Récemment, Samory Ould Beye, syndicaliste, président D’El Hor, première organisation de lutte contre l’esclavage en Mauritanie, a mis en garde sur les réseaux sociaux contre un risque de confrontation entre les descendants d’esclaves Haratines et leurs anciens maitres.
Cette sortie a suscité des réactions du pouvoir et de ses partisans qui ont jugé les propos du président D’El Hor dangereux pour l’unité nationale. Deddah Fadel, jeune membre de l’Union pour la République, parti au pouvoir dénonce.
« Vous avez du sûrement constater une distribution à grande échelle sur les réseaux sociaux d’un discours appelant à la division entre les différentes communautés de la Mauritanie« , dit le jeune membre de l’UPR.
Celui-ci ajoute : « c’est ce discours que nous condamnons aujourd’hui, nous condamnons surtout ce pseudo militantisme engagé par certains. »
Des échanges violents sur les réseaux sociaux
Les discussions entre Mauritaniens sur la plate forme au sujet de l’esclavage sont souvent violents. Pour Samory Ould Beye, auteur des propos controversé, « le discours soi-disant extrémiste est celui généralement orchestré par les tenants du pouvoir. »
Un pouvoir qui repose, dit-il « sur la base de la discrimination raciale, l’exclusion totale, économique, politique, sociale. »
Les Haratines, descendant d’esclaves et les Négro-mauritaniens dénoncent un pouvoir hégémonique qui les exclut. Pour Oumar Ould Mattalla, secrétaire général du parti au pouvoir, « Il n’y a pas en Mauritanie une communauté qui soit esclavagiste envers une autre. »
Les fils des anciens esclaves, dit-il, « comme tout le monde, ont pris leur place sur l’échiquier national. »
Biram Dah Abeid, député du parti Sawab, est l’abolitionniste dont les propos sont jugés les plus extrêmes par le pouvoir. Celui-ci estime en effet que « le régime en Mauritanie prospère sur les dissensions créées de toutes pièces qu’il envenime et anime. »
Ce pouvoir, selon lui, « voudrait tirer sa légitimité d’une présumée défense d’une communauté menacée par un discours, par un homme, par un mouvement. »
Diagana Khalilou
Source : Deutsche Welle (Allemagne)