Jeudi 20 décembre, au palais des congrès de Nouakchott, les « élus, cadres et dignitaires de la région du Trarza ont organisé une rencontre demandant un troisième mandat pour le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. » Ould Abdel Aziz, lui-même, dans une récente sortie, avait clairement exprimé sa disposition à respecter la constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux.
Les ressortissants de cette région ont rempli la grande salle du palais des congrès. Leur mot d’ordre : « Aziz, Notre Choix. » Au cours de cette rencontre, nous avons interrogé Bamba Ould Daramane, ancien ministre, maire de la commune de Rosso, capitale de la région du Trarza.
La grosse banderole affichée devant le palais des congrès est sans équivoque : « élus, cadres et dignitaires du Trarza pour un troisième mandat. » Le maire de Rosso, lui, est un peu plus nuancé. Entretien.
IN : Pourquoi demandez-vous un troisième mandat pour Ould Abdel Aziz ?
Je précise que ce qui est demandé ce n’est pas un troisième mandat…
IN : C’est ce qui est écrit sur les banderoles ?
Ce qui est demandé, c’est la continuité d’un processus car nous entendons actuellement n’importe quoi. Des velléités commencent au niveau même de la majorité. Chaque tendance parle de son candidat. En ce qui nous concerne, nous avons fait le constat suivant : compte tenu de son bilan, il n’y a pas meilleur choix que Mohamed Ould Abdel Aziz…
IN : Mais la constitution lui interdit de briguer un troisième mandat ?
Nous ne touchons pas à la constitution, nous sommes en train d’exprimer ce que veut le commun des mortels mauritaniens. Le peuple que nous sommes saisit l’occasion pour dire que Mohamed Ould Abdel Aziz est le meilleur choix.
IN : Avez-vous réfléchi à une formule permettant à Ould Abdel Aziz de briguer un troisième mandat sans violer la constitution ?
Je ne voudrais pas relancer un vieux débat sur une question pourtant claire pour les juristes. La constitution est l’expression de la volonté du peuple que nous sommes. Nous n’allons pas faire un forcing. Nous pensons cependant que si toutes les régions, à travers des initiatives grandioses comme celle d’aujourd’hui, expriment leur volonté de voir le processus continuer, il n’y aura plus de raisons de s’agripper a une constitution qui peut être changée Nous avons le droit de changer cette constitution car elle émane du peuple. Et, c’est le peuple qui est réuni ici aujourd’hui.
IN : Changer la constitution veut dire faire voter une nouvelle constitution ?
Pourquoi pas. Rien ne s’oppose à l’organisation d’un référendum. Il y a eu référendum pour changer des textes, des symboles aussi importants, comme le drapeau national.
Propos recueillis par BS
Source : Initiatives News (Mauritanie)