A partir de la liste provisoire des 6 candidats publiée le 8 mai 2018 par le conseil constitutionnel, chaque mauritanienne et chaque mauritanien peut jauger les forces en présence.
Les 6 personnalités qui sollicitent le suffrage des mauritaniens pour les présidentielles du 22 juin 2019 sont présentées dans la liste ci-dessous.
1- Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouany
2- Sidi Mohamed Boubacar Boussalev
3- Birama Dah Abeid
4- Mohamed Sidi Maouloud
5- Mohamed Lemine El Mourteja Wavi
6- Kane Hamidou Baba
1-Le premier des candidats, Ghazouany, part avec les faveurs du pronostic. En Afrique dit-on, qui a le soutien de l’armée, du président sortant et du parti au pouvoir peut se targuer d’être favori. Il est fort probable que Mohamed Ghazouani passe dès le premier tour aidé en cela par une opposition morcelée et sans stratégie d’ensemble. Le point faible de ce candidat peut résider dans son manque d’éloquence et les bâtons dans les roues que pourraient lui mettre tous ceux parmi les siens qui pensaient être choisis calife à la place du calife.
2- Sidi Mohamed Boubacar est un ancien premier ministre rompu aux rouages de l’administration et comptant sur une vaste coalition tribale. A l’inverse d’un grand média international qui le voit au deuxième tour, nous pensons que Ghazouani pourrait tout au plus rééditer l’exploit de Zeine Ould Zeidane en engrangeant un score allant de 10 à 20% lui permettant de se poser en faiseur de rois en cas de deuxième tour. Arrivera-t-il à fédérer tous les nostalgiques de Taya?
3- Birame Dah Abeid part dans ces élections avec une forte popularité parmi les haratins, les négro-africains et tous les laissés pour compte du régime Mohamed Abdel Aziz. Cependant, le candidat de l’Ira traîne un sérieux handicap pour n’avoir pas su rassembler au delà de sa base naturelle et pour avoir scellé l’alliance avec le parti Sawab, vu à tort et à travers comme le théoricien de l’exclusion d’une frange de la population. Au vu des premiers rassemblements de l’avant campagne, on peut cependant constater la capacité de mobilisation de Birame.
4-Mohamed Sidi Maououd. Le leader de l’UFP comptait jusque-là sur un électorat captif et fidèle qui se recrute dans la bourgeoisie négro-africaine et les masses ouvrières des villes industrielles (Nouakchott, Nouadhibou et Zouératt) et paysannes de la vallée. Seulement, en raison de la profonde fissure de l’UFP en courants conservateur et laïque et du départ d’une partie des poids lourds du parti vers les prairies du pouvoir, bien malin celui qui miserait une nouvelle Ouguiya un score honorable de faiseur de rois pour l’UFP.
5-Mohamed Lemine El Mourteja Wavi est, à vrai dire, le petit poucet de ces élections. L’homme qui a eu du mal à trouver un slogan n’est pas connu des mauritaniens. Cadre au ministère des finances, expert-comptable, sortant de l’école nationale du journalisme et de la magistrature et titulaire d’un diplôme d’expertise comptable, cet homme taciturne a surpris les observateurs en passant le cap des parrainages.
6- Kane Hamidou Baba. Avant même de commencer les élections, le natif de Tékane peut se targuer d’avoir réussi le tour de force d’avoir réussi à fédérer tous les partis dits abusivement négro-africains sous sa bannière. KHB devra toutefois disputer chaque mètre carré électoral à Birame Dah Abeid lequel, à défaut d’être un allié, est devenu l’adversaire direct. Le candidat de la coalition vivre ensemble devra ratisser large pour espérer battre le record de Ibrahima Sarr de 2007.
Source : Les Mauritanies