Les autorités pénitentiaires du Tiris Zemmour ont décidé de transférer les trois prisonniers abolitionnistes condamnés en novembre dernier, en appel à deux ans de prison ferme à l’encontre de Moussa Bilal Biram et Abdallahi Matalla Saleck et à un an d’emprisonnement dont six mois fermes à l’égard de Abdallahi Abou Diop.
Les trois militants d’IRA Mauritanie sont arrivés ce lundi 19 décembre en début d’après midi à la prison civile de Bir Moghreïn.
Cette mesure est perçue comme s’inscrivant dans le cadre de représailles après la diffusion sur le net des photos accablantes montrant les cicatrices résultant des séances de tortures que Moussa Biram a subies durant sa longue période de détention. Signalons que les trois abolitionnistes qui ont subi de graves tortures sont restés en prison : le temps d’effacer toutes traces.
Pour rappel, le parquet s’était pourvu en cassation. Ce 20 décembre, la Cour Suprême devra examiner la recevabilité de cet appel. Ces derniers mois des grincements de dents se sont fait sentir à la prison de Bir Moghrein.
Les pensionnaires se lamentent des souffrances endurées, dénonçant du coup la dureté des conditions d’incarcération et appelant les autorités à leur venir en aide.
Dans leur lettre, les détenus révèlent que les criminels endurcis et les chefs de gangs des prisons de Dar Naim, d’Aleg de la prison civile de Nouakchott et de celle de Nouadhibou font la loi dans ce pénitencier, prennent des redevances sur les nouveaux arrivants et sur les étrangers, et introduisent tous les produits prohibés au vu et au su de l’administration, et en connivence avec les gardes en faction.
Source : Le Calame (Mauritanie)