Monsieur le Président,
C’est à mon nom personnel et au nom de l’Organisation syndicale que je dirige, La Confédération Libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) que je me permets de venir par la présente lettre vous saisir de la situation de violation des droits et restriction des libertés syndicales auxquelles nous sommes soumis depuis un certain temps.
Monsieur le Président,
Le Gouvernement mauritanien s’acharne depuis les amendements anticonstitutionnels contre les Organisations syndicales et leurs dirigeants dont nôtre, les organes de presse et leurs Directeurs, les sénateurs etc… ils sont tous soumis au contrôle judiciaire avec obligation de se présenter chaque lundi à la DGSN pour signer leur présence.
Toutes ces personnes sont privées de voyager à l’intérieur comme à l’extérieur du pays leurs documents de voyages sont confisqués, nos sièges sujets à des tracasseries multiples, les membres de mon Organisation la CLTM exclus des organes paritaires en guise de représailles pour les positions que nous défendons au plan de droits syndicaux et humains lesquels connaissent de violations graves.
Monsieur le Président,
Ces obstructions sévères au libre exercice du droit syndical dans le pays et ces restrictions des libertés d’expression, de circulation, d’organisation de manifestations pacifiques résultent en fait de la dénonciation de cette situation de bâillonnement des libertés et du recul de l’exercice des règles démocratiques en vue de la restauration de la démocratie et du respect des droits et principes fondamentaux.
Monsieur le Président,
Dans ce même cadre de restriction de ma liberté de mouvement, les Autorités mauritaniennes ont confisqué tous mes documents de voyage et ont rejeté la demande d’autorisation introduite par les avocats afin de prendre part à une conférence internationale tripartite (Gouvernement, Patronat et Syndicats des travailleurs) organisée par le BIT à laquelle je suis convié nominativement sur le thème problématique de l’emploi des jeunes de l’Afrique du Nord.
Ceci étant, je souhaite que le parlement Européen intervient auprès des Autorités mauritaniennes afin qu’elle lève ces restrictions. L’obstruction imposées sans raison ni justification dont le seul crime commis est d’avoir dénoncé les injustices, les manquements aux libertés et aux droits fondamentaux violent les dispositions légales et règlementaires ainsi que les Conventions internationales ratifiées.
A cela s’ajoute la mauvaise gouvernance et la dégradation de la situation dans l’ensemble du pays qui se caractérise entre autre par la détérioration du niveau de vie des citoyens, la baisse semble du pouvoir d’achat des travailleurs, la précarité et la pauvreté extrême, la destruction du tissu économique, les pratiques abjectes de l’esclavage et le trafic de personne « cas des travailleurs domestiques envoyées en Arabie Saoudite » etc… alors que cela s’inscrit parfaitement dans la mission et les objectifs que nous nous sommes fixés.
Monsieur le Président,
Vous n’êtes pas sans ignorer que la Mauritanie est aujourd’hui au cœur d’une zone de turbulence, aux séismes terrifiants où le terrorisme, les fléaux climatiques, constituent les défis majeurs d’où, la nécessité de veiller à la stabilité du pays dont le progrès social reste son pilier principal.
Le Secrétaire Général
Samory Ould Beye
Ampliation :
– CES « Confédération Européenne des Syndicats »
– CS International
– BIT
– CSI/Arabe
– CSI/ Afrique
Source : CLTM-Mauritanie