Un essai percutant sur les racines structurelles de l’apartheid en Mauritanie, au-delà des lois et de l’égalité proclamée par la Constitution.
L’apartheid ne se limite pas à un système politique ou à une doctrine raciale institutionnalisée ; il peut également se manifester comme une organisation sociale hiérarchisée, fondée sur une ségrégation structurelle enracinée dans la coutume, les relations sociales et les pratiques quotidiennes. En Mauritanie, ce système demeure souvent silencieux et sournois, invisible pour ceux qui s’efforcent de l’ignorer, mais profondément enraciné et destructeur pour les communautés ségréguées. Continuer la lecture

L’article publié le 30 septembre 2025 sur
Après la conférence organisée par le Centre Maghrébin des Études Stratégiques le 16 Août 2025, sur les discours sectaires, une figure baathiste de premier plan, Mohamed Ould El Kory El Arbi, Président du Forum des Baathistes en Mauritanie, revient à la charge dans un article au ton résolument engagé.
Que peut-on penser quand on jette un regard sur les lits d’hôpitaux, sur des classes menaçant ruine où s’agglutinent, comme des sardines dans une boite de conserve, des dizaines d’enfants, sur les rangs de malades quittant par l’embarcadère de Rosso ou par l’aéroport de Nouakchott, sur les agents de contrôle routier entrant la tête dans les cabines de taxis ou des bus, sur les immenses étalages de produits alimentaires périmés, sur les tapis jonchés de billets de monnaie jetés sur les danseurs exerçant leur talent à cent mètres de familles qui n’ont pas mangé ?
En Mauritanie, le tribalisme n’est pas un vestige du passé mais un pouvoir parallèle, organisé, qui défie l’autorité de l’État. Et ce, malgré le décret post indépendance et la circulaire récente interdisant les regroupements tribaux dans l’espace public. Des chefs continuent d’être intronisés en plein jour, des festivals tribaux exhibent leur puissance, et des parts du pouvoir se réclament comme des droits tribaux. Plus grave encore : cette transgression est tolérée, parfois encouragée, par un système politique qui y trouve son compte. Ainsi, l’archaïsme se travestit en coutume, tandis que la République s’efface derrière la logique clanique. La citoyenneté n’est plus un droit, mais un héritage tribal ; l’égalité n’est plus une promesse, mais une fiction. Le tribalisme n’est donc pas une relique du passé : il continue d’occuper l’espace public, parfois au grand jour. Autant de signes qui révèlent la persistance d’une logique archaïque en totale contradiction avec le projet républicain.

Bonjour chers amis et camarades,