« Le Domou Oumnène »
J’avais élu domicile chez une vieille parente du nom d’Oumnène. En fait je le programmais depuis que j’avais décidé de mon transfert à Rosso. Je l’avais connue lors de mon premier voyage au Sénégal en 1961. Octogénaire, elle était déjà presque aveugle. Elle était la demi-sœur maternelle d’Ahmed Salem Ould Moyssa, un ancien commis d’une maison coloniale. Leur mère était une descendante de notre aïeul Cheiffa. Oumnène n’avait pas d’enfants puisqu’elle n’avait jamais constitué famille. Il parait que sa galanterie dans sa jeunesse l’avait trompée. Elle récusait les offres de mariage dans l’espoir de rencontrer l’hypothétique compagnon de vie. Lire la suite
Archives pour la catégorie Articles & Communiqués
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (30) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Rosso-1
La plaque tournante du pays
Le transfert scolaire
Considérant que Mederdra m’avait éloigné beaucoup de l’univers des parents, je décidai, en coordination avec un ami, Ahmed Ould Mbeyrik, de me faire transférer à Rosso. La ville de Rosso, capitale du Trarza se trouve, en effet, sur la route des parents, commerçants au Sénégal. Pour eux, Rosso n’était pas en fait l’unique passage obligé. Dagana, sur le fleuve Sénégal, constituait aussi un autre itinéraire emprunté par eux bien qu’étant moins fréquenté. Ce transfert va mettre fin à ma vie à la cantine et à son équivalent en liquidité, c’est-à-dire la bourse de 70UM, perçue mensuellement à Taguilalett durant les 9 mois de l’année scolaire. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (29) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
De nouvelles vacances
Une nouvelle aventure
À la fin de l’année scolaire 1962-63, Kneine et moi, nous décidâmes de regagner nos parents. Nous rééditâmes en partie l’aventure de Rkiz, cette fois-ci avec moins de risques, Il s’agissait de faire presque la même distance. Quelque trente kilomètres séparent aussi Mederdra de chez nous. Nos baluchons sur nos têtes, nous quittâmes Mederdra, un après-midi. Nous programmons de passer la nuit chez Ehel Mbarek, une famille dont la mère, feue Hawa, est originaire de chez nous, une proche parente à moi. Leur nom, Ehel Mbarek, se confond avec celui du puits, Chig Elkhaima, autour duquel leur famille ne cessait de nomadiser. À quelques reprises, Mbarek tomba dans ce puits et il en sortira par miracle indemne. Mbarek, Hawa et leurs enfants nous ont très bien reçus. Ils nous ont même proposé quelqu’un pour nous accompagner. Ce que nous avons refusé. Si on peut m’épargner la suite du récit de ce périple, puisque, faute peut-être d’incidents marquants, je n’en retiens franchement aucun détail. Lire la suite
Mauritanie: le nouveau président de l’Assemblée nationale suscite la polémique
Mohamed Ould Meguett, membre du parti présidentiel Insaf, a été élu lundi 19 juin, avec 137 voix contre 27. Cet ancien militaire a été directeur de la sécurité nationale, puis en 2020, chef d’état-major général des armées. L’opposition et les militants négros-mauritaniens accusent ce proche de Mohamed Ould Ghazouani d’avoir participé au massacre de soldats négro-mauritaniens dans l’armée entre 1988 et 1991, notamment à Inal dans l’ouest du pays. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (28) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Le bagarreur
« Mini Charbaba »
Le retour de l’émir
Comme à Taguilalett, à Mederdra la vie politique était très animée. D’autres noms de personnalités politiques sont cités, notamment celui de l’Émir Ehbib Ould Ahmed Salem. Celui-ci n’habitait pas Mederdra, mais il y passait assez souvent. En l’année 1963, son nom sera provisoirement éclipsé par celui de son cousin et challenger Mohamed Vall Ould Oumeir. Ce dernier, de retour du Maroc avec de nombreux et illustres parents dont un certain Cheikh Ahmedou et son célèbre griot Ahmedou Ould Elmeydah. Leur venue à Mederdra fut marquée par de gigantesques festivités. J’ai encore en mémoire sa silhouette mince et sa touffe blanche en dépit de son relatif jeune âge. Juste l’mage plus tard de son jeune cousin, mon ami Isselmou Ould Sidi. Je n’oublie pas aussi, l’année suivante, la Land Rover bâchée qui descendit du bac de Rosso, ramenant son corps de Dakar. Lire la suite
Rapport Américain: « La Mauritanie ne condamne pas les responsables de crimes d’esclavage héréditaire »
Mauritanie : 104 cas d’esclavage, de traite d’êtres humains et de trafic de migrants officiellement reconnus
Après l’installation de la nouvelle Assemblée Nationale : Vers quel type de gouvernement ?
Dans quelques jours, les conseils municipaux, régionaux et le Parlement seront installés. Ils sont entrer en exercice pour la noble mission qui leur est assignée : celle de servir les concitoyens qui les ont élus et même ceux qui s’y sont refusés. Mais ce qui préoccupe le plus les
Mauritaniens, c’est le remaniement ministériel qui devrait intervenir avant la fin de ce mois de Juin. Des rumeurs commencent à circuler et quelques plumes commandées sortent, comme d’habitude, leurs propres équipes. Des fakes news iront inonder la Toile pendant quelques jours, le temps que le nouveau Parlement s’installe. Les conseils régionaux et municipaux
n’ont, eux, que peu d’impact sur le quotidien des citoyens mauritaniens. On ne s’en rappellera souvent qu’après cinq ans, et plus épisodiquement lors des visites ou cérémonies officielles où l’on verra nos élus arborer leur écharpe. Lire la suite
La Contribution de AHME à la journée des associations maghrébines relatives aux droits de la personne
Je commence par remercier toutes les organisations Maghrébines des Droits Humains. Je remercie en particulier notre frère et ami Ayad Ahram. Je vous demande de l’applaudir pour les efforts énormes qu’il a déployés pour la réussite de cette rencontre.
Je m’appelle Hanoune Ould Oumar dit Diko, secrétaire général de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E). Cette association a été créée en 2001 par un groupe de personnes autour du Dr Mohamed Yahya Ould CIRE, qui en est le président. Ce dernier a écrit deux ouvrages sur la question de l’esclavage en Mauritanie. Le premier est la soutenance d’une thèse à l’université Paris II intitulée “L’abolition de l’esclavage en Mauritanie et les difficultés de son application”, soutenue en 2006. Cette thèse a été publiée par l’ANRT (Agence Nationale de reproduction des thèses), institution publique française en 2008. Le second est un livre dont le titre est : “La Mauritanie ; Entre l’esclavage et le racisme” édité à l’Harmattan en 2014. Ce livre a été traduit en arabe en 2019. Lire la suite
Condoléances à la famille d’Ehel Youssouf
Elemine Ould Ely Ould Youssouf est mort le 12 juin 2023.
Elemine avait environ 80 ans. Fils Ely Ould Youssouf et de Marieme Mint Maâloum. Marieme et Aminetou (ma mère) avaient le même père et la même mère, en l’occurrence Maâloum Ould Nouwëguih et Oumou Elkheir Mint Maatalla.
Je l’ai connu d’abord en tant que parent, mais aussi parce que j’étais un apprenti berger auprès de lui.
Ely Ould Youssouf possédait un cheptel de brebis peut-être le plus important de la tribu Oulad aïd. Le nombre avoisine les mille brebis. Les années 60, le berger de ce cheptel était Elemine. Moi, très jeune, moins de huit ans, je gardais cent quarante moutons et chèvres environ, appartenant à ma famille. Le rôle de berger se faisait sous la surveillance de Elemine.
Les journées passaient très vite parce qu’on ne s’ennuyait pas auprès de lui. Il m’a raconté l’histoire de la tribu Oulad aïd. Il connaissait les grandes batailles menées par cette tribu, ainsi que l’histoire de chaque famille. Tout comme, il connaissait les familles étrangères à la tribu mais qui se sont réfugiées dans celle-ci. Lire la suite