Le président IBK a dit de lui lors du sommet Afrique-France le 14 janvier 2014, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) qu’il était le plus loyal et le plus sincère de tous les présidents français. A cette occasion IBK est devenu un vrai Kouyaté en la matière.
Le président François Hollande, dont nous parlons est le Président de la République française qui face aux intérêts français en Afrique, a assassiné la démocratie.
Le cas du Congo Brazzaville est encore plus triste. C’était le mercredi 21 octobre 2015, lors de la conférence qu’il a animé avec le Président IBK en visite d’Etat en France, François HOLLANDE a ouvertement approuvé le processus du Référendum prévu au Congo le 25 octobre 2015.
Ce Référendum bien maquillé et qui visait soit disant à moderniser les Institutions, n’avait d’autres enjeux réels que le déverrouillage de la limitation du mandat présidentiel qui ne dépassait 2 dans la constitution congolaise. A ce sujet, François HOLLANDE a dit que « Denis Sassou NGUESSO peut consulter son peuple, cela fait partie de son droit et le peuple doit répondre. Ensuite, il faut toujours veiller à rassembler, respecter et apaiser ».
Des déclarations insensées pour les démocrates de la part d’un président du pays des droits de l’homme, mais des déclarations pernicieuses pour défendre les intérêts de la France au Congo Brazzaville, ces déclarations sont en contradiction avec celle qu’il a tenue au dernier sommet de la Francophonie à Dakar, le 27 Novembre 2014. Ladite déclaration a été écoutée dans la quasi-totalité des villes et des villages africains parce qu’elle était très importante aux yeux des démocrates africains et du monde.
Selon HOLLANDE en 2014 à la Conférence de la Francophonie à DAKAR, ‟quand on fait voter des peuples pour des constitutions à travers des référendums, on ne peut pas les modifier impunément. Quand un chef d’état reste plusieurs mandats de suite, et qu’à un moment il est fixé une limite d’âge ou il est fixé un nombre de mandats qui ne peut pas être dépassé, il ne peut pas en être décidé autrement”. Dans un premier temps, Denis Sassou NGUESSO a fait voter le peuple congolais pour une constitution taillée sur mesure, à travers un référendum le 20 janvier 2002, soit cinq ans après sa victoire militaire sur le Professeur LISSOUBA.
Cette constitution avait des verrous qui protégeaient le peuple congolais contre la dictature. Malheureusement, François HOLLANDE de 2015 n’avait plus le même esprit que celui de novembre 2014. Par cette déclaration du 21 octobre 2015, il a fini d’assassiner la démocratie en Afrique et particulièrement au Congo. Cette déclaration est à l’antipode de la déclaration de la Baule du 20 Juin 1990. Ce que HOLLANDE a oublié d’ajouter, c’est de dire que l’acceptation des coups d’états par les peuples relève de leur droit légitime également.
Le revoilà encore en Mauritanie, au Mali et en Guinée, là où la démocratie n’existe plus. Pourquoi faire ? Il y a deux scenarios dont le premier est que Hollande veut être encore candidat en 2021, parce que l’expérience macronienne n’a pas été satisfaisante. L’une des conséquences de cette mal gouvernance est l’apparition de gilets jaunes. Ce mouvement depuis trois mois conteste l’inégalité dans la répartition de la richesse nationale. Mais sur quoi donc Hollande pense asseoir son électorat, dans la mesure où après avoir cassé le parti socialiste au profit de Macron, ce parti n’existe plus ou il est en lambeau.
Le deuxième scenario consiste à unifier le parti socialiste pour aller à la reconquête du pouvoir par le meilleur des socialistes. Ce meilleur doit être déniché et façonné pour cela. Cela nécessite des moyens financiers importants. Où chercher ce fonds ? Certainement en Afrique auprès des pays où la démocratie est assassinée c’est-à-dire, la Mauritanie, le Mali et la Guinée, là où les droits de l’opposition sont supprimés volontairement par les dirigeants de ces pays, sans que le Gouvernement français ne lève le petit doigt. Nous sommes sûrs que Hollande va récolter d’énormes fonds tirés des maigres ressources de ces états contre le silence de la France dans la maltraitance des opposants.
Lors de sa visite à Bamako, la semaine dernière, tous les arguments avancés comme étant le but de sa mission ne sont que de la poudre aux yeux des africains car, il ne peut plus parler au nom de la France.
Seydou DIARRA
Le Carrefour
Source : Malijet