On l’a vu récemment donner une conférence de presse à Dakar à laquelle assistaient les douze militants américains des droits civiques privés de visa par le pouvoir mauritanien et refoulés à l’aéroport international Oum Tounsi, le 8 Septembre 2017, alors qu’ils arrivaient de Chicago, sur invitation de l’ONG SOS Esclaves, pour passer une semaine en Mauritanie.
Dans la foulée, Biram a donné un entretien à la télévision privée sénégalaise 2STV où, comme à son habitude, il n’a guère ménagé le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et encore une interview de plus de cinquante minutes, à Touba FM, une autre station TV privée du Sénégal.
Au cours de ce dernier entretien, mené par Diko Hanoune, Ould Dah, ll a évoqué le combat de son organisation, ses points de vue sur nombre de questions nationales et sa candidature à la présidentielle de 2019.
Répondant à ceux qui lui reprochent d’être trop longtemps resté à l’étranger, alors que plusieurs des militants de son organisation se faisaient malmener par les autorités, Ould Abeid déclare qu’à chaque fois que le devoir national l’exige, il répond présent, sans jamais avoir craint, ni la répression ni la prison.
Selon lui sa traversée du fleuve, pour rentrer au pays, après que « le régime tribalo-raciste de Mohamed Ould Abdel Aziz a orchestré, en Juin/Juillet 2016, l’affaire Bouamatou qui a conduit à l’arrestation des honorables militants d’IRA et que les autorités ont investi, avec leurs forces de sécurité tout son itinéraire », est une réponse éloquente aux « malveillants qui pensent d’une part, qu’IRA ne fait plus peur, et, d’autre part, que son président se dérobe aux poursuites : quand l’honneur m’appelle, je ne mesure plus le risque de mes actions ».
A ceux qui l’accusent de ne défendre que les Harratines, les descendants d’esclaves arabisés, Birame déclare à qui veut l’écouter : « C’est tout un honneur, pour moi, que de défendre les Harratines.
Charité bien ordonnée commence par soi-même. Cependant IRA est une organisation nationale qui compte des militants et des dirigeants de toutes les communautés du pays et même d’au-delà : Amérique, Europe et ailleurs en Afrique.
Il est aussi impossible de parler d’esclavage sans parler du racisme, du génocide, de la gabegie et, surtout, de l’ostracisme dont sont victimes les maures blancs qui ne font pas de courbettes au général Ould Abdel Aziz et qui n’applaudissent pas ses mauvaises politiques qui ont fait couler la Mauritanie. “Mon engagement pour mon pays, a-t-il déclaré, est indéfectible”.
Il va d’ailleurs s’intensifier, avec la coordination de nos actions avec celles du G8 qui regroupe des partis politiques, des syndicats et des personnalités indépendantes. La tentative de coller l’étiquette d’extrémiste à IRA est vaine.
Les nombreuses distinctions décernées, à cette organisation par la Communauté internationale en témoignent. IRA n’est ni violente, ni extrémiste ni raciste ni corrompue. Ses détracteurs peuvent dire ce qu’ils veulent, personne ne les croira.
» Répondant à une question relative à la récente promulgation, par la Mauritanie, d’une loi sur le racisme, Birame déclare : « cette loi doit d’abord s’appliquer à ses initiateurs qui dirigent ce pays.
“Ceux qui ont tué et excommunié, à Oualata, à Jreïda, à Inal, à Sory Malé, à Wothié, à Azlat, à Tiguent, ceux qui ont souillé la terre de ce pays du sang de ses fils innocents, injustement assassinés, par des racistes, précisément, et des extrémistes qui courent impunément les rues.
Ceux qui parlent de racisme doivent revoir leur recensement biométrique raciste et discriminatoire, leur raciste et discriminatoire distribution des ressources nationales, leur pouvoir judiciaire raciste et discriminatoire, leurs racistes et discriminatoires télévisions et radios, leur mode de recrutement raciste et discriminatoire, dans l’administration civile et militaire. »
Evoquant, enfin, la présidentielle de 2019, Ould Dah confirme sa candidature. « En cette élection », prévient-il, « aucune fraude ne sera acceptée, le contexte a changé. Ici comme ailleurs, beaucoup de facteurs dissuaderont les dictateurs de prendre le risque d’y recourir.
Source : Mondafrique