« Nous ne voulons pas les services de santé, ni de l’éducation, ni les denrées alimentaires à bas prix. Tout cela est secondaire pour nous. Ce que nous demandons et insistons à avoir, parce qu’il nous perturbe profondément, ce sont les papiers de l’état civil.
Il n’y a pas une famille qui ne compte des membres interdits d’obtenir des papiers, et c’est un problème. La Mauritanie nous empêche d’obtenir ses papiers, bien que nous soyons nés ici, nous vivons ici sur le territoire mauritanien, le Mali ne nous reconnaît pas non plus».
C’est ainsi que parle avec amertume, Haidda Carmago Fofana du village de «Mint Hmeidit» dépendant de la Moughataa de Djiguenni : «Sur chaque 100 personnes dans ces villages frontaliers, il n’y en a que 20 qui disposent de documents d’identité.
Les restants en sont empêchés, car leur sont imposées des conditions impossibles à remplir, ce qui est très gênant et dérangeant pour nos vies en général.».
Fofana se trouve assis au milieu du village, dans la place publique dit «Ajanki », lieu où se discutent les affaires du village :
« Je suis né dans cette région, notre village a grandi avant la ville de Djiguenni, Notre priorité et notre seule demande est d’obtenir les papiers d’identité, si nous ne les obtenons pas c’est que nous n’existons pas et n’avons aucune valeur, donc nous n’avons pas besoin d’autres services. »
« Ils nous demandent des conditions impossibles, comme la recherche des origines d’une femme arrivée ici il y a 40 ans, ou plus, et son âge approche les 100 ans »
« Pourquoi n’ont-ils pas recours à des procédures moins compliquées? », a-t-il demandé. « Ils peuvent interroger les habitants de chaque village concernant les populations qui s’y trouvent ou les responsables du village.
« Quand quelqu’un vous donne le nombre et les noms de ses enfants, vous devez les enregistrer. De même que le nombre et le nom des épouses doivent être enregistrés. »
Fofana a parlé de l’impact de la question des papiers administratifs sur ses parents qui sont à l’extérieur du pays, soulignant chaque famille connait le même problème dans les villages frontaliers avec le Mali.
Bande frontière :
Le problème des cartes d’identité se pose au niveau de plusieurs villages à forte présence de Soninkés et quelques autres races mauritaniennes.
Parmi ces rassemblements figurent Afrini, Bouganatt, Mint Hmeidit , Tichilit et Ould Boudou, qui s’étendent le long de la frontière dont ils sont séparés de 5 à 25 km.
Le spectre de «sans papiers» plane sur ces populations que les autorités mauritaniennes empêchent d’obtenir les documents de l’état civil ,et n’ont pas, comme ils le confirment, d’autres moyens de les obtenir.
Source : Adrar-Info (Mauritanie)