
Un procès qualifié de mascarade par le chef du mouvement abolitionniste mauritanien. Biram Dah Abeid s’est confié à Géopolis. Il dénonce le sort réservé «aux damnés de la terre».
C’est une victoire importante pour le mouvement abolitionniste mauritanien. Le groupe detravail des Nations Unies sur la détention arbitraire vient de rendre son verdict à propos de l’arrestation, suivie de la condamnation et enfin de la détention de Biram Dah Abeid, Brahim Bilal Ramdhane et Djiby Sow en novembre 2014. Le groupe de travail de l’ONU juge « l’arrestation, la condamnation et la détention, illégales et violant le droit mauritanien et le droit international et condamne l’Etat Mauritanien à ouvrir des investigations afin de rendre justice et procéder aux réparations au profit de Biram Dah ABEID, Brahim Bilal Ramdhane et Djiby Sow ». L’information émane de nos confrères mauritaniens de Calame qui rappellent que le 15 janvier 2015, la Cour correctionnelle de Rosso avait condamné Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Ould Bilal Ramdane et Djiby Sow à deux ans de prison ferme. Les faits à leur reprochés : « appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, offense et désobéissance à la force publique, appel à rassemblement non autorisé et violence ».
Source : Afrique360
En se rendant vendredi dernier à Paris, le ministre mauritanien des Affaires Etrangères, Ould Ahmed Izilbih, a protesté auprès du conseiller Afrique de l’Elysée, Thomas Melonio, qui avait accordé une audience au chef de l’opposition non parlementaire, Biram Dah Abeid, à la tète du mouvement anti-esclavagiste IRA. Le régime mauritanien est en effet très inquiet du rapprochement qui s’opère aujourd’hui entre l’IRA, capable de mobiliser des soutiens populaires importants, et des partis d’opposition plus classiques comme comme le FRD. Cette rencontre qui est une première entre le conseiller Afrique de François Hollande et Biram Dah Abeid ne peut qu’accroitre les inquiétudes du régime du président Aziz, qui ne bénéficie plus en France, comme ce fut le cas au début du quinquennat, du soutien indéfectible des autorités officielles
Nicolas Beau
Source : MondeAfrique
Sous l’œil observateur mais indifférent de la communauté internationale, la pratique de l’esclavage se perpétue en Mauritanie, qui est estimée encore aujourd’hui à quelques 600.000 esclaves, soit 18% de la population. Le ciblage impitoyable des militants d’ONG anti-esclavagistes, met en relief l’hypocrisie du régime en place, cherchant manifestement à faire perdurer le statu quo. Pourquoi la situation des esclaves en Mauritanie peine-t-elle à évoluer ?