Après la condamnation par la Chambre Correctionnelle auprès du Tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables, de deux activistes du mouvement antiesclavagiste IRA, Hanana Ould M’boïrick et Samba Ould Yatma, à 1 an de prison pour agression sur un officier de la garde, Me Bilal Ould Dick a interjeté appel.
Les deux militants d’IRA étaient venus soutenir des maraîchers à Dar Naïm, victimes selon eux, d’une expulsion arbitraire de champs qu’ils exploitent depuis des décennies. Selon les procès-verbaux établis par le Commissariat de Dar Naïm 2, l’officier de la garde, dépêché avec ses éléments pour déguerpir les paysans en sit-in, s’était heurté à un refus.
S’en suivi une exécution forcée au cours de laquelle, les militants en question auraient agressés l’officier, une accusation que ces derniers ont formellement niée, affirmant appartenir à une organisation qui n’a jamais prônée la violence, surtout envers les hommes de loi.
Ils ont déclaré avoir seulement portés leur solidarité, en tant que défenseurs des droits de l’homme, à de pauvres maraîchers de souche Harratine qui avaient sollicités l’aide d’IRA. Selon eux, la décision d’expulser ces pauvres agriculteurs des terres qu’ils exploitent depuis les années 80, y tirant leurs subsistances pour les attribuer à de riches commerçants, est injuste et illégale.
L’avocat trouve que l’ordre d’expulsion devait être notifié aux occupants au moins deux mois à l’avance avant son exécution forcée. Au lieu de cela, les forces de la garde ont débarqué sans préavis pour déloger les pauvres maraîchers et saccager leurs cultures, dit-il.
Il a par la suite démenti les allégations de violence contre l’officier de la garde telles que rapportées dans les procès-verbaux de la police, affirmant que ses clients ne l’ont pas touché. En tant que cerveau du problème, il trouve que l’officier de la garde n’a aucune compétence pour porter plainte et voir ses déclarations être considérées comme paroles divines.
Pour Me Bilal Ould Dick, c’est le Ministre de l’Intérieur et Décentralisation qui devait porter plainte mais pas l’officier en question. Et de se demander ‘Où étaient vos éléments lorsqu’on vous agressait ? Ils croisaient leurs bras ?’, demande-t-il. Me Bilal dira, dans sa plaidoirie que l’accusation est montée de toute pièce et que l’officier doit apporter les preuves tangibles qu’il a été agressé. Mais sa plaidoirie n’eut aucun effet sur la Chambre qui condamna les deux hommes à 1 an de prison ferme.
Ce à quoi, l’avocat a répondu, à la fin de l’audience, qu’il fera appel au jugement. Hors du Palais de Justice, une foule de militants d’IRA était venue témoigner sa solidarité à leurs camarades. Le Commissaire du Palais de Justice et ses hommes les ont dispersés paisiblement.
Abou Cissé
Source : cridem.org