Les gouvernants arabes et l’Islam

13 July, 2017Moussa Hormat-Allah

Si l’on considère le mode de gouvernance en vigueur dans la plupart des Etats arabes d’aujourd’hui, on s’apercevrait que celui-ci, au-delà des apparences, n’a presque plus rien à voir avec les préceptes fondateurs de la religion musulmane. On pourrait même dire que la gestion des sociétés arabes modernes est faite, désormais, sur fond de simples réminiscences de l’islam des premiers temps.

L’égalité, la justice, la solidarité et l’entraide qui faisaient jadis le bien-être, la force et la fierté des musulmans ne sont plus l’objectif premier des nouveaux gouvernants. Loin s’en faut. Les intérêts particuliers et partisans se sont substitués à l’intérêt général. Le pouvoir n’est plus au service du peuple mais d’une oligarchie.

Qu’il s’agisse des régimes monarchiques ou « démocratiques », le prince, – dans le sens machiavélien du terme, – a la haute (plutôt basse) main sur l’Etat et ses richesses. Toute voix dissonante est étouffée dans l’œuf. Pour la conservation du pouvoir, on a créé, à tous les niveaux de l’Etat, des appareils répressifs visibles ou non visibles, pour assurer, contre vents et marées, la pérennité de ces régimes.

Pas de méprise. Quand on parle de constitution, de parlement, de démocratie ou de l’Etat de droit sous ces latitudes, on est bien dans le déni de la réalité vécue au quotidien. Car comparer les démocraties occidentales avec les régimes politiques arabes, c’est un peu comme si on comparait une photo avec son négatif.

Dans les pays arabes, les institutions sont, généralement, des coquilles vides.

Quel est ce ministre, ce parlementaire ou ce juge qui pourrait avoir l’outrecuidance de se dresser contre la volonté du monarque ou du président? Quel citoyen lésé par l’administration ou par un tiers bien introduit pourrait exiger, en toute transparence et équité, la réparation d’un préjudice subi?

Un mode de gouvernance calamiteux

Tout au long de cet ouvrage, nous étudierons, sous plusieurs aspects, le calamiteux mode de gouvernance de ces dirigeants arabes. Un mode de gouvernance qui révèle leur véritable nature: il s’agit de régimes pour la plupart, dictatoriaux sous le paravent d’un grossier habillage démocratique.

Nous passerons donc en revue, dans un chapitre préliminaire, sous forme de rappel, le contexte historique.

Dans ce chapitre préliminaire, on verra qu’après la mort du Prophète, les califes bien guidés vont instaurer à Médine un système de gouvernance unique en son genre dans toute l’histoire de l’humanité. Un système de gouvernance où la justice, la quiétude, le bonheur et l’épanouissement de l’homme sont au centre des occupations et des préoccupations des nouveaux gouvernants. Des gouvernants pétris de piété et de dévotion qui, redoutant le courroux divin, ont appliqué à la lettre, – en serviteurs dévoués -, les enseignements du Coran et de la Sounna. Nonobstant les notions de temps et d’espace, ils ont laissé pour la postérité un merveilleux exemple de ce que devrait être la relation idéale entre gouvernants et gouvernés.

Appuyée sur les solides fondements de cet Etat islamique naissant, la Oumma connaîtra son âge d’or avec un rayonnement sans égal des arts, des sciences et de la culture. Le monde islamique deviendra ainsi pendant longtemps le berceau de la civilisation mondiale à telle enseigne que l’Occident chrétien, qui vivait dans une sorte de « barbarie et d’ignorance qui suivirent la décadence de l’empire romain », envoyait les siens pour s’instruire en terre d’islam.

Malheureusement, les musulmans se sont par la suite écartés du précieux cap tracé par le Prophète et ses successeurs. La zizanie, la division, le relâchement dans la pratique religieuse et les guerres fratricides en feront une proie facile pour les ennemis de la Oumma.

L’heure du déclin puis de la décadence a sonné. Les mises en garde prémonitoires de l’Envoyé d’Allah n’ont pas été observées. Les portes de l’asservissement et de la mainmise étrangère sur Dar el islam sont désormais grandes ouvertes. La colonisation est là avec son pesant joug et ses affres. La Oumma va être dépecée. Les peuples humiliés. Médine, Damas, Baghdad… ne sont plus qu’un lointain souvenir. Les regards sont désormais tournés vers Londres, Paris…

Avec les vagues d’indépendances qui suivirent la fin de cette colonisation, de nouveaux gouvernants arabes vont accéder au pouvoir. Le mode de gouvernance qu’ils adopteront sera l’un des pires de toute l’histoire de la Oumma. C’est ce que nous verrons dans un deuxième chapitre. Nous traiterons alors de cette propension non contenue pour la dictature qui habite les gouvernants arabes de la période postcoloniale.

Nous mettrons aussi en exergue certains fléaux comme la corruption ou la gabegie qui gangrènent la vie politique dans les Etats arabes. En somme, nous passerons en revue un mode de gouvernance souvent en porte-à-faux avec les préceptes de la religion musulmane.

Corruption et gabegie

Dans un troisième chapitre, nous verrons que dans leur quasi-totalité, les gouvernants arabes sont devenus des affidés de l’Occident. Cet Occident les a transformés en gardiens avilis et zélés de ses intérêts au détriment de ceux de leur peuple.

Ces gouvernants ont, de surcroît, copié le mode de vie et les institutions des anciennes métropoles. Pour la pérennité de leurs régimes et pour rester dans les bonnes grâces de leurs protecteurs, ils ont greffé des corps étrangers sur des sociétés musulmanes qui finiront, tôt ou tard, par les rejeter.

Dans un quatrième chapitre, nous montrerons que ce suivisme servile les a contraints, au-delà d’un discours patriotique de façade, à faire table rase des intérêts supérieurs de la Oumma. L’infamie du drame palestinien en est la triste illustration.

Après avoir renoncé à la création d’un foyer juif en Ouganda, des puissances occidentales, à l’initiative de la Grande-Bretagne et avec la complicité de l’ONU, ont implanté en plein cœur du monde arabe, un Etat juif.

Depuis, le peuple palestinien martyr endure, au quotidien, des atrocités d’un autre âge. Ce peuple, au-delà d’une solidarité arabe de façade qui se manifeste, ici ou là, pour se donner bonne conscience, livre seul, avec les moyens du bord, dans la privation et le dénuement, une résistance héroïque contre l’envahisseur étranger.

Dans ce conflit, un point de non retour a été atteint. Le troisième lieu saint de l’islam a été occupé. La mosquée d’Al-Qods a été profanée, incendiée. Jérusalem est en voie de totale judaïsation…

Face à ce terrible gâchis, une question se pose, d’entrée de jeu: Que font les gouvernants arabes?

Au-delà des paravents fallacieux – un enfumage bien connu –, la réponse à cette question est claire. Elle tient en un mot: démission.

Démission, non pas dans le sens premier du mot – ce qui aurait été fort louable – mais démission dans le sens figuré du terme, c’est-à-dire, l’attitude détestable d’une personne qui ne veut pas ou ne peut pas remplir sa mission.

Pire, dans cette vile entreprise, certains gouvernants arabes jouent, dans l’ombre, le rôle de supplétifs d’Israël. D’autres, impuissants, regardent ailleurs. Mais tous sont tétanisés à l’idée de provoquer le courroux de l’Occident chrétien.

Sauver Al Qods et libérer la Palestine ou privilégier la pérennité de leur régime et voir se dérouler devant eux le tapis rouge à Paris, Londres ou Washington, leur choix semble avoir été vite fait.

Pourtant, chacun a en tête le miraculeux voyage nocturne du Prophète, entre La Mecque et Jérusalem, relaté dans le Coran: « Gloire à Celui qui, lors d’un voyage nocturne, a emmené Son serviteur de la Mosquée Sacrée (de La Mecque) vers la Mosquée d’Al Qods dont nous avons béni les alentours! »

Pour garder cette mainmise sur la Oumma, tant au niveau des ressources naturelles que dans le domaine géopolitique, les Occidentaux, en connivence avec certains dirigeants musulmans, on fait appel à une vieille recette coloniale: diviser pour régner.

Ils ont ainsi attisé, en sous main, avec beaucoup de doigté et de cynisme, la fracture qui existe entre les deux branches antagonistes de l’islam: la Sounna et la Chiiâ.

Schisme ravivé à dessein

Dans cette espèce de guerre froide, les moyens de chaque camp sont alors mobilisés. Et pour préparer le terrain psychologique, on envoie, en première ligne, les oulémas du pouvoir dont les fatwas, souvent alambiquées, ne sont pas toujours en accord avec l’orthodoxie religieuse.

Nous verrons que ce schisme entre musulmans a été ravivé, à dessein, par des officines spécialisées en vue de sceller la désunion de la Oumma.

Sur fond de considérations géopolitiques et géostratégiques fumeuses, on explique, sur le ton de la confidence, avec une sincérité feinte, à chacun de ces frères ennemis que l’autre constitue un danger pour sa survie et qu’il doit être combattu en tant que tel.

Toutefois, il faut bien noter que cet état conflictuel qui menace l’unité et la cohésion de Dar el islam n’est pas fortuit. Loin s’en faut. Il est le résultat de la conjugaison de plusieurs facteurs: déclin du monde musulman, colonisation, guerres fratricides, absence de démocratisation…

Ce triste constat a créé une situation de fragilité et, partant, de dépendance des pays musulmans vis-à-vis de l’Occident, sur fond d’un sous-développement chronique.

C’est dire qu’au-delà des considérations religieuses, les nuages de la discorde qui s’amoncellent dans le ciel de la Oumma sont dûs principalement à cet état de sous-développement, entretenu par l’exploitation par les gouvernants, à des fins politiques, de la fracture entre les deux branches antagonistes de l’islam.

Pourtant, certains oulémas sounnites de renom comme Youssef Al Qaradaoui relativisent la portée religieuse de ce schisme et soutiennent que l’unité et la cohésion de la Oumma islamique doivent passer avant ce qu’ils considèrent, somme toute, comme des querelles secondaires. C’est ce que nous aborderons dans un cinquième chapitre.

Pour sortir l’Oumma de ce sous-développement endémique, on essayera dans un sixième chapitre, d’explorer les voies et moyens d’un développement endogène, c’est-à-dire un développement qui prend naissance de l’intérieur avec les potentialités propres de chaque pays. Car, pas de méprise. La modernité de façade de certains Etats arabes ne doit tromper personne. Il s’agit d’un développement artificiel avec autant de gadgets qui ne reposent sur aucun fondement intrinsèque. Il en est ainsi, des petits Manhattan surgis, ici ou là, du désert.

La tour de Dubaï, le plus haut gratte-ciel au monde (850 mètres de haut) qui sera bientôt détrônée par celle de Jeddah (1.000 mètres de haut) en sont une belle et coûteuse illustration.

On construit en hauteur faute d’espace, mais dans le désert on peut manquer de tout, sauf d’espace.

Mais le problème est ailleurs: il faut copier les Américains et faire mieux que le gratte-ciel de l’Empire State Building de New-York.

On pense ainsi pouvoir transposer, à coups de chèques, le degré de développement des pays occidentaux.

On veut rattraper des siècles de retard en brûlant les étapes pour se hisser, comme par enchantement, au niveau des puissances occidentales.

Au lieu d’un développement endogène bâti de l’intérieur, par paliers successifs, sur des bases saines et solides, on a opté pour la formule du prêt à porter. Les petits Manhattan, les hôpitaux, les universités, les ports, les aéroports, etc. sont livrés clé en main et on oublie que la conception, l’exécution, les équipements, la maintenance, tout cela vient de l’étranger. Comble du ridicule, on implante, ici ou là, dans les pays arabes des antennes des musées et des universités occidentales comme c’est le cas notamment pour le Louvre ou la Sorbonne.

Pour attirer l’attention sur un pseudo degré de développement, on a été jusqu’à convoquer la presse pour « une première mondiale »: La mise en service à Dubaï d’un drone-taxi sans conducteur. Cet appareil gadget construit par la Chine peut évoluer à une attitude de 300 mètres et voler à une vitesse pouvant aller jusqu’à 100 kms/h. Il peut transporter des passagers d’un point à un autre dans la métropole émiratie.

Au-delà de ce genre de gadgets tape-à-l’œil, les Arabes doivent prendre conscience que l’avenir se joue ailleurs.

Priorité à l’éducation

Car pour ne pas rester éternellement en queue de peloton sur la voie du progrès et de la modernité, les gouvernants arabes doivent donner la priorité absolue à l’éducation et à la santé, qui sont la condition sine qua none de tout développement. Nous nous étendrons plus loin sur le sujet. Les gouvernants arabes doivent aussi intégrer une donne fondamentale: l’union fait la force. Comment? Transcender les querelles et les divisions entre musulmans notamment entre sunnites et chiites et les velléités de leadership régional qui minent la dynamique, l’unité et la cohésion de la Oumma. Une seule solution est envisageable, renouer avec cet âge d’or et suivre la voie tracée par le Prophète.

Cette voie est déjà balisée: Remettre sur pied, par paliers successifs, une communauté islamique. De quoi s’agit-il? Il s’agit d’élaborer une esquisse en vue de mettre en exergue les voies et moyens susceptibles de favoriser, à terme, la création d’une communauté économique entre les 57 Etats musulmans de par le monde. Un marché commun qui pourrait déboucher, le moment venu, – dans dix, vingt ans ou plus – sur une union économique, voire une union politique. Face aux défis de tous genres qu’affronte la Oumma, à commencer par la survie même du modèle civilisationnnel islamique dans un monde éclaté, le temps est venu où celle-ci doit pouvoir dépasser ses divisions et ses querelles intestines.

Cette institution panislamique pourra porter le nom d’Union des Peuples Musulmans (UPM). Son siège devra être à Médine, lieu de naissance de la Oumma islamique.

Nous reviendrons plus en détail, dans les développements qui vont suivre, sur cette question. Mais, on peut dire, d’ores et déjà, que sept pays musulmans serviront de fer de lance, de locomotive pour tracter ce convoi du salut.

Ces sept pays sont: l’Egypte, le Nigéria, l’Arabie Saoudite, l’Iran, le Pakistan, la Turquie et l’Indonésie.

Trois de ces sept pays à savoir la Turquie, l’Indonésie et l’Arabie Saoudite, figurent parmi les 20 pays les plus riches du monde. C’est à ce titre qu’ils font partie du fameux G20.

Les quatre autres pays restant (l’Egypte, le Nigéria, l’Iran et le Pakistan) figurent, eux aussi, en bonne place, sur la même liste. Par leur richesse, ils sont, en effet, pour certains, dans les trente premiers et, pour les autres, dans les quarante premiers.

Un autre point important mérite également d’être mis en exergue: Le temps de la présence aussi envahissante que stérile de l’Occident dans les pays musulmans est révolu. La « coopération » avec les anciennes métropoles devra désormais se fondre dans le multilatéralisme. Le monde musulman ne peut continuer à être une chasse gardée de l’Occident. Les traumatismes consécutifs à la colonisation sont encore vivaces dans la mémoire collective. Par ailleurs, le pillage systématique de ses ressources naturelles par le biais de relations économiques postcoloniales pour le moins inégales, accentuées par les effets pervers de la mondialisation, ont eu des conséquences dévastatrices: la dette, la faim, la paupérisation, bref, le sous-développement et des perspectives d’avenir quasi obstruées.

Le monde musulman est aujourd’hui à la croisée des chemins. Il est confronté à un double défi: restaurer la Oumma en renouant avec l’esprit fondateur de Médine et trouver une alternative à l’Occident, c’est-à-dire un partenaire fiable dans une coopération équitable et décomplexée. Ce partenaire pourrait être la Chine.

Renouer avec cet esprit de Médine est un passage obligé. Car le monde musulman finira, tôt ou tard, par s’ébrouer et par retrouver son aura d’antan. Les révolutions arabes, qui ont mis à feu et à sang nombre de pays arabes, doivent être perçues comme une étape dans un processus inéluctable: le retour du califat, le vrai.

Lame de fond

Les gouvernants arabes décriés, qui continuent à s’accrocher au pouvoir au prix des pires exactions, n’ont pas encore compris la signification et la portée véritables de ce que d’aucuns décrivent, à tort, comme un épiphénomène. Vouloir endiguer cette lame de fond qui déferle sur les capitales arabes reviendrait à vouloir arrêter la mécanique inexorable du temps.

Les révolutions arabes, l’incurie et la corruption des gouvernants arabes et la violence aveugle des mouvements islamistes radicaux qui fauche la vie de tant d’innocents ont donné naissance, en haute mer, à un cyclone ravageur qui viendra à bout de l’ordre établi. Ce sont les prémices, les signes avant-coureurs d’un nouveau et salutaire chamboulement au double plan politique et sociétal.

L’histoire nous enseigne que les révolutions mettent toujours du temps avant de parvenir à leur objectif.

Il en est ainsi de la plus emblématique des révolutions, la révolution française qui a mis près de quatre-vingts ans avant de balayer définitivement le régime monarchique. Les révolutions arabes ne dérogent pas à cette règle.

Dans son livre sur les révolutions arabes, l’ancien président tunisien, le Pr Marzouki qui fut un témoin et un acteur de cette onde de choc, abonde dans le même sens.

Si, comme dans toute révolution, le mouvement révolutionnaire arabe mettra du temps avant d’accomplir son destin, est-ce à dire pour autant que les mouvements islamistes radicaux qui sévissent un peu partout, vont jouer le rôle de porte-étendard de ce bouleversement en gestation? Nullement.

C’est pourquoi, il faut d’emblée, préciser pour le lecteur néophyte, qu’au-delà de son pseudo califat, « l’Etat islamique » de même qu’Al Qaïda et les autres groupuscules sanguinaires n’ont rien à voir, absolument rien à voir, ni de près ni de loin, avec l’islam qui est une religion de paix, de tolérance et de concorde.

Les massacres à grande échelle des populations civiles innocentes et les exactions en tous genres dont ils réclament la paternité, les disqualifient à jamais. Du reste, tout donne à penser que ces cavaliers de la terreur s’affaibliront, au fil du temps, voire disparaîtront sous les coups de boutoir de leurs nombreux ennemis.

Leur seul mérite aura été, avec le concours d’autres facteurs, d’accélérer le processus d’un retour inéluctable du califat. Nous disons et soulignons bien le mot « inéluctable ». Car, il s’agit d’une prophétie du Messager d’Allah.

Nous rappelons pour ceux qui ne le savent pas que les prédictions de l’Envoyé de Dieu, confrontées aux faits, se sont toujours révélées exactes. Rigoureusement exactes. Sans exception aucune.

Nous parlerons, plus loin, en détail, dans un septième chapitre, de ce hadith dont tous les transmetteurs de hadiths s’accordent sur l’authenticité.

Mais, d’ores et déjà, il faut tordre le coup à une idée reçue. Dans l’entendement populaire, quand on évoque le retour du califat, on pense toujours à l’avènement du Messie (al Mahdi).

Pour lever tout éventuel quiproquo sur l’avènement du retour de ce califat, le Dr. Husâm Ad-Dîn Ibn Mûsâ Afânah, professeur de droit et de fondements de la jurisprudence à l’Université de Jérusalem (Palestine), précise bien que l’ère du califat dont parle le hadith est bien celle du pouvoir absolu que nous vivons présentement dans le monde musulman et que « Ce califat ne correspond pas au règne du Mahdî attendu. Car l’apparition du Mahdî attendu est un signe de l’imminence de l’Heure dernière et son règne se situera peu avant le retour de Jésus (PSL) comme cela est clairement énoncé dans de nombreux hadiths ».

Ce hadith est un puissant viatique. L’histoire est en marche. Une page se tourne, lentement mais sûrement. Une autre, pleine de promesses et d’espoir, s’ouvre pour le plus grand bonheur de la Oumma.

Qu’il s’agisse des révolutions arabes, d’Al Qaïda ou de l’Etat islamique et, probablement, d’autres formes de lutte à venir, toutes ces manifestations bien qu’elles soient de nature différente, constituent autant de soubresauts désordonnés qui secouent une société arabe qui cherche à renouer avec un glorieux passé perdu.

Sont-ce là, les prémices de la réalisation de la prophétie du Messager d’Allah sur le retour inéluctable du califat, le vrai? Un califat fondé sur la base d’une adhésion spontanée des musulmans sur fond de douceur, de bonté et de solidarité. Un califat qui fera oublier à jamais les fléaux qui gangrènent la société arabe comme le culte de la personnalité, l’autoritarisme, les détournements massifs de deniers publics, la corruption, la gabegie, l’arbitraire, la répression, le népotisme, le clientélisme, le goût de  la facilité avec pour corollaire le rejet de l’effort, l’absence de vision, etc.

Cet avènement béni, les Arabes l’appellent de tous leurs vœux.

 

Moussa  Hormat-Allah

Professeur d’Université

(1) Disponible dans les librairies et dans d’autres points de vente à Nouakchott.