Les promoteurs de la mesure veulent « décoloniser » la capitale tunisienne, tandis que ses détracteurs craignent une « islamisation » de la ville.Une chronique d’Azzzeddine Ben Hamida
L’adoption d’un arrêté par le conseil municipal de Tunis, lundi 31 décembre, obligeant les commerces de la capitale à utiliser la langue arabe sur leurs enseignes suscite encore la polémique en France à tel point que même Le « prestigieux » journal « »Le Monde, voix de la diplomatie française, s’est mêlé de ce fait Tuniso-Tunisoi en lui consacrant une langue tribune s’intitulant : « A Tunis, l’obligation d’utiliser l’arabe sur les enseignes commerciales fait débat ».
1/ Une polémique voulue par 1% des Tunisois
Dès le début, le correspondant local donne le tempo en faisant, comme à l’accoutumée, l’imbécile raccourci entre l’arabisation et l’islamisme politique : « Les promoteurs de la mesure veulent « décoloniser » la capitale tunisienne, tandis que ses détracteurs craignent une « islamisation » de la ville. » écrit-il !
Pour enfoncer le clou, monsieur Mohamed Haddad rajoute « Depuis, la polémique fait rage sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias. Les détracteurs de la mesure y voient une menace pour Tunis la cosmopolite, rappelant que la langue française est porteuse d’une culture dépassant largement le pays dont elle porte le nom. »
Plus loin, il remue encore le couteau : « Une partie des médias dénoncent cette décision – « Tunis part à la dérive », « Le français est en danger » – et accusent la maire de Tunis, Souad Abderrahim, affiliée au parti islamiste Ennahda, d’en être responsable. » insiste-t-il.
2/ Arabisation/Islamisme : Un raccourci obscène et inqualifiable
Ce raccourci est une vieille rhétorique française relayée par certains francophiles arabes. En effet, le professeur et ministre M. Charfi a déclaré à Jeune Afrique (N°1530 du 30 avril1990) : « (…) parfois dans le passé des mesures à caractère « démagogique » (!) ou politicien ont été prises notamment en réaction à la montée de la gauche, contre laquelle on a cru bon d’injecter une dose d’arabisme et d’islamisme. Ce fut une erreur jointe à beaucoup d’autres, dont on mesure désormais les conséquences ».
Gilbert Naccache, dans un article intitulé « Voyage dans le désert tunisien » (paru dans une revue intitulée Les Inrockuptibles, en 2003, affirmait, lui aussi, « (…) car un jour, on s’est aperçu qu’il y avait incompatibilité entre la nature du régime et la culture. C’était en 1976. Le ministre de l’Education d’alors, Mzali, a considéré que la culture française était porteuse de contestation, et il a fait modifier en conséquence les programmes scolaires. Il a notamment arabisé la philosophie, c’est-à-dire supprimé l’enseignement de la philosophie française en tant que philosophie du questionnement (…) ».
Plus récemment, l’Editorialiste du Figaro magazine, Guillaume Roquette s’est insurgé, dans son édito du 3 juin 2016, contre la volonté de l’ancienne ministre de l’Education nationale française de proposer l’enseignement de l’arabe dès les classes de l’enseignement primaire. Il a osé écrire sans aucune gêne ou réserve et avec une légèreté déconcertante ce qui suit : «L’arabe sera donc proposé dans les mêmes conditions que l’allemand ou l’italien. Sauf que l’arabe n’est ni l’italien ni l’allemand et qu’il n’est pas besoin d’être grand clerc pour prévoir que cette langue sera choisie prioritairement par les enfants issus de l’immigration musulmane, ou plus exactement par leurs parents. » Il ajoute pour pousser plus loin la provocation, « Il est regrettable que l’opposition, par peur sans doute d’être accusée de racisme ou d’islamophobie, n’ait pas le courage de tenir un tel discours à notre ministre de l’Education nationale. »
Luc Ferry, ancien ministre de l’Education nationale, déclarait, le mardi 11 septembre 2018 sur l’antenne sur Europe 1 en réaction au projet de réforme de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education actuel, que l’enseignement de l’arabe en France dans les écoles de la république est «une fausse bonne idée ». Et il énumère une série d’interrogations qu’il avait à ce sujet : « Est-ce qu’il s’agit de lutter contre l’islamisme ou de le faire entrer dans l’Education nationale ? Il y a très peu de contrôle sur le recrutement. Qui va enseigner ? Est-ce que ce sera une islamisation de l’Education nationale ? Est-ce que c’est une bonne idée pour lutter contre l’islamisation de la France ? Je ne sais pas… »
En somme, si je suis la logique de tous ces « Penseurs » l’arabisme conduit inéluctablement à l’islamisme et la philosophie arabe n’est pas une philosophie du questionnement mais, sans doute, d’après une, une philosophie d’endoctrinement ! C’est abracadabrantesque!
3/ Les seules réalités internationales, ce sont les nations
Je soutiens et j’encourage mon compatriote le Dr. Pr. Ahmed Bouazzi dans son combat pour mieux consolider notre identité nationale, notre histoire, notre langue. Ce que fait monsieur Bouazzi n’a rien à voir avec le nationalisme.
Pour citer de Gaulle, « Le sentiment national est naturel à toutes les nations, à tous les pays. Il est aussi naturel que l’amour filial ou que l’affection familiale. Il est compréhensible qu’une nation veuille vivre, se défendre et se perpétuer. Un peuple n’est bien dans sa peau que s’il forme une nation indépendante culturellement et politiquement. » (In « C’était de Gaulle », Alain Peyrefitte, Fayard, 1994, P.296)
Pourquoi alors les responsables politiques français cherchent constamment et avec insistance à imposer leur volonté aux autres nations ? « Le nationalisme, ça consiste à affirmer sa propre nation au détriment des autres. Le nationalisme, c’est de l’égoïsme. », disait encore De Gaulle !
Nous, ce que nous voulons, c’est que tous les peuples affirment leur sentiment national, leur identité, leur histoire, leur langue