Mauritanie: Si Ghazouani pouvait, si Birame savait …

Mauritanie: Si Ghazouani pouvait, si Birame savait …La Mauritanie se dirige vers des présidentielles historiques. Pour la première fois, un président sortant aura le privilège d’assister en spectateur VIP, un verre de thé à la main, à la désignation de son successeur.

Mokhtar Ould Daddah a vécu la passation de service dans les bras de la détention. Ould Haidallah a vu le vent tourner depuis un sommet de la francophonie organisé à Bukumbura. Et quand il rallia dare-dare son pays c’est pour aller en prison à Kaédi. Quant à Taya, il n’est pas encore revenu de son exil.

C’est dire de la chance du président Mohamed Abdel Aziz de choisir son successeur, qui plus est, dans le beau rôle du favori. Dès l’enjeu des prochaines présidentielles semble se jouer entre la continuité du système Aziz ou la rupture. Au vu des premiers retours de la pré-campagne, tout semble indiquer un duel âpre entre le candidat au pouvoir et un certain Birame Dah Abeid.

Ce dernier, déjà deuxième lors des dernières présidentielles, devrait confirmer sa popularité dans les urnes. Avec une base électorale beaucoup plus large que celle des 4 autres candidats de l’opposition, un discours plus courageux, de la hargne et de la détermination, l’illustre représentant des Oulad Begnouk arrivera-t-il à forcer le destin?

Les observateurs estiment que l’inexpérience de l’ancien greffier dans les affaires de l’Etat est un handicap. Ne connaissant pas l’armée, ignorant tout des rouages de fonctionnement de l’Etat, Birame a avec lui un diagnostic mobilisateur de la Mauritanie.

Quant à Ghazouani, il dispose entre les mains et dans ses carnets de la situation réelle du pays du million de poètes. Mais arrivera-t-il à vaincre l’inertie ambiante pour changer les choses ? Les deux favoris auront chacun à vaincre sa faiblesse pour convaincre les indécis.

Source : Les Mauritanies