas de l’homme l’un des acteurs forts du régime, plus puissant même que Moktar Ould Djay « le Blé Goudé national » ?

MOM
Source : L’Authentique (Mauritanie)