L’état dans lequel se trouve la Mauritanie est une calamité. Son niveau de sous-développement est si flagrant qu’il est à un niveau tragique. C’est simplement un pays délabré. L’insalubrité y règne en maître. L’indiscipline se manifeste partout non parce que les citoyens ne sont pas policés mais ils ne trouvent en face d’eux aucun modèle ni aucune règle écrite ou non écrite.
L’Etat est absent. La Nation est abandonnée à elle-même. L’inflation et la pauvreté fissurent les familles comme une maladie du corps social. Tous les mythes se sont effondrés. Le possible n’ayant jamais été accompli, le devoir n’est point rempli.
L’éthique de Bonne Gouvernance, qui forge les nations émergentes, est inconnue de la nomenclature des règles de gestion publique. L’UPR et ses ombrageux alliés ne semblent éprouver aucune délicatesse qui rend sensible à l’amour propre.
Leurs scandales politico-financiers sont devenus des faits de civilisation. Ils choquent tout le monde, mais n’émeuvent personne parce que c’est leur seconde nature. Enivrés par les sinécures et favorisés par le hasard, ils se battent à mort « pour le partage du butin ».
Et n’est pas seulement l’argent. C’est aussi le pouvoir pour lequel ils sont prêts à tout. Personne ne les accuse : eux-mêmes s’indexent et se promettent l’enfer. En un temps record, ils ont franchi trop de Rubicons. Ils jouissent d’un ordre matériel qui n’a aucune base morale. L’anarchie qu’ils ont semée a ouvert des abîmes.
Le bilan de l’UPR et de ses alliés est un ensemble de faisceaux de troubles qui se traduit par la montée des périls sociaux, l’apparition de nouvelles formes de pauvreté et d’exclusion, la crise de la valeur travail, le chômage de masse et le profond malaise d’un pouvoir toujours aux prises avec lui-même.
C’est un bilan qui est macabre aussi bien pour la vie humaine que pour les finances publiques et les Institutions. D’ailleurs, ces Institutions sont mises sens dessus dessous. Elles sont arrachées aux citoyens et patrimonialités. Ce pays est devenu méconnaissable.
Il n’a de Constitution que de nom. Ses finances publiques sont à la merci d’une classe politique qui ne recule devant aucun acte vil. Mais tout le monde est responsable de cette situation. On s’est laissé aller au charisme théâtral d’AZIZ.
L’euphorie et l’état de grâce dont il bénéficiait ont enfanté une désinvolture et un libertinage inégal dans la gestion des affaires publiques. La seule priorité d’AZIZ et de ces alliés quand ils s’installaient au pouvoir était le confort, celui du palais, des résidences et des bagnoles, celui des coffres-forts et des comptes bancaires.
Des écornifleurs les ont tôt rejoints et ils portent un nom plus que rebutant que celui de Transhumants, Pyromanes, Prophètes du mensonge et du complot. « Laissez le général travailler »! Telle était la réplique des consciences anesthésiées par la mégalomanie et le populisme.
Et le constat est amer : le général a travaillé pour son compte dynastique exclusif. Il a institué une bourgeoisie politicienne et parasitaire. Pendant ce temps, la pauvreté et le désarroi social élisent domicile dans les foyers, les faubourgs et les rues.
Des familles entières vivent pêle-mêle ! Les Mauritaniens sont trop fatigués et ce n’est point à la générosité d’AZIZ qu’il faut s’adresser, mais à son cœur pour qu’il arrête la politique politicienne et agisse pour peu qu’il en ait le génie.
Certes les Aziz et leurs ombrageux alliés n’optent que pour la loquacité. Ils ne font que parler sur fonds d’activisme médiatique dont la seule finalité est de vendre l’illusion d’un génie bâtisseur.
Et les conséquences ne font que consacrer le mal absolu d’une nation considérée comme une marionnette suspendue au bout d’une corde grabataire. En fait, tout le monde est responsable: on a laissé et on laisse encore Aziz trop faire, il se permet tout, sur tout et sur tous.
Or, un pouvoir sans contrôle rend fou. Le pouvoir en Mauritanie est aphrodisiaque. Aziz succombe aux dérives et aux fautes que l’histoire ne lui pardonnera pas. En politique, faute se paie. La culture de l’éthique et du travail est la seule condition pour le développement durable de la Mauritanie.
Les Mauritaniens doivent se déterminer à débusquer et à écarter « sans complaisance, au besoin à punir sans faiblesse ceux qui ruinent ce pays ou le desservent, les corrompus et les antinationaux, les roublards et les paresseux ». Il faut cultiver l’honnêteté, le courage au travail, que chacun dans le poste où il est, du ministre au planton du chef d’entreprise au manœuvre, considère comme reposant sur ses seules épaules le destin de la nation.
Pour que l’éthique règne, deux conditions, une justice forte et respectée servie par des magistrats « bien traités et indépendants » et la « réhabilitation de la fonction technique au détriment de la fonction politique ». « A BON ENTENDEUR, SALUT ».
Ahmed Bezeiid Ould Beyrouck
Chroniqueur Politique
PS. E-mail : chroniqueurbeyrouck@gmail.com
Je ne suis ni de l’opposition,
Ni de la majorité présidentielle.
Je suis ailleurs.
Source : Le Calame (Mauritanie)