Les autorités égyptiennes ont condamné à deux ans de prison, samedi 29 septembre, une jeune femme qui avait posté une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle elle dénonçait le harcèlement sexuel en Égypte.
Amal Fathi, militante des droits de l’Homme, avait été arrêtée en mai après avoir diffusé une vidéo dans laquelle elle accusait notamment des hommes de la sécurité de l’une des agences de la Banque Misr de l’avoir lourdement « draguée ». Elle avait aussi critiqué les institutions égyptiennes pour avoir failli à protéger les femmes contre ce type de violences.
La mère de famille de 33 ans a été reconnue coupable de « diffusion de fausses informations » et condamnée à une amende de 10 000 livres (environ 480 euros), a déclaré son avocate Doua Moustapha qui a dit qu’elle allait contester le verdict.
Une femme qui a « eu le courage de dénoncer »
L’ONG Amnesty International a parlé d’une condamnation « scandaleuse » envers une femme qui a simplement « eu le courage de dénoncer le harcèlement sexuel ». « C’est un cas d’injustice flagrante » où une femme victime de harcèlement est « condamnée tandis que l’agresseur reste libre », a dénoncé Najia Bounaim, directrice des campagnes d’Amnesty International pour l’Afrique du Nord.
L’avocate a en outre précisé que la militante était aussi accusée, dans le cadre d’une autre affaire, d’« appartenance à un groupe terroriste ».
Selon une étude de l’ONU publiée en 2017, quelque 60% des femmes ont été victimes de harcèlement en Égypte, où elles sont confrontées aux remarques obscènes, voire aux attouchements. Le débat public autour du harcèlement sexuel s’est intensifié depuis la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, plusieurs femmes égyptiennes et étrangères ayant été prises pour cibles lors de rassemblements. Depuis, de plus en plus de victimes ont pris la parole pour partager leur expérience.
Avec AFP
Source : France24