Nouveau Rapport sur la privatisation et la marchandisation de l’Education en Mauritanie

Nouveau Rapport sur la privatisation et la marchandisation de l’Education en Mauritanie Nouveau Rapport: la Mauritanie doit mettre en œuvre le #DroitàlEducation au lieu d’encourager la privatisation et la marchandisation de l’éducation.

L’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), la Coalition des Organisations Mauritaniennes pour l’Education (COMEDUC) et l’Initiative mondiale pour les droits économiques, sociaux et culturels (GI-ESCR) ont publié hier leur rapport soumis au Comité des Droits de l’Enfant (CDE), concernant la croissance de la privatisation et la marchandisation de l’éducation en Mauritanie.

La société civile mauritanienne appelle à la mobilisation pour dénoncer la fermeture d’écoles publiques en Mauritanie et pour que le gouvernement mauritanien mette en œuvre le droit à l’éducation.

Veuillez trouver l’appel à la mobilisation d’Aminettou Mint Moctar dans la vidéo suivante : https://youtu.be/aUskOFakgAA.


Un organe de l’ONU préoccupé par la fermeture d’écoles publiques et la marchandisation de l’éducation en Mauritanie

La société civile mauritanienne a lancé publiquement hier le rapport sur la privatisation et la marchandisation de l’éducation en Mauritanie. Le Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies, dans ses recommandations finales sur la Mauritanie, a exprimé sa profonde préoccupation face à « la fermeture récente sans remplacement apparent de six écoles publiques à Nouakchott, le taux élevé d’analphabétisme, la faible disponibilité de l’éducation préscolaire et primaire, et la prolifération des écoles privées qui rendent l’enseignement de qualité à un coût prohibitif pour les enfants vivants dans des situations défavorisées ou vulnérables ».

La Mauritanie a autorisé en 2016 la fermeture de six écoles publiques dans le centre de la capitale, Nouakchott. Cela a conduit à la déscolarisation permanente d’un nombre estimé à des milliers d’enfants. L’État n’a pas été en mesure de préciser pourquoi de telles mesures ont été prises ou si des mesures de précaution ont été adoptées pour éviter la perte de l’accès à l’éducation de ces enfants.

Les membres du CDE ont également exprimé de sérieuses préoccupations concernant l’insuffisance de la surveillance des écoles privées et coraniques, ainsi que la mauvaise qualité de l’enseignement dans le système scolaire public.

Un groupe d’organisations formé par l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), la Coalition des organisations mauritaniennes pour l’éducation (COMEDUC) et de l’Initiative mondiale pour les droits économiques, sociaux et culturels (GI-ESCR) a soulevé nombre de ces problèmes, à la suite d’un projet de recherche d’un an sur les effets de la marchandisation croissante de l’éducation en Mauritanie sur les droits de l’Homme.

Les recherches ont révélé une croissance spectaculaire de l’enseignement privé en Mauritanie au cours des 16 dernières années, le nombre d’élèves dans les écoles privées ayant été multiplié par huit au cours de cette période, sans cadre réglementaire et de suivi approprié. Ceci a eu des effets négatifs sur le droit à l’éducation en accentuant les inégalités et la discrimination, en limitant l’accès à une éducation gratuite et de qualité et la protection de l’éducation en tant que droit non commercial.

Selon Sidi Boudide, président de la Coalition des Organisations Mauritaniennes pour l’Education (COMEDUC), ce n’est pas seulement la réalisation du droit à l’éducation des enfants qui est entravée, mais aussi « la vente du patrimoine éducatif mauritanien, avec la fermeture, pour le compte du gouvernement, des écoles historiques de Nouakchott ayant formé plusieurs générations de mauritaniens, y compris des responsables gouvernementaux. »

Le Comité a recommandé à la Mauritanie, entre autres,‘d’élaborer une politique visant à contrôler la qualité des écoles coraniques, en particulier en ce qui concerne leur structure, leur gestion et leurs programmes’ et de « réduire les effets discriminatoires de la privatisation et de l’enseignement privé sur les enfants issus de familles financièrement défavorisées et mettre en place des mécanismes permettant de contrôler la conformité des écoles privées avec les normes minimales d’enseignement, les exigences vis-à-vis des programmes, et de la qualification des enseignants. »

Aminettou Mint Moctar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), a appelé « tous les mauritaniens, tous les membres de la diaspora, à soutenir le plaidoyer pour dénoncer la marchandisation de l’éducation, car leur pays ne peut se développer sans une éducation de qualité. Ils doivent faire preuve de solidarité en dénonçant la vente d’écoles et demander que le contenu de l’école et de l’éducation soient améliorés. Nous appelons donc à la mobilisation de la diaspora mauritanienne pour exiger une éducation saine et respectueuse de l’état de droit et des besoins actuels de la société et de notre développement. Dénonçons main dans la main la commercialisation de l’éducation et la fermeture des écoles publiques. »

Nouakchott, 14 décembre 2018

FIN

Note : Le Comité des Droits de l’Enfant est responsable du suivi de la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. La Mauritanie a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1991. Le Comité a examiné l’application de la Convention par la Mauritanie les 17 et 18 octobre 2018 à Genève dans le cadre d’un processus d’examen périodique.

Contact

· Aminettou Mint Moctar, Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), amiely2000@yahoo.fr

· Sidi Boudide, Coalition des Organisations Mauritaniennes pour l’Education (COMEDUC), +222 46 71 96 29, siboudide@gmail.com

· Sylvain Aubry, Initiative mondiale pour les droits économiques, sociaux et culturels (GI-ESCR), +254 7 88 28 96 34, + 33 7 81 70 81 96,sylvain@gi-escr.org

Source : The Global Initiative