La controverse autour de cette question est née d’abord au Maroc, quand les services de douane du royaume ont intercepté une cargaison de thé en provenance de Chine, qui n’aurait pas respecté les normes exigées quant au taux de pesticides qui doit être de 2 à 3% seulement, alors que les sources à l’origine de la saisie parlent d’un taux de 5%.
La controverse a franchi les frontières du Maroc, depuis que Dr Zeinebou Mint Haydi a appelé sur sa page facebook à laver et filtrer le thé avant sa consommation afin d’en limiter le taux de pesticides qu’il contient.
Cette recommandation faite par une spécialiste de pédiatrie, cumulant une grande expérience, s’est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux pour devenir le sujet du jour de tous les mauritaniens.
Sahara Media a rencontré Mint Haydi dans sa clinique privée à Nouakchott et l’a interrogé sur la véracité de ses propos.
Celle-ci a d’abord balayé d’un revers de la main sa volonté d’amener les mauritaniens à abandonner le thé, mais plutôt que sa consommation se fasse dans les normes de santé requises.
Dr Mint Haydi a ajouté que le message posté sur sa page facebook était, à priori, destiné à un cercle restreint d’amis, mais elle ne s’attendait pas à ce que la question prenne les allures d’un sujet d’opinion publique.
En revanche, elle rappelle bon nombre d’interrogations et de doutes formulés par de nombreux pays dont le notre, sur la nature du thé importé de Chine, très nombreux dans nos marchés, sur ses composantes et les produits ajoutés pour le multiplier, ceux destinés à éliminer les ennemis des cultures.
« J’avais voulu donner, a ajouté Dr Haydi, recommander aux consommateurs de laver plusieurs fois le thé avant sa consommation, afin d’en réduire le taux de pesticide et celui des produits cancérigènes. »
Reconnaissant qu’elle n’avait aucune expérience dans le domaine, elle précise qu’elle incriminait une variété précise de thé, « bien ajoute-t-elle que tout ce qui est importé de Chine est objet de suspicions».
Cette question divise la rue mauritanienne, certains demandant la prise de mesures draconiennes par les autorités sur les importations de thé en provenance de Chine, tandis que d’autres demandaient pas plus que soumettre les quantités disponibles sur le marché aux examens dans les laboratoires pour s’assurer de leur conformité aux normes exigées et que par conséquent elles n’affectent pas la santé du consommateur.
Sahara Media a tenté d’obtenir, auprès des autorités officielles, une réaction sans succès, comme l’a été la tentative du secrétaire général de l’association mauritanienne pour la défense des consommateurs, El Khalil O. Khairi, à la date du lundi 5 mars.
Dans un entretien avec Sahara Media, O. Khairi a dit que la question de la contamination du thé par les pesticides a d’abord été révélée au Maroc, l’un des plus grands consommateurs de thé.
Un pays qui avait adopté les critères européens relatifs à la qualité et la sécurité alimentaire qui fixent au plus à 2 ou 3% seulement le taux des pesticides, alors que la Chine exporte un thé à 5% de taux de pesticides.
O. Khairi révèle avoir contacté, dès le début de la controverse, l’association marocaine pour la protection des consommateurs qui lui certifié que le pays avait adopté, depuis 2016, les normes européennes, et que les douanes marocaines avaient intercepté une cargaison de thé en provenance de Chine qui n’était pas conforme aux exigences requises.
Le secrétaire général de l’association mauritanienne pour la protection des consommateurs reconnaît ne pas avoir la possibilité de déterminer le taux réel des insecticides dans le thé disponible sur le marché mauritanien.
Il ajoute toutefois que les membres de la colonie mauritanienne en Chine, que son association a contacté, affirment que les chinois soumettent le thé destiné à la Mauritanie au taux autorisé en Chine, c’est-à-dire 5%.
O. Khairi a enfin demandé aux autorités de mener une enquête dans ce domaine pour déterminer le taux de pesticide dans le thé qui arrive sur le marché mauritanien.
Une enquête, conclut-il qui doit être menée par des parties indépendantes.
Source : Sahara Medias (Mauritanie)