Les États-Unis annoncent une politique plus sélective en Afrique

Les États-Unis annoncent une politique plus sélective en AfriqueLa stratégie africaine de Donald Trump a été dévoilée jeudi par son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton. L’administration Trump veut mettre fin aux aides financières sans effets et aux missions de paix de l’ONU jugées inefficaces.

Plus d’aides à ceux que Donald Trump aurait qualifiés de « pays de merde » sans réformes ! Le conseiller présidentiel pour la sécurité nationale, John Bolton, dans un discours devant le cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation à Washington, a précisé jeudi la « nouvelle stratégie pour l’Afrique ».

Cette stratégie repose sur trois principes :

1. Une méfiance confirmée à l’égard des institutions multilatérales.

John Bolton a implicitement critiqué l’ONU et ses missions de maintien de la paix (OMP) : « Notre objectif est de résoudre les conflits, pas de les geler indéfiniment », a insisté l’ancien ambassadeur américain aux Nations unies.

Il a cité en exemple l’opération onusienne au Sahara occidental (la Minurso), rappelant avoir participé à sa mise en place en 1991 alors qu’il travaillait au département d’État américain. Outre la Minurso, les OMP du Soudan du sud et de Centrafrique sont visées.

Depuis 2017, Washington critique régulièrement le coût des OMP onusiennes et leur durée. S’il ne fournit aucun Casque bleu, il reste le plus gros contributeur financier de l’ONU dont il assure le quart du budget des opérations de maintien de la paix.

2. Une promesse de parcimonie avec l’argent du contribuable américain.

John Bolton a promis de passer au peigne fin l’aide économique américaine (un exercice « bientôt » terminé), alors que Donald Trump veut drastiquement couper les ressources budgétaires affectées à la diplomatie.

En 2017, le State Department et l’Agency for International Development ont investi 8,7 milliards de dollars en Afrique.« Malheureusement, des milliards et des milliards de dollars des contribuables américains n’ont pas abouti aux résultats escomptés », a estimé John Bolton donnant pour exemple le Soudan du sud. « À partir de maintenant, les États-Unis ne toléreront plus cette longue tradition d’aide sans résultats, d’assistance sans responsabilité, et de soutien sans réforme », a-t-il lancé.

3. Une compétition aux airs de guerre froide avec les rivaux des États-Unis

Ces rivaux, « à savoir la Chine et la Russie, étendent rapidement leur influence financière et politique à travers l’Afrique », selon John Bolton qui a annoncé le lancement d’un programme « Prosper Africa » pour éviter que des pays africains ne deviennent des « vassaux économiques » de la Chine qui contribuent au développement de nombreux États d’Afrique.

En matière de sécurité, John Bolton a préconisé des approches conjointes africaines et de la coordination plus étroite entre pays d’Afrique où les ÉtatsUnis déploient actuellement 7 200 militaires, civils de la Défense et sous-traitants de sociétés militaires privées. Mais le Pentagone a annoncé, en novembre, qu’il pourrait réduire ces effectifs de 10 %.

Bolton a ainsi vanté la Force du G5 Sahel dont 5 des 7 futurs bataillons sont en cours de constitution, comme c’est le cas en Mauritanie où 600 soldats ont été déployés à la frontière avec le Mali pour empêcher toute incursion djihadiste.

Source : Ouest-France