Le leader anti-esclavagiste Biram Dah ABEID a commenté mercredi 02 Janvier en début d’après-midi le retrait de la plainte du journaliste Deddah Abdallah, aboutissant à sa libération lundi 31 Décembre, après 5 mois de prison.
« Concernant cette plainte, je considère qu’il y’a quelqu’un à qui on a dit de déposer une plainte et on lui a dit de la retirer. Ce sont les services de renseignements, l’Etat, qui lui ont dit de déposer la plainte, puis sont revenus pour lui dire de retirer la plainte. Pour quelles raisons, il retire la plainte, parce que moi, je ne suis pas revenu sur mes propos », a affirmé M. ABEID, lors d’une conférence de presse, à son domicile, à Nouakchott.
Sans donner de détails, le président d’IRA-Mauritanie est aussi revenu sur les tentatives de médiation pour le pousser à trouver un terrain d’entente avec le journaliste Deddah Abdallah, auteur de la plainte contre lui.
« Je persiste et je signe. Je n’ai pas accepté les différentes avances qu’ils ont tenté de me faire parvenir pour que j’accepte de discuter avec lui, pour qu’il retire la plainte. J’ai toujours dit non. J’ai toujours refusé », a expliqué Biram Dah ABEID.
« Je veux que l’opinion sache qu’il n’y a pas eu de retrait de plainte. Et il n’y a pas eu de présence de ma personne dans les tribunaux. Tout ce qui a été fait, ils l’ont fait eux-mêmes, pour leurs intérêts eux-mêmes », a-t-il ajouté.
Pour Biram Dah ABEID, le Gouvernement mauritanien voulait l’arrêter pour l’empêcher que le parti Sawab auquel il appartient puisse rafler beaucoup de sièges de députés. « Ça allait être le cas. Mon emprisonnement était un véritable handicap pour le déroulement de notre campagne et pour l’exploitation de notre capital de confiance et de charisme au sein de nos populations. Le pouvoir a gagné sur ce point parce qu’il a limité notre présence dans le Parlement par cette arrestation arbitraire », a affirmé M. ABEID.
M. ABEID était jugé sur plainte du journaliste mauritanien Deddah Abdallah pour « atteinte à l’intégrité d’autrui et menace d’usage de la violence » dans des messages sur les réseaux sociaux. M. Abeid était également jugé avec un militant de son ONG, Abdallahi Ould Housseine, inculpé et écroué en même temps que lui, en août, pour « complicité ».
Le militant antiesclavagiste a été élu député lors des législatives de septembre remportées par le pouvoir, sous les couleurs du parti Sawab, aux orientations baassistes (nationaliste arabe), qui a fait alliance avec l’aile politique de l’IRA.
Source : Rédaction Cridem