Déclaration IRA et la fatwa relative à Mint Moktar

Madame Aminetou Mint Elmokhtar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) est l’objet d’une Fatwa en bonne et due forme émise par le dénommé Yehdhih Ould Dahi, chef de la mouvance des « amis du Prophète ». Dans la dite Fatwa, publiée sur le site de l’auteur, ce dernier justifie l’appel à l’assassinat de la militante par ce qu’il a appelé « sa défense de Ould Mkeytir ». Sur ce même site, Ould Dahi déverse un flot d’insanités sur Mint Elmokhtar avant de préciser, en direction des visiteurs de sa page que «  faire couler le sang de Mint Elmokhtar ou lui arracher les yeux ne pourrait qu’être récompensé par Allah ».   Il convient de rappeler que l’illuminé en question est diplômé du Centre de Formation des Uléma que dirige l’érudit et maître à penser des Frères Musulmans, Mohamed Elhacen Ould Dedew.

Les intégristes mauritaniens et à leur tête l’obédience « les amis du Prophète », passés maîtres dans l’interprétation superficielle des textes sacrés et champions toutes catégorie dans l’obscurantisme agressif, reprochent à Mint Elmokhtar d’avoir appelé, lors d’une interview, au respect des droits de la personne et à la nécessité d’offrir à Mohamed Ould Mkheytir un procès équitable. Cette position, rappelée par la militante, n’est autre que celle défendue par toutes les organisations des droits de l’homme de façon individuelle ou groupées dans le FONADH (Forum regroupant ces associations).

L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), tout en regrettant la montée en puissance des intégrismes obscurantistes et la démission de l’Etat devant son rôle de seul habilité à prononcer des sentences,

Exige du gouvernement mauritanien de fournir la protection nécessaire à Madame Aminetou Mint Elmokhtar pour la mettre à l’abri de l’hystérie des intégristes qui ont décrété l’obligation de lui ôter la vie ;

Exige de l’Etat mauritanien de convoquer le dénommé Yehdhih Ould Dahi pour le sommer de s’expliquer à propos de ses déclarations et à propos de son usurpation des fonctions des autorités judiciaires ;

Affirme sa solidarité pleine et entière avec la militante sous le coup de menace de mort ;

Rend les Autorités responsables de tout ce qui pourrait advenir de la militante ;

Demande aux citoyens mauritaniens, épris de justice et de paix, aux organisations et institutions politiques mauritaniennes et internationales à redoubler d’efforts pour éviter l’instauration de la loi de la jungle en Mauritanie et conjurer l’éclatement du pays.

Nouakchott le 8 Juin 2014
La Commission de Communication