« L’esclavagisme en Libye n’est que le prolongement de la négrophobie au Maghreb »

Manifestation contre le racisme envers les migrants, à Rabat, au Maroc, le 11 septembre 2014.

Une vidéo de la chaîne américaine CNN montrant des Subsahariens vendus aux enchères en Libye a provoqué une vague d’indignation sur le continent africain. L’émotion des intellectuels, militants de la société civile et simples citoyens a poussé les leaders politiques à réagir. Les communiqués « émus » et « indignés » sont sortis des palais présidentiels pour dénoncer cette barbarie. Le Guinéen Alpha Condé dénonce « une ignominie », le Sénégalais Macky Sall et le Nigérien Mahamadou Issoufou parlent d’une « pratique d’un autre âge », tandis que leur homologue togolais, Faure Gnassingbé, évoque, lui, « une infamie ». La vidéo provoque davantage de réactions que les témoignages, recueillis depuis des années, de ceux qui ont réussi à échapper à ce qu’il convient d’appeler « l’enfer libyen ».

Personne n’ignorait ce qui se passe sur cette partie septentrionale de l’Afrique. L’existence de « marchés aux esclaves », d’abus sexuels et de travaux forcés avait fait l’objet d’un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations en avril. Les actes barbares à l’encontre des migrants au nord du continent sont récurrents, mais, ce qui change aujourd’hui, c’est le choc des images.

« Péril noir »

En Mauritanie, les populations négro-mauritaniennes subissent encore couramment l’esclavage. Selon Philip Alston, auteur d’un rapport de l’ONU en 2016 dans ce pays, « des milliers de personnes restent réduites en esclavage » au mépris de l’Etat. La lettre de Moussa Biram, militant anti-esclavage en prison, le combat de l’opposant Biram Dah Abeid ou encore l’action des militants des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) renseignent sur la politique raciste qui sévit dans le pays.

Au Maghreb, la xénophobie vis-à-vis des Noirs est chose classique. On se souvient de la campagne « Non aux Africains en Algérie », qui avait poussé l’écrivain Kamel Daoud à réagir sur ce que signifie être noir dans ce pays, autrefois source d’inspiration pour les mouvements de libération du sud du Sahara mais qui désormais refoule les migrants dans le désert.

Au Maroc, pays qui ambitionne de redevenir une puissance continentale, le racisme est omniprésent, avec parfois une instrumentalisation par des médias malveillants. On se souvient de la « une » du journal Maroc Hebdo, « Le péril noir », qui ciblait les étudiants, immigrés économiques ou personnes en transit pour les côtes européennes. Dans un article pour Le Monde Afrique, la militante culturelle sénégalaise Aisha Dème produit un récit édifiant de l’ampleur du mal. Heureusement qu’il existe une société civile dynamique pour lutter contre le fléau. Par exemple, les travaux du sociologue Mehdi Alioua et de son association, le Gadem, montrent avec acuité ce « mal » du Maroc et luttent pour la destruction des préjugés qui fondent souvent le racisme.

Les assassinats de Subsahariens, étudiants ou candidats à l’exil, sont récurrents sans qu’aucune réaction vigoureuse de nos chefs d’Etat ne soit notée. Cette faiblesse encourage l’impunité et déshumanise davantage des victimes abandonnées à leur sort.

« L’invasion africaine »

Il convient aussi d’indexer l’Union européenne (UE) qui par sa scandaleuse politique migratoire se rend coresponsable de la criminalité qui sévit dans cette partie du monde. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, vient d’ailleurs de qualifier d’« inhumaine » la « coopération » entre Bruxelles et la Libye en matière de gestion des flux migratoires.

Cette entente n’est pas nouvelle. Durant les dernières années du régime Kadhafi, l’Italie avait signé avec Tripoli un accord pour bloquer les candidats à l’immigration sur son sol. Il avait abouti à des pogroms contre les Subsahariens et des milliers de personnes arrêtées puis internées dans des camps. Cette année, dans sa crainte déraisonnée de « l’invasion africaine », l’UE a laissé l’Italie passer de nouveaux accords avec la Libye post-Kadhafi, collaborant ainsi indirectement à ces violations des droits de l’homme.

La démission des dirigeants des principaux pays africains de départ, les conditions de vie difficiles de leurs ressortissants qui les poussent sur le chemin de l’exil, l’impunité des auteurs de traite d’êtres humains et le bourbier libyen sont autant de facteurs qui rendent aujourd’hui ce drame possible. Les images d’êtres humains vendus sont choquantes et interpellent notre humanité. Mais elles font écho aux récits glaçants qui proviennent des lieux de désespoir que sont les routes d’exil.

Pour une politique migratoire africaine

A présent que faire ? Manifester devant les représentations libyennes est un acte important, mais je doute que cela puisse changer quoi que ce soit d’interpeller un Etat qui, dans les faits, n’existe plus.

De surcroît, l’indignation est du ressort des citoyens, les politiques ont, eux, l’obligation d’agir. Ils doivent réagir face à la désacralisation de la vie des pauvres et des exilés par une action courageuse contre le traitement de nos compatriotes au Maghreb.

Les chefs d’Etat de la sous-région ouest-africaine qui viennent de se prononcer pourraient enfin tenter de sortir du rapport asymétrique en arrêtant de subir la politique migratoire de l’UE et de ses voisins de la Méditerranée.

Nous devons nous doter, à l’échelle de chaque pays, d’une politique en la matière, à défaut d’une coordination au niveau de l’Union africaine (UA) ou des organisations régionales. Jusque-là, il n’y en a aucune, et c’est là où le mal commence.

Hamidou Anne est membre du cercle de réflexion L’Afrique des idées.

Source: Le Monde

[Vidéo] MWAZULU Diyabanza de UDC brûle le drapeau de la Mauritanie à son Ambassade à Paris

[Vidéo] MWAZULU Diyabanza de UDC brûle le drapeau de la Mauritanie à son Ambassade à Paris La matinée du 20 mai 2017, des éléments de l’organisation Unite Dignite Courage, une organisation extrémiste panafricaniste et qui dit œuvrer pour la libération de l’Afrique, se sont introduit dans l’ambassade de la Mauritanie à Paris.

Dans une vidéo postée en direct sur la page facebook d’UDC on voit le leader de l’organisation Mwazulu Diyabanza à demander à l’Ambassadrice l’arrêt immédiat de l’esclavage en Mauritanie. Aichetou Mint M’Haiham l’ambassadrice a nié l’existence de l’esclavage en Mauritanie « il n’y a pas d’esclavage en Mauritanie ». Un long dialogue de sourds s’installe alors.

Plus loin Mwazulu Diyabanza dit « appeler à la dissolution de l’Etat négrier et esclavagiste de la Mauritanie » et son replacement par un « Etat libre ». Mwazulu Diyabanza a ensuite essayé de brûler le drapeau de la Mauritanie qui ses yeux symbolise « l’esclavage de son peuple ».

Il a était empêché dans son acte par l’ambassadrice et les personnes présentes. Des éléments de sécurité privée et la police ont intervenu, mais les activistes d’UDC ont continué leurs protestations sur la devanture de l’ambassade et ont brûle le drapeau de la Mauritanie et celui de la Libye.

 

RMI-info.com

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Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, rappelant que l’esclavage « n’a pas sa place dans notre monde », a ainsi dénoncé ces violations flagrantes des droits de l’homme qui « peuvent constituer des crimes contre l’humanité ».

L’indignation internationale face à des pratiques inhumaines est autant légitime que bienvenue dès lors qu’elle porte les ONG et activistes anti-esclavagistes dans leur combat sur le long terme.
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