En analysant un tant soit peu sa situation sociale, économique et politique, on doit admettre que la Mauritanie a été rattrapée par l’ampleur et la cruauté de son passé esclavagiste. La voici en effet étiquetée comme le dernier bastion de l’esclavage traditionnel au 21ème siècle. Pourquoi n’avons-nous pas pu éviter ce discrédit moral et ce déséquilibre social aussi singulier que conflictuel ? C’est qu’au-delà de la mauvaise volonté politique, on n’a pas réalisé la complexité, la gravité, l’ampleur et la singularité de cette pratique, sous-estimant son impact sur la citoyenneté, la république et la démocratie ; en somme, sur le fonctionnement de notre État, dans tous ses détails. Se déciderait-on enfin à y porter une réelle attention ? Il nous faudra alors commencer par analyser les fondements de cette tradition dont les effets nous poursuivent comme une fatalité et nous valent de rester bloqués, encore aujourd’hui, à la croisée des chemins.
L’esclavage qu’a connu l’Humanité est une pratique sociale qui permettait Lire la suite