Les forces de police ont procédé, ce lundi (15 janvier), à une violente répression de la marche pacifique organisée, en fin de matinée à Nouakchott, par les militants du mouvement abolitionniste IRA réclamant l’instauration d’une citoyenneté juste et égalitaire, la libération des détenus d’opinion notamment Moussa Bilal Biram dit Pape, Abdallahi Matalla Saleck dit Vieux, l’ex-sénateur Mohamed Ould Ghadde, le poète Abdallahi ould Bouna et de l’homme d’affaires Moussa ould Mkhaittirat. Par la même occasion, ils ont exigé la traduction en justice des personnes impliquées dans les crimes de génocide durant les années de braise 1989/1990.
Cette marche vise à attirer, estime IRA, « l’attention de l’opinion publique nationale et internationale, qu’en Mauritanie, les victimes des crimes d’État ne sont pas oubliés et que l’exigence de la libération immédiate et sans conditions des détenus d’opinion, est une priorité et une préoccupation nationale ».
Très tôt le matin, les unités des corps sécuritaires ont quadrillé les rues de Nouakchott et procédé à plusieurs arrestations dans les rangs des activistes du mouvement Abolitionniste. Les forces de police lourdement armées avaient pris position aux abords de la polyclinique d’où devait s’ébranler la marche en direction du siège des Nations Unies à Nouakchott (fortement cernées).Les forces de l’ordre n’ont pas fait dans la dentelle : « La police, armée de matraques, de gourdins, a utilisé la violence indicible contre les manifestants pacifiques », s’est insurgé le mouvemet abolitionniste.Des arrestations en nombre indéterminé ont été opérées. Des militantes et des militants, gravement blessés ont été admis aux services des urgences de l’hôpital de Nouakchott, renseigne IRA.
Les militants, qui ont pu contourner les barrages de police, ont été repoussés aux abords de la commune de Tevragh Zeïna. Ils arboraient les photos des victimes d’exécutions à caractère raciste à Inal et ailleurs sur le territoire national, mais aussi les photos des militants d’IRA incarcérés à Bir Mogrein, ainsi que l’effigie du sénateur Mohamed Ould Ghadda et son codétenu Mohamed ould Mohamd Mbareck, et les deux photos du poète Abdallahi ould Bouna et de l’homme d’affaires Moussa ould Mkhaittirat.Les manifestants scandant des slogans hostiles au pouvoir ont rivalisé d’ardeur protestant contre les arrestations jugées « arbitraires et exigeant du coup leur libération immédiate. Diverses sources de l’organisation abolitionniste font état des interpellations de Abass Ely, Abdellahi Ould Hindi, Samba Sy, Mamah mint Ahmed, Sidy du bureau de Dar Naim, Abdellahi Abou Diop,Aicha Biram, Lallah Kounte,Sabar Hussen et de Papis Ba.Il y a des blessés parmi les personnes arrêtées,fait-on savoir.
Source: Le Calame