Appel à mettre fin à l’usage du français dans les documents officiels en Mauritanie

Le 09/09/2019 – Le C.R.I.D.E.M.

L’Association de diffusion et de défense de la langue arabe en Mauritanie a appelé à stopper l’usage de la langue française dans les documents officiels du pays, selon un communiqué rendu public lundi à Nouakchott, qualifiant ainsi le français de « langue du colonisateur ». Lire la suite

Mauritanie : Blanchiment et recel d’esclave (La faillite du droit)

Mauritanie : Blanchiment et recel d'esclave (La faillite du droit)Le 1er septembre 2019, la section de IRA – Mauritanie à Arafat, commune de Nouakchott la capitale, découvre l’une des nombreuses situations de servitude, imposée à une fille mineure, Ghaya Maiga, désignée sous divers patronymes, à cause de l’instrumentalisation par le groupe dominant, de l’état-civil en Mauritanie.

Née de mère esclave, elle exécutait des tâches ménagères, en contrepartie d’un salaire mensuel de 20 euros, selon sa mère, chez la famille de ses maitres arabo-berbères, dont une partie de la tribu, originaire de Bassiknou (sud-est) se mobilisait, aussitôt, en vertu de l’esprit de corps.

Il fallait maquiller le crime et ainsi soustraire les contrevenants à la vigilance pénale. Dans une alerte antérieure, nous exposions la nudité des faits, au point de déclencher une intense polémique sur les réseaux sociaux, entre activistes des droits humains et partisans du déni.

D’ailleurs, ceux-ci comptent des parents de la susdite, encore sous le joug de la domination mentale, comme des milliers de descendants d’esclaves, dénommés Hratin. Malgré l’importance des moyens mis en œuvre pour favoriser l’occultation et le classement sans suite, le Procureur de la république de Nouakchott sud, Ethmane ould Cheibani, finira, le 5 septembre, par recevoir la plainte. Mieux encore, il requiert le dépôt en prison préventive, des auteurs présumés de pratiques esclavagistes, d’exploitation et de maltraitances sur mineure, en l’occurrence la maitresse Lalla Mint Cheikh Ould Jiddou, la mère de Ghaya et le beau-père de celle-ci.

Le communiqué de presse du Parquet général, tel que diffusé par l’Agence mauritanienne d’information (Ami) ordonne l’approfondissement de l’enquête et dénonce les auteurs de propos visant à calomnier la victime ; en effet, aux fins de la contraindre à se dédire, elle fut décrite tantôt comme majeure, tantôt mariée, génitrice d’enfants naturel, voire récidiviste de la fornication, ce dernier détail, émis par un transfuge d’IRA – Mauritanie, acquis au services des renseignements, devant justifier la molestation et la flagellation de la victime.

Pour couronner le complot contre la loi et la crédibilité de l’Etat, situation confortée au fil des décennies de fraude et de faux sur les crimes d’esclavage devant les tribunaux, le juge d’instruction du premier Cabinet de Nouakchott Sud, Ethmane Ould Mohamed Mahmoud, refuse de déposer les prévenus en prison et prend le contrepied du Ministère public. Pire, il leur confie la victime Ghaya Maiga. Ainsi livrée à eux, ses tortionnaires la ramènent aussitôt à Bassiknou, distante d’environ 1400 kilomètres, pour la soustraire à toute publicité à la protection du droit.

Non contents de procéder à une opération d’escamotage sous la contrainte physique, les responsables de l’enlèvement se vantent plutôt du forfait, en publiant les images du voyage qu’ils agrémentent de séquences vidéo où ils exultent d’avoir vaincu l’obstination des militants abolitionnistes. Même Tahya Mint Mohamed, fonctionnaire du ministère de la Justice, l’assistante sociale que l’usage et le devoir assignent à la prise en charge des mineurs, exerçait une forte pression sur la victime, afin de l’amener à se récuser ; avec la complicité de la Commissaire de police Aicha Mint Soueid’Ahmed, elle poussera l’audace jusqu’à demander la levée du contrôle judiciaire visant les trois prévenus.

In Fine, un crime contre l’humanité s’achève en farce jouée par des fonctionnaires, des miliciens de l’hégémonie de naissance et des notables de tribu, au milieu du décor de la duplicité, dont les magistrats et le gouvernement assurent la maintenance.

La gravité de la manipulation et son étalement au grand jour dévoilent la banqueroute structurelle d’une gouvernance qui s’est émancipée de la vergogne. L’évolution de l’affaire Ghaya Maiga souligne, en ce 6 septembre 2019, l’alignement de la loi nationale et des engagements internationaux de la Mauritanie, sur la préservation du tribalisme et de l’ethnicité. Aux promoteurs de l’égalité raciale, de l’impartialité des normes et d’un contrat fondé sur l’universalité du droit, l’alternance tant chantée par les uns et les autres n’apporte plus que désenchantement et frustration. La continuité prévaut.

Alors, oui, la lutte non-violente se poursuit, pour l’avènement d’une République sans esclaves ni maitres, débarrassée de la justice de caste et hors du champ d’influence de l’extrémisme religieux et l’oppression esclavagiste, le nouveau visage de la domination.

IRA – Mauritanie appelle ses sympathisants, compagnons de lutte et adhérents, à resserrer les rangs et faire preuve d’inventivité, sur la voie de la persuasion, des marches, rassemblements et manifestations pacifiques, au nom des milliers de Ghaya Maiga, bafouées, violées et frappées, en silence, depuis des siècles !

Voir  vidéo : https://www.facebook.com/diko.hanoune/videos/10221368789588450/

 

Nouakchott le 08/09/2019

La commission de communication

Source : IRA-Mauritanie

La Fondation Sahel réclame le placement en détention de présumés esclavagistes mauritaniens

Mauritanie: la Fondation Sahel réclame le placement en détention de présumés esclavagistesLa Fondation Sahel plaide en faveur du placement en détention préventive de trois individus, accusés de pratique de l’esclavage et appelle à la mobilisation contre ce crime.

Malgré l’adoption de lois criminalisant cette pratique, l’absence d’une volonté politique fait que celle-ci perdure. La Fondation Sahel affirme «suivre avec intérêt depuis une semaine, l’affaire d’une mineure, Ghaya mint Mohamed, victime d’esclavage» ajoutant «avoir mené des investigations approfondies pour faire la lumière sur ce cas et s’assurer du respect de la procédure judiciaire».

Cette semaine, le Parquet Général de Mauritanie a annoncé l’ouverture d’une enquête suite à des informations «faisant état de vidéos relatant un cas d’esclavage dans un endroit relevant du tribunal de Nouakchott/Sud-commune d’Arafat (proche banlieue) diffusées sur les réseaux sociaux».

Ainsi, «le Parquet de la République a immédiatement donné des instructions à la police judiciaire pour enquêter sur les faits objets de dénonciation, entendre la victime présumée, la soumettre à un examen médical, arrêter et présenter devant la justice, les personnes mises en cause, rechercher l’auteur de la publication des vidéos de la victime sur les réseaux sociaux…».

LIRE AUSSI: Mauritanie: l’esclavage a la peau dure, malgré les lois Au terme de l’enquête préliminaire, le procureur de la République près le tribunal de Nouakchott-Sud a requis «l’ouverture d’une information pour l’approfondissement des recherches grâce à l’audition des familles des victimes et des témoins par un juge d’instruction.

Les investigations se poursuivent notamment concernant l’auteur présumé de la publication des vidéos de la victime et des calomnies qui ont été véhiculées sur elle, diffusées à travers le net.

Dans son réquisitoire adressé au juge d’instruction, le Procureur de la République a demandé le placement en détention provisoire de deux individus et qu’un contrôle judiciaire soit exercé sur une troisième personne.

Le magistrat instructeur n’a pas suivi les demandes du parquet, se limitant à la mesure du contrôle judiciaire pour tous les protagonistes, selon la déclaration Fondation Sahel.

Celle-ci insiste sur l’application stricte de la loi 03-2015, qui fait désormais de la pratique de l’esclavage «un crime contre l’humanité».

Quant à la déclaration du Parquet Général, celle-ci rappelle à tous les citoyens «le devoir d’informer les autorités judiciaires compétentes dans les formes légales, de tout crime dont ils auraient connaissance, tout en s’abstenant d’indexer ou de diffamer les victimes, et en évitant d’influer négativement, sur le déroulement de la procédure».

Les autorités mauritaniennes ont adopté une législation pénale abondante dans le domaine de la lutte contre l’esclavage au cours de ces dernières années.

Mais les associations abolitionnistes continuent à dénoncer «des complicités et l’absence d’une réelle volonté politique de sanctionner les auteurs de telles pratiques».

Alors quelle signification donner au réquisitoire du procureur pour l’emprisonnement de présumés esclavagistes, et au communiqué du Parquet Général dans un contexte de début de règne d’un nouveau pouvoir?

Ces éléments sont-ils le signe d’une prise en compte des griefs de la mouvance abolitionniste?

En refusant de suivre à la lettre le parquet, le juge d’instruction a–t-il simplement exercé sa prérogative d’indépendance que lui confère la loi?

Seul l’épilogue de cette histoire pourrait apporter des réponses à ces interrogations.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya

Source : Le360 Afrique (Maroc)

Le Parquet général rappelle le devoir d’informer de tout crime les autorités judiciaires compétentes

Le Parquet général rappelle le devoir d’informer de tout crime les autorités judiciaires compétentesLe Parquet général rappelle au public le devoir d’informer les autorités judiciaires compétentes de tout crime qui se produit et dont on a connaissance par les voies légales ;de s’abstenir d’indexer ou de diffamer les victimes et éviter d’influer négativement sur la procédure judiciaire. Lire la suite

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