Trois événements récents en Mauritanie suscitent la condamnation unanime des militants de l’IRA Belgique

 Trois événements récents en Mauritanie suscitent la condamnation unanime des militants de l’IRA BelgiqueChanter et danser lors d’une fête d’anniversaire : un crime en Mauritanie

Le 30 janvier dernier, le tribunal correctionnel de Nouakchott a condamné huit hommes à deux ans de prison ferme pour homosexualité.

En cause une fête d’anniversaire organisée le 11 janvier pour l’un d’entre eux qui avait invité ses semblables dans une salle louée pour l’occasion. Le 22 janvier, des photos ayant été publiées sur les réseaux sociaux, ces personnes sont arrêtées.

Au terme du procès organisé huit jours plus tard, les six Mauritaniens et les deux Sénégalais sont condamnés à deux ans de prison ferme pour « outrage public à la pudeur » « incitation à la débauche » et « commission de faits interdits par Allah ».

Human Rights Watch a immédiatement réagi, réclamant la libération immédiate des condamnés. « La Mauritanie ne peut se soustraire à ses obligations de protéger les droits fondamentaux de tous ses citoyens, sans discrimination. »

Alors qu’aucune victime n’a été identifiée, aucune nuisance commise, aucun comportement raisonnablement considéré comme illégal constaté, une peine de deux ans de prison n’a aucune raison légale d’être. Ce faisant, la Mauritanie bafoue les principes du droit international pour soumettre son droit national à la prééminence de la sharia.

Si l’art 10 de la Constitution mauritanienne garantit le droit à la liberté d’expression, ce droit devrait donc être reconnu pour tous et non seulement pour les personnes qui se conforment aux identités de genre jugées acceptables par les autorités mauritaniennes.

Pour sa part, le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits de l’Homme basé à Lomé (ROADDH), a pour sa part indiqué qu’agissant ainsi la Mauritanie outrage son droit à siéger au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, mandat renouvelé pour l’exercice 2020-2022.

Un nouveau cas d’esclavage traditionnel dénoncé par l’IRA Mauritanie

Le 5 février dernier, Beibbeu, un jeune garçon de 8 ans, né esclave d’une mère esclave, fuit les sévices et le domaine de son maître Ahmed Ould Taher, un dignitaire arabo-berbère dans la région du Guidimakha. Il trouve refuge chez une militante de l’IRA qui enregistre le témoignage de l’enfant et constate qu’il urine du sang.

Alertée la brigade de gendarmerie récupère l’enfant, interpelle le maître et, comble de désinvolture, les confinent tous deux dans le même cachot du 7 au 10 février.

C’est alors que, comme d’habitude, le Ministre de la Justice Haimond Ould Ramdhane met en branle tout le dispositif de déni d’esclavage, de requalification des faits, d’invention de nouveaux parents à l’enfant, d’intimidation et de subordination de témoins pour décider de l’abandon pur et simple des poursuites.

Si les faits sont probants, si Beibbeu a trois frères et sœurs soumis aux mêmes sévices et molestations de la part du maître, si devant les instances internationales l’esclavage est pénalisé comme crime contre l’humanité, son existence de facto sur le territoire est constamment niée par le système inféodé à une instrumentalisation d’une religion déviée pour préserver les acquis ancestraux d’une minorité qui entend sauvegarder des privilèges incompatibles avec le XXIème siècle et le respect des droits humains fondamentaux.

Racisme et ségrégation dans l’enseignement

Comme chaque année, la société pétrolière britannique British Petroleum, très active en Mauritanie, vient d’attribuer dix bourses d’études à dix Mauritaniens tous issus de la même communauté Beydane (Arabo-berbère).

La photo des nominés qui circule toujours sur les réseaux sociaux ne laisse aucun doute sur l’appartenance sociale de ces étudiants. Ces élus vont ainsi poursuivre 4 ans de baccalauréat en France, en Tunisie et au Maroc pour assurer la relève des cadres dans le secteur du pétrole et du gaz en Mauritanie.

Cette sélection révèle la discrimination flagrante du système éducatif où l’égalité des chances n’existe pas et où les Noirs mauritaniens ont difficilement accès aux études.

Le manque d’écoles, d’enseignants et de programmes adéquats ont paralysé le secteur de l’éducation. Les Arabo-berbères, nantis, inscrivent leurs enfants dans les écoles privées et chères laissant aux enfants noirs un échec scolaire massif et systématique dans une école publique méconnaissable.

D’ailleurs, depuis une dizaine d’années, les autorités ont créé des écoles d’excellence qui, de fait, ne sont accessibles qu’aux enfants arabo-berbères.

Les nominations dans les cadres de l’armée, des douanes, de la police, de la sureté de l’Etat et de la justice relèvent toutes d’une sélection monocolore qui vise à arabiser la société et ses rouages en éliminant sa composante noire majoritaire. Une situation analogue à celle de l’apartheid en Afrique du Sud qui a connu les conséquences que l’on sait.

Bruxelles, 17 février 2020

Contacts : 0478/503 727 et 0492/504 092

Source : IRA Belgique