Boghé – Coup d’envoi officiel du PELIMIR

La salle de réunion flambant neuf du Lycée de formation technique et professionnelle de Boghé a abrité, mardi 6 Mars 2018, la cérémonie de lancement du projet  PELIMIR. C’est le conseiller technique du wali, Mohamed Salem ould Sellahi,  chargé des Affaires politiques et du développement durable, qui en a donné le coup d’envoi, en présence du tout nouveau hakem de la moughataa, Mohamed Mahmoud ould Mohamed Lemine, de  madame Annette Coly, chargée d’affaires à l’ambassade d’Allemagne en Mauritanie, du directeur-résident du GIZ en Mauritanie, Rainer Krischel, du conseiller technique principal du projet  « PELIMIR », le docteur Ulrich Hoesle, de madame Oumou Kelthoum Sy, cadre à la GIZ, ainsi que de plusieurs autres partenaires et membres de la mission en Mauritanie.

Dans son allocution, le directeur du Lycée technique, Mrabih ould Abdel Razagh, a souhaité la bienvenue à la délégation. Il s’est félicité de l’appui de la coopération allemande qui a rendu possible la formation diplômant cent quarante jeunes garçons et filles issus des milieux défavorisés et répartis en trois filières différentes : maraîchage, couture et énergie renouvelable-solaire. « Cette formation », a-t-il soutenu, « a été rendue possible par la prise de conscience des partenaires allemands, des besoins économiques du pays ». Et de les remercier vivement, que tous les formateurs de son établissement, les autorités administratives, les responsables du Ministère de la Formation professionnelle, l’INAP-FPT et la commune de Boghé.

Ladite formation s’inscrit dans le projet « Promotion de l’Emploi et de L’Insertion professionnelle en MIlieu Rural » (PELIMIR), et dispense, à titre expérimental, une formation alternée entre la théorie et la pratique au profit de cent quarante jeunes recrutés sur tests. Ce sont, pour la plupart, des femmes, âgés de 16 à 34 ans, issues de milieux défavorisés. Une opportunité qui leur offre des emplois, puisqu’elles seront intégrées dans le tissu productif national. La formation dure six mois et sera sanctionnée par un certificat de compétences, délivré par le Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et des Technologies de l’Information et de la Communication (MEFPTIC). Un précieux sésame pour ces jeunes !

Le  PELIMIR est exécuté en partenariat avec le MEFPTIC, financé par le Ministère Fédéral de la Coopération Economique et du Développement Allemande (BMZ), à hauteur de 5,5 millions d’euros et ambitionne, également, de produire mille emplois, à l’horizon 2022, dans les régions du Brakna et de l’Assaba. Suite au discours du directeur du lycée, les invités, dont une majorité d’élèves bénéficiaires du projet, ont suivi une projection assurée par Heybe ould Sidi El Khayr, directeur des études, sur l’évolution et les réalisations de l’établissement, de sa fondation à nos jours.

S’adressant à l’assistance, le directeur-résident du GIZ en Mauritanie, Rainer Krischel, a indiqué que le PELIMIR tourne prioritairement autour de trois axes : le développement de l’économie locale, les interventions sur le marché du travail et la formation qualifiante. Près de vingt-cinq mille jeunes mauritaniens arrivent, chaque année, sur le marché du travail, grossissant le nombre, déjà très élevé, des chômeurs ; une tendance qui continuera de croître, selon le directeur-résident du GIZ. « Il devient donc urgent de se mobiliser, pour freiner ce phénomène » et Rainer Krischel d’insister sur la nécessité, pour les pouvoirs publics, d’agir en commun accord avec tous ses partenaires, pour faire face au problème. « La démarche du  PELIMIR est d’adapter le contenu de la formation aux besoins réels du marché », a-t-il indiqué, « il travaille également à mettre en valeur les opportunités économiques locales ». Le coût réel de la formation par élève s’élève à deux mille euros, précise-t-il. « Ce n’est pas nous qui tirons la charrette, c’est vous et, nous, on vous aide », conclut-il, avec un clin d’œil que les élèves saluent d’une salve d’applaudissements.

Prenant la parole, la chargée d’affaires annonce, dès l’entame de son propos, qu’elle revient à Boghé et se dit très réjouie d’être présente auprès des cent quarante jeunes ici formés. Elle les appelle à tirer un profit maximal de cette formation pour l’appliquer au grand bonheur d’eux-mêmes de leur famille et de leur communauté. Car, poursuit-elle, « la Mauritanie a besoin de jeunes qualifiés, pour prendre la relève, et personne ne le fera à leur place. Les risques que nourrit le chômage grandissant des jeunes obligent à une promotion prioritaire de l’emploi de cette frange vulnérable. Une priorité mondiale, souligne-t-elle, en tous cas, une priorité pour l’Allemagne, dans sa coopération avec tous les pays africains.  Conformément à  la stratégie pour la croissance accélérée et la prospérité partagée (SCAP) qui  met un accent particulier sur l’emploi des jeunes, la diplomate allemande exhorte à la recherche de stratégies innovantes, « c’est ce que la jeunesse attend de nous tous et tout le monde l’a laissé entendre ».  Et de vivement insister sur la nécessité de la micro-finance rurale, pour mettre en œuvre les politiques dans le domaine de l’emploi et booster la capacité des jeunes mauritaniens, avant de remercier chaleureusement le directeur du lycée technique et toute l’équipe engagée dans ladite formation.

Le directeur-adjoint de l’Enseignement technique et professionnelle se lève, maintenant, pour dire toute la satisfaction de son département à prendre part à cette prestigieuse cérémonie en plein accord de la politique du président Mohamed ould Abdel Aziz en faveur de la promotion de l’emploi des jeunes. Il conclut en remerciant la coopération allemande, pour sa généreuse et efficace collaboration.

Puis la délégation visite les ateliers de l’énergie solaire et de la couture, logés dans des bâtiments flambants neufs. Elle a alors droit à un discours de bienvenue des élèves, prononcé par mademoiselle Hawa Bakari Simaka qui souhaite la bienvenue aux autorités. Une brillante allocution qui a qualifié l’établissement de « lycée de valeur »  et formulé une doléance : penser, dès maintenant, à des mesures d’accompagnement pour les cent quarante jeunes après la formation. Cela allait, peut-être, sans dire mais cela ira, sûrement, mieux encore en le disant.

 

Brahim ould Ely Salem

CP Le Calame à Boghé