Du Maroc à l’Indonésie, n’est pas roi ou président qui veut. Pour diriger ces deux Etats, entre autres exemples, le chef doit appartenir à un certain groupe religieux. Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont particulièrement concernés.
Un roi bouddhiste auBhoutan, un président libanais musulman ou encore un roi chrétien enThaïlande, c’est impossible. Ces trois pays, sur un total de 30 à travers le globe, imposent à leur chef, roi ou président, d’appartenir à un groupe religieux spécifique explique le Pew Research Center, dans un article mis en ligne le 22 juillet 2014.
Parmi ces pays, 17 imposent à leur chef d’être musulman. Ainsi, le trône deJordanie ne peut revenir qu’à un enfant d’un musulman né de l’union de parents eux-mêmes musulmans. En Tunisie, si n’importe quel citoyen du pays, pour peu qu’il y soit né, peut candidater au poste de président, il doit obligatoirement être musulman.
La Malaisie, le Pakistan, la Mauritanie mais aussi le Yémen, la Somalie, l’Iranou encore le Qatar ne peuvent également être dirigés que par des personnes de confession musulmane.
Deux pays imposent à leur roi d’être bouddhiste : le Bhoutan et la Thaïlande. Deux autres imposent à leur chef d’avoir une affiliation chrétienne : Andorre et… le Liban. Ce dernier oblige, en outre, son premier ministre à être musulman… et sunnite.
Enfin, un dernier pays contraint également son chef d’Etat à appartenir à une certain religion : l’Indonésie. Dans ce pays majoritairement musulman, le chef d’Etat doit croire en la philosophie Pancasila, un courant qui rassemble les éléments culturels indonésiens dont la croyance en Dieu.
A contrario, huit pays imposent explicitement à leur chef d’Etat d’être laïque et de ne pas appartenir à un clergé : entre autres la Bolivie, le Honduras, le Mexiqueou encore le Venezuela.
Comme le souligne l’étude menée par le Pew Research Center, outre la trentaine de pays évoquée, 19 Etats ont des obligations religieuses pour les rois, ou reines, qui dirigent symboliquement le pays (et dont les pouvoirs ont été transférés dans les faits au Parlement, au Premier ministre et/ou au président). Il s’agit du Canada, de l’Australie et du Royaume-Uni, ainsi que d’autres Etats membres du commonwealth, dirigés par la reine Elizabeth II. En Europe, les pays concernés sont le Danemark, la Norvège ainsi que la Suède, trois royautés européennes historiques.
Des pays largement minoritaires dans le monde, puisque 85 % des 197 Etats reconnus par l’organisation des Nations-Unies autorise n’importe lequel de ses citoyens à gouverner, quelle que soit sa religion.
Aux Etats-Unis, la constitution américaine interdit noir sur blanc les tests religieux comme qualification pour exercer dans la fonction publique bien que certains Etats imposent encore, dans les textes, la croyance en Dieu pour travailler dans le service public.
Des textes malmenés par la Cour Suprême américaine qui, en vertu du premier amendement de la Constitution, a clairement interdit aux employeurs publics de réclamer aux candidats une preuve de leur religion.
Source : Atlantico