Monsieur le Président,
Monsieur le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, vous avez bien mérité de la patrie mauritanienne, mais quelle souillure morale menace notre stabilité, j’allais dire votre nom que cette CENI de l’opacité, de l’arnaque et de la tromperie. C’est malheureux à dire et pourtant c’est la vérité.
De quoi s’agit-il ?
De l’arbitraire érigé en règle d’administration par cette CENI, au dépend du droit et du bon sens. « Les sages » entre guillemets ont pour la forme fait appel à candidatures par voie de communiqués, suivant des critères bien définis.
Mais que croyez vous qu’il se soit passé ? Les 90% des dossiers inscrits ainsi en règle ont été écartés et mis de côté sans suite. C’est dans des listes qu’ils avaient reçues de certains partis politiques, qu’ils ont puisé des centaines de leurs adhérents qui n’ont même pas postulé c’est-à-dire qui n’ont même pas déposé de dossiers. Ce sont ces adhérents qui ont été retenus comme des nouvelles recrues au dépend de ceux qui sont en règle et remplissent objectivement les critères.
Monsieur le Président, il peut y avoir de bonnes raisons politiques, sociales, morales de sélection mais en l’absence des critères objectifs, cette approche reste subjective et donc inévitablement arbitraire.
Mais le comble est qu’on proclame sur les tribunes officielles que la CENI est indépendante, libre et transparente. Ce sont ces commissions composées essentiellement des leurs qui vont superviser les opérations de vote et le dépouillement des résultats.
On ne peut plus manquer de crédibilité alors que celle-ci est la clé du succès. Une situation sans précédent dans aucun pays en développement. Ailleurs voyez-vous, on a des CENI formées d’agents de talents et probes, nous n’avons encore que des prévaricateurs sans scrupules qui ont confisqué la mission de la CENI et érigé le copinage et le clientélisme politique en règle de gestion Permettez- moi Monsieur le Président de vous dire au nom des centaines, que l’injustice de cette CENI a exclues, que les prochaines élections seront les plus sales de l’histoire de la Mauritanie.
Mais pourquoi vous dire tout cela Monsieur le Président ?
C’est parce que ces anomalies électorales et erreurs voulues peuvent provoquer des rancœurs et des frustrations et précipiter des conditions d’instabilité explosives. C’est aussi notre démocratie encore une fois, qui portera à jamais cette tâche de boue sur la joue, quoi qu’il en coûte de mauvaise gestion au pays.
C’est la conséquence du système de recrutement non compétitif, fondé non pas sur le mérite et la transparence mais plutôt sur le favoritisme et le clientélisme politique généralisé préjudiciable à la formation d’agents compétents et motivés.
Ensuite parce que si certains pays ont réussi mieux que d’autres c’est en grande partie grâce à la progression de la démocratie et de l’équité. Le manque d’équité Monsieur le Président est impie et c’est un cauchemar plein d’horreurs quand cette injustice vous saisit.
Ensuite aussi, si les mauritaniens doutent en permanence du devenir de leur système électoral, leur tentation sera forte de ne plus croire en la démocratie mauritanienne. Et quand un système ne répond plus aux aspirations que les citoyens y ont mis, les réformes deviennent un préalable absolu et une condition sine –qua- non de tout développement. C’est pourquoi les citoyens exigent maintenant plus de transparence dans la conduite des élections pour que l’Institution Electorale Nationale soit mieux à même d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés.
Une nouvelle CENI fondée sur des règles, empêchant les abus et l’usage arbitraire du pouvoir qui ont jusqu’ici provoqué l’indignation populaire à l’égard de notre « Honorable Institution Electorale » serait l’idéal.
Ce thème de renouveau de notre Institution Electorale dépasse bien évidemment la compétence et la bonne volonté d’une seule personne. L’auteur est néanmoins persuadé que la réforme du système électoral s’impose, comme par exemple la dépolitisation de la CENI. C’est-à-dire qu’il n’y aura pas de représentation formelle en son sein de parti politique. Il observe aussi que l’impartialité, la liberté et la transparence de la CENI restent à faire.
Est-ce à moi chétif, de vous rappeler Monsieur le Président que ce n’est pas une faiblesse de revenir sur une décision pernicieuse ?
Comme la création de cette CENI où la présence des Partis Politiques constitue un blocage comme c’est le cas maintenant. C’est du courage de reconnaître son erreur et d’y revenir la- dessus dans l’intérêt général des mauritaniens. Même s’il faudrait reporter les élections.
Un jour peut être des esprits éminents, étudieront l’histoire des élections en Mauritanie, mieux que je ne suis capable de le faire maintenant. Car le sujet en veut la peine. Et ce qui est sûr et que nos « sages » entre guillemets ont tout dénaturé pour faire passer leurs partisans et leurs proches au détriment de l’équité et de l’indépendance de la CENI.
C’est le sentiment d’impunité qui a prévalu durant la CENI passée qui a poussé la présente CENI à l’arbitraire et aux abus de pouvoir. Encouragée en cela par l’octroi aux responsables de pouvoirs étendus, qui une fois centralisés entre certaines mains peuvent engendrer l’arbitraire et les passes droits.
La sagesse des responsables de la CENI aurait dû les conduire à respecter les critères objectifs de recrutement et la mise à profit du mérite et de l’expérience. La CENI aurait gagné en efficacité et prouvé son indépendance et son impartialité.
Mais comme un certain poulpe aux multiples tentacules qui ne lâche jamais sa proie, ne se développe que dans nos fonds marins, ce genre de « sage » électoral n’existe qu’à la CENI. Au premier aspect cette pieuvre humaine offre une physionomie plate et sombre ou parfois blanchâtre qui certes ne trahit rien de vénéneux. Dans ce produit bizarre, vous eussiez reconnu par excellence un des « sages » de la CENI.
Un Patriote Mauritanien
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