La prévarication et la gabegie ont-elles encore de beaux jours devant elles ? Jusqu’à quand le détournement des deniers publics restera-t-il le sport favori de nos (ir)responsables ? La lutte contre de telles pratiques que tout gouvernement chante à tue-tête ne serait-elle qu’un vain mot ? Deux exemples parmi tant d’autres mettent en tout cas le nôtre au pied du mur. En un, le projet Aftout ech-Chargui, mené d’une « main de maître » (ès tripatouillage) par un groupement de sociétés et dont une ONG nationale a dénoncé la calamiteuse mise en œuvre ; en deux, la réhabilitation du principal quai du port de Nouadhibou, qui serait loin d’être aux normes et dont un journaliste a fait éclater le scandale. De quoi déjà prouver à l’opinion publique qu’il est encore tôt pour crier victoire. Pour ces deux affaires révélées au grand jour, combien d’autres ont été mises sous le boisseau, leurs auteurs protégés ou sommés de payer des montants symboliques… avant d’être réhabilités ? Lire la suite
Archives pour la catégorie Articles & Communiqués
Le Conseil Constitutionnel décide de supprimer un paragraphe de la « loi sur les symboles »
Le Conseil Constitutionnel a décidé d’annuler une partie du deuxième alinéa de l’article 3 de la « loi sur les symboles », en invoquant son « inconstitutionnalité ».
Le Conseil a pris cette décision à la suite d’un recours déposé par la défense de l’activiste politique Lire la suite
Le parquet de Rosso envoie en prison un citoyen ayant interrompu le wali du Trarza
Le parquet général de la wilaya du Trarza a envoyé en prison le citoyen Daouda Ould Jibril, après son arrestation par la police dans le village d’Am Asslimane suite à son interruption du wali de la wilaya lors d’un discours adressé à des citoyens. Lire la suite
Attention à la dérive autoritaire au Trarza ! [Par Alioune Ould Youssouf dit Maham]
Un citoyen du Village de Oumousleymane relèvant de la commune de Chamama nouvellement créée de la Moughataa de Tekane, dénonçant l’inaction des autorités locales est d’abord mis au arrêt avant d’être écroué par le parquet pour motif « d’outrage ». Lire la suite
Le juge du tribunal de Selibaby a commis une faute lourde dans l’affaire de Balla Gandega.
Le juge du tribunal de Selibaby a commis une faute lourde dans l’affaire de Balla Gandega. C’est de l’amateurisme pur et dur d’un magistrat qui dépasse l’entendement humanitaire. Comment fait-il pour condamner des innocents et va dormir sur ses deux oreilles en faisant des « beaux rêves » ?
Passions d’un engagement (37) : La question qui fâche (1) [Par Cheddad]
La formation politique du MND avantage les étudiants mauritaniens
L’année scolaire 1982, après mon succès au Baccalauréat, à Jleyfti, je me suis inscrit en première année de la faculté des sciences juridiques et économiques, section économie. La même année, j’ai participé en mai à l’examen d’entrée à la faculté de lettres à Dakar. Il s’agissait d’un examen réservé aux personnes ayant dépassé l’âge scolaire requis pour un enseignement régulier. Plusieurs de mes anciens amis du MND sont passés avec grand succès par là. Parmi eux, Mohamed Elhassène Ould Lebatt et Mohamed Ould Maouloud, mes anciens collègues du bureau exécutif de la direction scolaire du « CPASS». A mon tour, et comme eux, j’ai réussi avec brio (major) l’épreuve. Je me suis trouvé devant un choix difficile: m’inscrire à Dakar ou à Jleyfti à Nouakchott. Pour mon ami Mohamed Ould Maouloud, je n’avais pas droit à l’hésitation. Il usa de tous les moyens pour m’amener à m’inscrire à Dakar. Je ne me souviens nullement de son argumentaire contre l’inscription à Jleifti. Très probablement, son éducation exemplaire a dû jouer.Mohamed, en effet, tel que je l’avais connu, s’interdisait systématiquement, et il le réussissait sans faute, de porter le moindre jugement négatif sur les autres ou leurs éventuelles malveillantes intentions. Ce fut déjà trop tard pour moi. Après que je me fus engouffré dans la gueule du loup, avant de disparaître dans son inconfortable et bedonné gros ventre, les bons et insistants conseils de Mohamed envahirent ma petite cervelle.
L’inconvénient inattendu de Jleyvti
Pourtant j’avais vite oublié la raison derrière mon option pour l’examen de Dakar. L’année précédente, 1979 -1980, j’ai raté une première tentative à l’examen du baccalauréat. J’ai buté contre une forme d’obstacle local que je ne m’expliquais pas. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, moi, l’ancien bon élève de la première école au programme intégralement colonial, je rate un examen que réussissent des élèves de la sixième génération après la réforme de 1973 !
Et pourtant, dans la même année, à une semaine de la session de juin, j’avais réussi brillamment à l’écrit l’examen d’entrée à l’ENA de Jleyfti, option cycle long. L’oral fut conditionné par le succès au bac. Succès qui malheureusement n’avait pas été au rendez-vous. A l’université de Jleyfti, je n’épargnerai aucun moyen pour réussir dans ma section d’économie. Comme au BEPC en 1971, j’ai constitué un groupe d’étude et de révision. J’ai même laissé tomber ma liaison à l’enseignement fondamental, perdant ainsi ma fiche budgétaire. Moralement, je n’avais pas voulu m’accrocher à un emploi que je n’exerçais plus effectivement. Tout le temps fut consacré à l’étude.
Des bouleversements littéraires
Pendant ma nouvelle scolarité, dans les années terminales, à l’université, je découvre de nouveaux noms, de nouveaux héros, de nouvelles références, de nouveaux idéaux, de nouvelles ambitions. Le monde de révolutionnaires et de héros de libération sera remplacé par de nouveaux symboles. En littérature par exemple, il fallait
désormais composer avec Baudelaire plus que notre Victor Hugo assez présent durant notre scolarité primaire. Pourtant, pour nous autres petits mauritaniens, bambins maures notamment, on voyait en Victor Hugo l’image d’un vieux marabout du désert gavé de culture arabo-islamique.
L’image de Victor Hugo
En poésie et en prose, Victor Hugo ne faisait qu’user d’images et de métaphores qui se confondaient, aussi bien dans leur expression que dans leur procession, avec des clichés pareils du milieu nomade mauritanien. Il rappelle, dans bien des aspects, de grands poètes populaires du milieu maure comme Ould Adouba du Tagant quand celui-ci pleurait des souvenirs passés de son espace vital comme le souvenir du chant de son « Coujil (hibou) dans l’oued tout proche ou Ould Ahmed Youra du Trarza quand celui-ci promenait son imagination à travers les cordons dunaires de son Iguidi chéri, en projetant après son regard dans la direction du sud, en chevauchant à travers les forêts verdoyantes, traversées par les zigzags du marigot de Tenyidir, avant de se jeter dans le fleuve Sénégal .
Le souvenir de Beylil
« Wechhalet leghnem oubeylil oullaghou ouchhalet Battah ! »: Il s’agit d’un autre poète qui était secoué par le souvenir d’un moment typiquement nomade: il s’enquiert des nouvelles du troupeau de moutons et de leurs petits, ainsi que leur jeune berger du nom de Beylil, sans oublier pour autant les nouvelles du petit chien portant le nom de Battah.
Tout ce tableau, dans l’imaginaire du poète, couvrait généralement la nostalgie d’une bien-aimée à laquelle il vouait tout son amour. Son éducation morale l’empêchait de l’exprimer ouvertement.
(À suivre)
Le 5 Novembre 2024
Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Source : Le Calame
Inondations au sud de la Mauritanie : Services minimum des autorités
A l’instar des pays de la sous-région, la Mauritanie a connu durant le mois d’octobre des périodes d’inondation qui ont causé d’énormes dégâts matériels. Ainsi, les wilayas du Guidimakha, du Gorgol, du Brakna et du Trarza ont été touchées à suite de pluies abondantes dans les pays de la sous-région et du lâcher d’eau depuis le barrage de Manantali.
Des dizaines de milliers de personnes vivant dans les localités de la vallée du fleuve Sénégal, sur une étendue de 700 kilomètres, subissent un désastre majeur causé par les inondations.
Face à cette situation, les autorités ont assuré le service minimum. Pas de déclaration d’état de catastrophe naturelle, pas de mobilisation à la hauteur des défis, encore moins d’assistance importante au vu des pertes subies par les populations. Et ce ne sont pas les visites folkloriques de quelques responsables à grand renfort de couverture médiatique qui soulageront les populations sinistrées.
Des épisodes climatiques de plus en plus violents, des inondations de plus en plus courantes
Pourtant le bassin du fleuve Sénégal est nettement plus réputé pour sa sécheresse que pour ses épisodes pluvieux. Mais la récurrence avec laquelle les inondations frappent désormais chaque année la région interpelle.
Les inondations sont désormais une habitude en période d’hivernage. Dans la région de Matam, de l’autre côté du fleuve, des ponts ont été détruits, des routes coupées, des maisons englouties et des récoltes perdues. Des épisodes récents et violents qui résonnent comme un écho local aux craintes globales exprimées par les experts du GIEC dans leur rapport achevé en avril dernier.
L’histoire contemporaine de la région semble illustrer parfaitement les risques qui pèsent sur certaine population à cause du réchauffement climatique. Et elle montre aussi comment les aléas climatiques peuvent soumettre les habitants à de fortes contraintes structurelles.
La grande sécheresse des années 70 à 90 a poussé les populations locales à s’installer sur les rives du fleuve. La reprise de la pluviométrie vers le milieu des années 90, conjuguée à l’apparition de précipitations violentes ces dernières années, mettent désormais ces mêmes localités face à des dangers importants.
D’après les experts du GIEC, l’augmentation globale des températures devrait pousser les aléas climatiques à l’extrême. Les sécheresses deviendront de plus en plus brutales, les tempêtes de plus en plus virulentes, les précipitations de plus en plus intenses…
Dans une région marquée par des périodes de sécheresse aggravée, la hausse des températures devrait encore amplifier l’urbanisation à proximité des cours d’eau et des littoraux. Ce qui aura pour effet, si rien n’est maîtrisé, d’exposer de plus en plus d’habitants à des inondations violentes, destructrices et pouvant même être meurtrières.
S’adapter durablement au changement climatique
On mesure donc ici l’importance qu’il y a à ne pas reproduire les schémas du passé et d’inclure le changement climatique dans la réflexion autour du développement durable au Sahel.
D’autant plus que ces accidents ne sont pas non plus une fatalité. De nombreuses inondations auraient pu être évitées avec des infrastructures adaptées, telles des bassins de rétention ou des digues solides facilitant l’écoulement des eaux de pluie.
En tout état de cause, les populations riveraines du fleuve Sénégal font face à une situation sans précédent. De nombreux villages ont été inondés, causant la destruction d’habitations, des pertes de récoltes et de bétail, et plongeant les habitants, déjà en situation précaire, dans une immense détresse.
Le 6 novembre 2024
Propos recueillis par Sikhousso
Source : L’Eveil Hebdo – Mauritanie
Mauritanie. L’école républicaine : l’école des pauvres ?
L’agenda politique de ces cinq dernières années octroie une place de choix au projet de réforme du système éducatif national. La loi 2022-023 portant loi d’orientation du système éducatif national consacre cette volonté de semer les graines d’un nouveau type de mauritanien et d’une nouvelle Mauritanie. Lire la suite
[IRA/Laa] Mauritanie : Les vérités qui mènent en prison
Note d’information
Le châtiment
Par communiqué en date du 1er octobre 2024, le Conseil des ministres annonce, sans autre forme d’explication, qu’« Il est mis fin aux fonctions d’Ahmed Samba Abdellahi Samba, inspecteur Général des Finances ». Dans la foulée, la gendarmerie procède à l’arrestation du susdit. Lire la suite
Cas de corruption policière qui met à mal la coopération antimigratoire avec l’Union européenne
Au moins onze agents de police et deux passeurs sont accusés d’avoir accepté des pots-de-vin de migrants d’Afrique subsaharienne en échange de leur libération. Le chef de l’office de lutte contre la migration et la traite des personnes a été licencié. Lire la suite