Donnant les raisons de ce couac, le site d’informations en ligne «Algérie-Info» affirme que cet arrêt «concerne principalement les produits agricoles tels que les pommes de terre, les tomates, les dattes, les médicaments, les produits de nettoyage, les denrées alimentaires, etc.». Ces marchandises sont transportées sur une distance de plus de «3500 kilomètres, avec un litre de gasoil au prix de 190 dinars».
Dans ce contexte, les marchandises en provenance d’Algérie sont mises à rude épreuve «par une féroce concurrence des produits marocains, vendus à des niveaux de prix largement inférieurs».
Il convient de rappeler que le royaume du Maroc est la principale source d’approvisionnement du marché mauritanien en produits frais depuis plusieurs années. Des produits récoltés à Agadir peuvent se retrouver deux jours plus tard dans le panier de la ménagère de Nouakchott ou de Nouadhibou, grâce à l’excellente route qui travers tout le Sahara marocain.
Parmi les raisons de cet arrêt, la presse algérienne ajoute également «le coût élevé du carburant sur le territoire mauritanien». Mais il y a aussi un déficit d’infrastructures routières menant vers cette partie sud du pays algérien. Côté mauritanien non plus, la route n’est idéale pour que les gros porteurs parcourant les longues distances entre le même poste frontalier et les villes de destination.
En réalité, tout a été fait dans la précipitation et ces exportations semblaient obéir davantage à une volonté politique qu’à une logique économique.
Face à cette situation, les exportateurs algériens vers la Mauritanie ont organisé un rassemblement de protestation devant le poste frontalier au cours des derniers jours.
Leurs revendications portent «sur une réduction du prix du carburant diesel». Ils voudraient également que les autorités algériennes autorisent les camionneurs à transporter de grosses quantités de gasoil au moment de quitter le territoire national en direction de la Mauritanie.
Des revendications auxquelles Alger reste insensible pour le moment, malgré l’annonce par le ministre du commerce, Said Djellab, de la décision gouvernementale de subventionner le transport des produits algériens vers la Mauritanie et l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), faite à l’occasion de l’organisation du salon d’exposition des produits algériens à Nouakchott, fin octobre dernier.
Ces bruits de couloir nourrissent tout de même la crainte d’une idylle commerciale éphémère entre Alger et Nouakchott, car la dimension transport terrestre est indispensable à une réelle explosion des échanges entre les deux partenaires. Mais pour l’heure, ce n’est pas encore le cas…
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Source : Le360 Afrique (Maroc)