Bonjour Monsieur le Directeur de campagne.
1) Vous venez de lancer sur la toile le directoire de campagne du candidat Biram Ould Dah Ould Abeid en France, quelle portée aura vos messages pendant que les élections se déroulent en Mauritanie?
DMY : Je vous remercie de m’avoir donné la parole.
Sachez que la candidature de Mr Biram Ould Dah Ould Abeid n’est pas anodine, c’est une candidature réfléchie, faite sur un constat d’échec de nos hommes politiques sur lesquels naturellement nous comptons des hommes et des femmes valeureux mais malheureusement n’arrivent pas à trouver le chemin de l’alternance ni les recettes nécessaires pour contrecarrer les intentions machiavéliques du général Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir par un putsch militaire. En ayant fait ce constat et cette situation chaotique de notre pays, un homme d’une grande probité courageux, et d’envergure nationale et internationale , qui a donné son temps, et sa vie à la lutte pour les droits des Mauritaniens s’est décidé de se porter candidat pour changer ce rapport de force mol et sans résultats depuis des décennies pour les opprimés, pour les pauvres voire pour les riches et les classes moyennes depuis l’arrivée du général au pouvoir. A votre question quelle portée aura mon message, Il sera extrêmement important et entendu puis que le général a exclu des milliers et des milliers de Mauritaniens ici en France et en Europe du vote en créant des conditions inacceptables d’un enrôlement dit discriminatoire et raciste et ces milliers de Mauritaniens exclus sont ceux qui nourrissent et entretiennent les écoles, les mosquées et les dispensaires aux millions de Mauritaniens restés au pays dans un état de dénuement total, donc, leur mot d’ordre, leur message aux familles et leur mobilisation pour décrier leur situation de non votants et de la politique désastreuse de nos autorités diplomatiques en France, c’est pour moi un message d’une importance capitale. A travers un boycott ce beau message ne serait jamais entendu par nos compatriotes restés au pays qui ne comprennent ni ce que c’est l’abstention ni ses conséquences sur leur vie au quotidien, encore moins un pouvoir autocratique comme celui du général, pour tirer les leçons d’un boycott ou d’une abstention comme cela se fait dans des grandes démocraties (Citons l’exemple du lendemain des élections municipales de mars 2014 en France ou l’on a changé de premier Ministre).
Je vous réponds en vous disant que notre message à un sens malgré le mépris qu’a eu le général vis à vis des immigrés et de l’ensemble de la diaspora en Europe, notre mot d’ordre pour nos familles, pour nos compatriotes et proches restés au pays aura incontestablement une incidence et un poids sur ces élections et nous n’ignorons nullement pas leur imperfection, nous n’ignorons le système vicieux de fraude et tous les autres mécanismes, mais le peuple est souverain et chaque Mauritanien votant sera un soldat des urnes. La puissance c’est le peuple, le pouvoir lui appartient, il le donnera à qui il veut ce pouvoir qui n’est point héréditaire ni tribal.
2) Pensez-vous que votre Candidat aura une chance sur le Général, qui détient les moyens de l’état et utilise les fonctionnaires pour sa campagne dans les régions ?
Dans votre question, il y a déjà la réponse de l’illégalité et de l’incohérence liée à un état de droit , tout cela est antidémocratique quand on utilise les moyens de l’état les fonctionnaires et d’autres moyens colossaux de l’état face à des adversaires démunis comme mon candidat qui n’a que ses bonnes convictions d’une Mauritanie débarrassée de l’esclavage, du racisme et de toutes les inégalités que nous connaissons. Le Général est en campagne depuis un certain temps, ce qu‘il n’a pas fait en cinq ans , tambour battant avant même la campagne officielle, il faisait le tour des régions pour des inaugurations folkloriques et fantaisistes souvent d’ailleurs financées par la communauté internationale ,pendant que les ressources de l’état ,de la SNIM, du Pétrole, de l’or et de la pêche n’ont pas servi à améliorer les conditions de vie de nos populations. il vient de découvrir la jeunesse Mauritanienne à travers une émission trompe l’œil mais notre jeunesse n’est pas dupe, elle a décidé à travers la candidature de Biram de se prendre en main et elle aura son dernier mot à l’issue de ces élections même dans son imperfection actuelle et la modestie de nos moyens pour y parvenir.
Effectivement c’est maintenant que le général découvre la jeunesse, c’est bien maintenant qu’il découvre les pauvres qu’il a appauvri, nous venons de comprendre pourquoi, s’est –il proclamé, le président des Pauvres , et pourtant notre candidat, n’a rien contre les riches , c’est d’ailleurs notre souhait d’une meilleure distribution de toutes ces richesses de la Mauritanie ,qui ne profitent qu’à un clan, qu’à une oligarchie, c’est tout cela que mon candidat Biram Oild Dah voudrait corriger et réparer et que les richesses de ce pays reviennent à ceux qui en ont plus besoin.En conséquence ,faisons de telle sorte que le vote de nos proches soit utile au pays.
3) Le général serait soutenu par l’armée, en cas de victoire de votre candidat, ne craignez-vous pas un coup d’état comme cela est arrivé à Sidi Ould Cheikh Abdallahi ?
Je vous réponds de manière assez claire sur cette question, ce n’est pas parce que la hiérarchie, le commandement de l’armée et les généraux en leur tête que de croire que toute l’armée est derrière le général Abdel Aziz, je pense que beaucoup d’officiers, sous-officiers et hommes de troupes sont soumis au droit de réserve donc ne peuvent donner leur opinion mais c’est des hommes intelligents patriotiques et sensibles à la détresse de leurs compatriotes, ils pensent et réfléchissent comme vous et moi. Ce que je veux dire de plus important, notre armée doit rester une armée républicaine avec ses missions régaliennes pour la défense de la patrie et des citoyens, notre candidat veillera une fois élu à la magistrature suprême du pays à ces taches et surtout au professionnalisme, à la formation et à l’encadrement de notre armée pour la hisser à un niveau beaucoup plus élevé, qui n’est pas celui qu’elle vit actuellement alors que l’on peut faire mieux.
Non, nous ne craignons pas l’armée, c’est des fils de ce pays , pour ceux qui continuent d’agir honnêtement et qui n’ont absolument rien à se reprocher on sollicite leur vote et leur soutien car il est anormal d’attribuer injustement ces hommes sans même leur avis à un général vomi par son peuple. Pour tous ces militaires dans les casernes qui servent le pays, qui aiment leur patrie et ont un métier difficile, nous ne pouvons que demander leur adhésion auprès du peuple opprimé,
Pour l’instant notre candidat ne pense qu’à son élection, ce qui est arrivé à Sidi Ould Cheikh Abdallahi est injustement de la responsabilité du putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz et c’est justement lui que notre candidat veut à travers les urnes ’éjecter du pouvoir usurpé en 2008 et c’est possible puisque le peuple n’en peut plus et les dégâts de sa gestion sont assez éloquents
4) Que pensez-vous du camp des boycotteurs du scrutin du 21 juin prochain?
L’opposition Mauritanienne est minée par deux camps, ceux des hommes intègres patriotiques et consciencieux et ceux d’hommes politiques affairistes que je qualifierai de malhonnêtes et manipulateurs puisque pas sincères dans leur lutte contre le système. Et cela se remarque par leur alliance un coup avec le pouvoir, un coup avec l’opposition, faisant souvent le tour des alliances sans que l’on ne tire une leçon de ses alliances, de ces coups bas et de retournements constants de situation et de vestes. Boycotter c’est aussi une expression, c’est une liberté, c’est un choix, ce n’est pas le notre puisque nous constatons que la souffrance du peuple mérite notre réaction au plus vite et avec la plus grande détermination, et cette l’élection présidentielle semble notre meilleure tribune pour décrier ces manquements graves au sauvetage et à la protection sociale des Mauritaniens qui peinent au quotidien à joindre les deux bouts, ces Mauritaniens ne comprennent rien d’un boycott,ni de l’abstention….
Mon illustration est simple, parmi ceux qui boycottent beaucoup d’entre eux ont pleinement, voire activement contribué à l’arrivée au pouvoir du Général Aziz en 2008, en tant que démocrates, ils ont même salué le coup d’état du 06 Aout 2018 et ont tous participé au gouvernement du général au mépris total de leurs militants de base. Nous sommes forts de ces expériences et de leurs dialogues sans beaucoup de garanties depuis le temps de Ould Taya.
Comment comprendre que ces mêmes opposants peuvent s’entendre pour le boycott mais ne peuvent jamais s’entendre pour un candidat unique pour battre le général minoritaire au pays ? Hélas on ne peut pas continuellement tourner en rond en observant la décadence et le néant auquels nous engage le pouvoir et l’opposition minée, d’où notre candidature qui n’est’ absolument pas venue pour minorer leur action mais la compléter sinon la parfaire mais le boycott n’est pas notre choix. et demandons à tous , d’exprimer leur vote et leur soutien au candidat du vrai changement qui sera inéluctablement Biram Ould Dah Ould Abeid.
Je ne peux pas comprendre le boycott connaissant le passé de cette opposition qui sera certainement amorphe pendant cinq ans alors qu’il fallait un boycott actif avec un programme clair qui n’est pas le boycott pour le simple boycott. En 2009 , cette même opposition avait au moins décroché un accord dit accord de Dakar, malheureusement ,il n’y a eu aucun suivi, aucun lobbying au niveau national et international pour l’application pure et simple de ces accords dits de Dakar. Le général avait face à lui une opposition qu’il divisait, amadouait et demandait les alliances voire donnait , des postes à quelques-uns de telles ou telles sensibilités ou tribus pour taire les ardeurs et les velléités , ce qui rend cette opposition obsolète ,en un véritable champ de bataille ou l’entente serait une utopie.
Plus récent encore c’est bien les élections municipales et leurs résultats, il n’y avait aucune résistance, aucun plan de contestation nationale et internationale au pire un parti de l’opposition a essayé de tirer l’épingle du jeu pour devenir le premier parti de l’opposition, il s’agissait de Tawassoul. Alors, face à cette opposition à milles facettes ou il y ‘aurait d’ailleurs des hommes et de femmes de qualités que je ne citerai pas pour ne pas en oublier, nous militants de Droits de l’Homme, par la candidature de Biram ne peuvent qu’aller aux élections mais avec la plus grande vigilance, la plus grande détermination et en envoyant les citoyens, soldats des urnes pour une élection ou comptera la voix des Mauritaniens et non l’influence du général Aziz. C’est certes une tache difficile mais jouable, à « cœur vaillant,il n ‘a y a rien d’impossible «
C’est aussi une belle occasion de parler de la Mauritanie, des problèmes des Mauritaniens, des difficultés que rencontrent nos compatriotes, sur l’esclavage, le racisme, les inégalités, le problème de l’enrôlement. Notre candidat n’est pas un candidat fictif, c’est un candidat au profit des Mauritaniens et avec des convictions fortes. Une élection n’est pas gagnée à l’avance et des exemples sont nombreux dans le continent en Afrique.
Abdoulaye wade disait « qui pouvait faire des élections et les perdre en Afrique » et pourtant il les a perdu face à Macky Sall et grâce à la détermination du peuple. Et Laurent Gbagbo a tenu des propos similaires ,aujourd’hui Alassane Ouatara est au pouvoir en côte d’Ivoire . Ces deux pays ont choisi autrement, donc nous Mauritaniens ,choisissons autrement notre futur président :Biram Ould Dah Ould Abeid semble correspondre à ce souhait, pour les jeunes, pour les vieux ,pour les pauvres, pour les riches, et pour toutes nos composantes nationales
5) Avez-vous un dernier mot à nos lecteurs
Mon dernier mot est simple. C’est de dire à nos compatriotes de voter Biram pour le changement et de dire à l’ensemble de nos compatriotes immigrés et de la diaspora de donner les motifs de leur choix à leur famille de voter Biram,pour la paix, pour l’unité nationale,pour la fin de l’esclavage du racisme, du favoritisme, du clientélisme et de l’analphabétisme.
Avec Biram on aspirera certainement à un nouveau cap à un changement, le boycott n’est pas la solution c’est offrir un boulevard à un général en quête de légitimation du pouvoir sur un plateau d’or. Il faut pouvoir le résister malgré les machines à fraudes et l’inféodation de notre administration.Unis et ensemble le pouvoir nous reviendra et nous pouvons à travers nos actions résister aux fraudes et à une administration défaillante et corrompue.
Propos recueillis par
Boubacar Sow et Yaya yatera