Selon le chef de l’Etat mauritanien qui s’exprimait à l’issue d’une marche contre le discours de la division initiée par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR), les auteurs de discours racistes et extrémistes sont des « bandes et groupes égoïstes ».
Ces derniers perçoivent des salaires de l’étranger, a-t-il affirmé, avant de marteler que quiconque tente de déstabiliser le pays sera poursuivi et jugé par le peuple mauritanien. Par ailleurs, il ne faut pas voter pour les porteurs de tels messages, a-t-il ajouté, soulignant, toutefois, que l’enseignement est le remède le plus efficace pour faire face au discours de la division et de la haine.
Ould Abdel Aziz a en outre menacé de fermeture certaines parties des réseaux sociaux qui représenteraient un danger pour la sécurité et la stabilité du pays.
Plusieurs ministres, des leaders des partis de la majorité et de ceux de l’opposition modérée ainsi que de nombreuses organisations de la société civile ont pris part à la marche qui s’est déroulée au centre-ville de Nouakchott.
Au cours de la manifestation, boycottée par le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui regroupe le gros de l’opposition mauritanienne, celle dite radicale, les participants ont scandé des slogans fustigeant le discours de la haine et de l’extrémisme qui se sont multipliés ces derniers temps sur les réseaux sociaux.
« Ensemble contre le racisme et les racistes », « Unis contre le discours de la haine », « La patrie pour tous » et « Non à la division, à la discrimination, à la haine et à l’extrémisme », pouvait-t on lire sur des banderoles déployées par les participants.
Des anonymes utilisent les réseaux sociaux pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme étant une domination de la société maure blanche sur les autres composantes de la population, notamment les descendants d’anciens esclaves.
Pour leur part, les militants antiesclavagistes en Mauritanie accusent le pouvoir d’entretenir et de protéger l’esclavage dans le pays, ce qui est nié par les autorités officielles.
L’un des leaders de ces militants, Biram Abeid Dah, président de l’Initiative pour la résurgence de l’abolitionnisme (IRA), vient d’être libéré après plus de 4 mois de détention suite à une plainte déposée par un journaliste qui l’accusait de l’avoir menacé dans les réseaux sociaux.
IRA considère cependant que son chef est victime de tracasseries délibérées visant à le malmener et porter préjudice à sa carrière politique, lui qui est député à l’Assemblée nationale et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2019.
L’esclavage a été officiellement aboli en Mauritanie en 1980 avant d’être incriminé et réprimé par la loi en 2007 puis classé « crime contre l’humanité » et qualifié « d’imprescriptible » par une nouvelle loi en 2015.
MOO/cat/APA
Source : Apanews