Les Etats-Unis ont retiré à la Mauritanie son statut de partenaire commercial privilégié en Afrique.
Ce retrait, effectif au 1er janvier 2019, a été décidé la semaine dernière par le président Donald Trump à l’occasion de la révision annuelle du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), relaie Le Monde. Il vise ainsi à sanctionner les piètres efforts mis en œuvre par Nouakchott pour éradiquer le fléau de l’esclavage sur le territoire.
Concrètement, le communiqué publié par les autorités américaines précise que« la Mauritanie n’a pas fait assez de progrès dans la lutte contre le travail forcé, en particulier la lutte contre l’esclavage héréditaire ». Quant à son gouvernement, ce dernier « continue de restreindre la capacité de la société civile à s’exprimer sur les questions d’esclavage ».
Sans surprise, le porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham, a vivement réagi en dénonçant lundi sur Twitter « une trahison des relations d’amitié entre les deux pays et une négation des efforts de (Nouakchott) dans le domaine de l’éradication des pratiques esclavagistes ».
Des paroles mais peu d’actes
Quoi qu’il en soit, la politique du président Mohamed Ould Abdel Aziz en la matière laisse encore les observateurs internationaux perplexes puisque outre son abolition en 1981, l’Etat a également érigé l’esclavage au rang de crime contre l’humanité en vertu d’une loi votée en août 2015.
Un texte sensé sanctionné “les contrevenants” à des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement, contre 5 à 10 ans auparavant.
Pourtant, dans les faits, près de 43 000 personnes en subissaient encore les conséquences en 2016, soit environ 1% de la population totale, souligne un rapport d’Amnesty international.
Source: Le Monde Arabe