« Je m’adresse à vous à partir d’un siège vide, d’une cellule de prison, en dépit de ma qualité de député depuis le 01 septembre 2018. Placé en détention préventive, coupé du monde. Une situation à laquelle je suis, hélas habitué, du fait de la récurrence de la persécution et de la répétition des procès politiques depuis la naissance de notre mouvement en 2008.
Nous menons une lutte non violente pour tourner la page des siècles d’esclavage, de racisme, de déni des droits élémentaires et assurer aux noirs de Mauritanie l’égalité des droits.
Sur le chemin de l’émancipation, nous endurons la torture, comme l’attestent différents témoignages de rapports spéciaux des Nations Unies (ONU) ».
Dans la même correspondance, le leader abolitionniste mauritanien ajoute: « notre combat ne vise qu’à accélérer l’avènement d’une Mauritanie de paix, d’équité, à la place de celle qui reproduit le statuquo de la suprématie raciale. Nous voulons pour nos enfants, petits enfants et les générations à venir, le futur d’une dignité reconquise et le plein exercice de la qualité de citoyen.
Notre dessein porte sur une application effective des lois devant mettre un terme à l’impunité, permettre l’accès à l’éducation de base pour tous, le respect du suffrage universel et le partage équitable du fruit des ressources nationales ».
Biram ould Dah ould Abeid a été candidat à l’élection présidentielle mauritanienne de 2014, et lauréat du prix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013.
Source : Le Calame (Mauritanie)