Moratoire sur la dette des pays pauvres : « ll faut faire plus », dit le patron de la Banque mondiale

Moratoire sur la dette des pays pauvres : Dans un entretien accordé à France 24, David Malpass, président de la Banque mondiale, revient sur les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 dans le monde, ainsi que sur la suspension de la dette des pays les plus pauvres, accordée mercredi 15 avril par les ministres des Finances et les banquiers centraux du G20. Lire la suite

La Fondation Sahel pour la Défense des Droits de l’Homme, l’Appui à l’Education et à la Paix sociale: Mises au point

Pour que l’opinion publique en soit éclairée et suite aux débats suscités sur les réseaux sociaux par les dernières arrestations, la Fondation Sahel pour la Défense des Droits de l’Homme, l’Appui  à l’Education et à la Paix Sociale, tient à faire les mises au point suivantes :

1- Le dénommé Bouceif Hmeïty, auteur d’un vocal dénigrant l’une de nos communautés nationales, incitant à la haine et ouvertement raciste et esclavagiste, vocal du même acabit Lire la suite

Le président du Parti RAG s’insurge contre le kidnaping de la blogueuse et militante Mariem Cheikh

Le président du Parti RAG s'insurge contre le kidnaping de la blogueuse et militante Mariem Cheikh Le lundi 13 avril 2020, vers 16 heures, Marieme Cheikh, militante active des droits de l’homme et membre de la Direction Nationale de Ira-Mauritanie a été interpellée par la Direction de la Sûreté Nationale.

Au moment où cette note est en cours de rédaction, on ne dispose d’aucune information précise concernant Madame Marieme, ce qui constitue une transgression flagrante aussi bien des droits de celle-ci que des droits des siens, d’autant plus que son enfant, encore non sevré, Lire la suite

Communiqué de la commission femmes d’IRA France-Mauritanie

Une nouvelle fois la Femme mauritanienne n’est pas épargnée dans son pays.   

Deux situations nous alertent particulièrement :

Kadiata Oumar Sow, âgée de 30 ans avait disparu pendant son travail  depuis le 25 mars et son corps sans vie a été retrouvé le 12 avril aux environs de Tiguint. Comme elle, de nombreuses femmes sont victimes de Lire la suite

Coronavirus: ce que l’Afrique attend de la France / Par Ibrahima D. N’jim

Coronavirus: ce que l’Afrique attend de la France / Par Ibrahima D. N’jim« La France doit être plus attentive à l’expertise scientifique africaine et soutenir les spécialistes de la santé du continent »

Un certain nombre de scénarios sombres ont été dessinés récemment à propos de la crise du coronavirus en Afrique. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a évoqué une pandémie qui pourrait coûter la vie à des millions de personnes. Deux scientifiques français, par des propos aussi alarmistes que déplacés, ont proposé que le continent africain Lire la suite

Entretien avec Maitre El Id Mohameden M’Bareck*: « Le pouvoir doit saisir la main tendue de l’opposition…

Entretien avec Maitre El Id Mohameden M’Bareck*:  ‘… l’ampleur de l’héritage des années précédentes demande plus qu’une normalisation politique pourtant saluée et très attendue »

Le Calame – La Mauritanie se bat contre le COVID -19 depuis quelque temps. Quelle appréciation vous faites de ce combat ?

Me Id Mohameden M’Bareck: Tout d’abord permettez-moi de vous exprimer mes remerciements pour cette opportunité de nous prononcer sur cette crise sanitaire qui ébranle le monde entier, et donc, notre pays. Comme vous le savez, la pandémie du Covid-19 a Lire la suite

Coronavirus: le FMI craint des mouvements sociaux

Coronavirus: le FMI craint des mouvements sociauxLa crise du coronavirus pourrait provoquer des mouvements sociaux si les mesures prises pour atténuer son impact sont insuffisantes.

C’est ce que craint le Fonds monétaire international dans un rapport publié ce mercredi dans le cadre de ses réunions annuelles de printemps. Le FMI prévient : des mouvements sociaux pourraient éclater dans certains pays si leurs gouvernements ne mettent pas en œuvre des mesures suffisantes pour atténuer les effets économiques de la pandémie.

Ces manifestations pourraient se produire une fois les mesures de confinement retirées, si des citoyens estiment que leur gouvernement n’a pas tout mis en œuvre pour les aider économiquement.

Le Fonds monétaire rappelle d’ailleurs que de nombreux pays ont déjà connu des contestations sociales lors des deux dernières années; comme le Chili, le Liban, l’Equateur, l’Algérie, l’Iran, ou encore la France avec les gilets jaunes.

Pour éviter les conflits sociaux, le FMI préconise aux gouvernements de bien expliquer à leurs citoyens le contenu et le caractère temporaires des aides économiques liées à la crise du coronavirus. L’institution appelle d’ailleurs la communauté internationale à aider financièrement les pays les plus pauvres et à alléger leur dette.

Texte par : Altin Lazaj

Meurtre de Khadija Oumar Sow, la famille de la victime face à la presse

Meurtre de Khadija Oumar Sow, la famille de la victime face à la presseLa famille de la défunte Khadijetou Oumar Sow, la trentaine, disparue le 25 mars 2020 et dont le corps a été retrouvé dans la nuit du 12 avril, à quelques kilomètres de Tiguint en direction du village de Legoueichich, entre les dunes de sable et la mer, ont animé mardi 14 avril une conférence de presse au siège du Fonadh à Nouakchott.

Le siège du Forum national des droits de l’homme (Fonadh) à Nouakchott a abrité mardi 14 avril 2020 une conférence de presse animée Lire la suite

Tekinguel/Darel Barka : Désastre écologique causé par un promoteur agricole avec la complicité de l’Etat

Tekinguel/Darel Barka : Désastre écologique causé par un promoteur agricole avec la complicité de l’EtatL’ancien Wali du Brakna, Mohamed Cheikh O Soueîdi, admis à la retraite à la fin du mois de décembre 2019 a délivré une autorisation de défrichement pour une superficie de 150 ha au profit de monsieur, Sidi Mohamed, promoteur agricole.

Ce dernier à en croire une source, aurait racheté une superficie supplémentaire d’une centaine d’hectares et qui n’a jamais été mise en valeur. Le périmètre est situé prés de la Lire la suite

Abdel Wedoud Ould Cheikh : « Il n’y a qu’à accepter humblement ce qui advient, car c’était écrit »

Abdel Wedoud Ould Cheikh : Coronavirus, une conversation mondiale | L’anthropologue mauritanien Abdel Wedoud Ould Cheikh interroge la façon dont l’ébranlement épidémique du Covid-19 en Mauritanie réaffirme dans les discours et les mobilisations collectives la faiblesse de l’homme face à l’omnipotence d’Allah.

Face à la pandémie de coronavirus, Le Temps du Débat avait prévu une série d’émissions spéciales « Coronavirus : une conversation mondiale » pour réfléchir aux enjeux de cette épidémie, en convoquant les savoirs et les créations des intellectuels, artistes et écrivains du monde entier.

Cette série a dû prendre fin malheureusement après le premier épisode : « Qu’est-ce-que nous fait l’enfermement ? ». Nous avons donc décidé de continuer cette conversation mondiale en ligne en vous proposant chaque jour sur le site de France Culture le regard inédit d’un intellectuel étranger sur la crise que nous traversons.

Aujourd’hui, l’anthropologue _Abdel Wedoud Ould Cheikh,_ analyse la place de la religion et des récits millénaristes dans la compréhension de la crise sanitaire en cours.

Mektoub, le covid-19 en Mauritanie

Plus peut-être que partout ailleurs, les catastrophes naturelles ont, de tout temps, au Sahara, exercé le rôle d’accélérateur à la fois métaphysique et politique.

Dans cet univers de la pénurie chronique et de la rareté de toutes les sources de vie, où les hommes peuvent aisément se sentir de trop dans une création qui n’est manifestement guère faite pour eux, l’enchaînement sécheresse-famine-épidémie-razzia que rapportent les plus vieux récits disponibles a souvent débouché sur des mobilisations collectives aux relents millénaristes.

Des Almoravides (XIe siècle), fondateurs de Marrakech, à la guerre de Shurbubba (XVIIe siècle) qui a vu se développer, sur les rives du Sénégal, l’activité d’un prédicateur inspiré annonçant la fin de toutes les oppressions et l’instauration ultime de l’équité divine dans une atmosphère apocalyptique, on peut lire les traces de ces ébranlements périodiques venus, dans l’espace mauritanien d’aujourd’hui, réaffirmer la faiblesse et la déréliction des hommes face à l’omnipotence punitive d’Allah.

La tonalité dominante des réactions observées en Mauritanie à l’approche des sombres nuages du Covid-19 semble, sans surprise, s’inscrire dans ce schéma.

Il y a pourtant de nos jours, dans cette vieille « terre d’insolence » (sayba), naguère rétive face à tous les pouvoirs, une autorité gouvernementale qui proclame « avoir les choses en main » et décider à bon escient des bonnes dispositions à prendre face à la menace de la pandémie.

Les préoccupations préventives des autorités administratives paraissent, pour l’heure, bénéficier de l’assentiment général de la population de la Mauritanie, partis politiques et prescripteurs d’opinion de tous bords confondus.

En l’absence de toute infrastructure médicale capable d’affronter avec quelque efficacité les effets annoncés de la pandémie, la prévention paraît en effet le seul moyen disponible pour tenter de limiter les ravages de l’hécatombe annoncée.

Ici cependant, comme ailleurs, dans toutes les contrées démunies du monde où plus de 90% de la population vivent d’une cueillette quotidienne sans lendemain, l’hypothèse d’un confinement strict, si d’aventure il pouvait être effectivement réalisé, signifierait ajouter le risque de famine et des mouvements sociaux subséquents aux dangers de la maladie.

D’où le choix effectué par le gouvernement mauritanien de l’instauration de quelques entraves limitées à la circulation, notamment un couvre-feu nocturne et la fermeture de la plupart des lieux susceptibles d’accueillir du public.

Des efforts sont également entrepris en vue de populariser les « gestes barrières », comme il est convenu de les nommer, au sein d’une population qui n’a qu’un accès très limité à l’eau et au savon et où les rites sociaux quotidiens ne vont guère dans le sens de l’instauration entre individus d’une distance présumée salvatrice.

Ces gestes et la crainte du Covid-19 ont toutefois, semble-t-il, trouvé leur chemin dans une poésie populaire traditionnellement prompte à s’emparer de tout ce qui advient pour en faire matière à invention, à mémorisation et à méditation.

Pour atténuer les effets de l’ébauche de confinement instauré, les autorités administratives mauritaniennes ont lancé un appel à contribution volontaire à un fond d’aide et de solidarité officiellement destiné aux franges les plus démunies de la population.

L’évergétisme [forme de devoir moral basée sur le don des plus riches à la société, NDLR] (plus ou moins) administré, vite rejoint par un évergétisme « du repentir », celui notamment de quelques grandes fortunes accumulées dans des conditions moralement incertaines, semble en voie de recueillir des ressources significatives.

La question se pose toutefois de l’équité quant à la répartition de ces ressources par une administration où de nombreux postes-clés sont aux mains de  « responsables » pas vraiment connus pour leur probité et/ou leur neutralité vis-à-vis des solidarités de proximité – tribales et ethniques – qui commandent encore largement les liens sociaux en Mauritanie.

Quoi qu’il en soit du destin futur de ces ressources en voie de (possible) blanchiment moral, elles alimentent, pour l’heure, un élan collectif de compassion et de charité qui participe lui-même du vent de résipiscence déclenché par l’imminence de la catastrophe.

Les hommes se sont rendus coupables de trop de péchés ; ils se sont trop écartés des voies instituées par Le Seigneur et ils doivent payer ces écarts de conduite.

Les théologiens sont, bien sûr, favorables à cette redistribution expiatoire, mais ils ne sont pas unanimes sur le bien-fondé de la fermeture des lieux de culte.

S’il ne se trouve guère parmi eux d’adversaires résolus du décret gouvernemental instituant la mise hors service des mosquées, la tristesse jusqu’aux larmes de certains de leurs prêches dit bien l’ampleur de l’autre danger qu’ils éprouvent : l’étiolement d’un esprit communautaire plus que jamais nécessaire sans lieu de communion

Ils savent pourtant d’où viennent toutes ces épreuves. S’ils soupçonnent parfois la main de « l’étranger », surtout « mécréant », et aimeraient bien le voir expier en premier tous les péchés dont les hommes – musulmans compris – se sont rendus coupables, ils s’exaltent et tremblent avant tout de l’éclatant renouvellement du rapport de force entre Dieu et ses misérables créatures porté par le redoutable virus.

Où sont et que peuvent, demande tel prédicateur, le Conseil de Sécurité et ses droits de véto ? Où sont les missiles intercontinentaux ? Où est l’arrogance des marchés et l’insolence consumériste des riches et des puissants ? Face à un être microscopique envoyé par Dieu, tout cela semble bien dérisoire. Il n’y a qu’à se repentir et à prier. Il n’y a qu’à accepter humblement ce qui advient, car c’était écrit.

Emmanuel Laurentin avec l’équipe du « Temps du débat »

Source : France Culture