Certains, particulièrement les proches des détenus, n’ont pu retenir leurs larmes face au récit des événements notamment lors de la période de détention. « Nous avons subi les pires sévices et les plus cruelles tortures physiques et psychologiques avec privation de nourriture et d’accès aux sanitaires », ont clamé les détenus.
« De ma cellule, je pouvais entendre les cris de certains de mes collègues qui subissaient des séances de tortures atroces (….) Ce que Moussa Biram, ceinture noire de karaté 4 dan et Abdallahi Matalla Saleck, budoka ont pu supporter, je ne pouvais le supporter. J’étais terrorisé et menotté de partout(…) Après des journées entières de jeûne, j’ai eu droit à de la bouillie et un peu d’eau.
Mon ami Diop me disait que j’étais chanceux », raconte Balla qui ne put lui aussi, à l’image de Abdallahi Abou Diop, retenir ses larmes. S’adressant au président de la Cour : «Je suis un planificateur du développement et non un planificateur de la destruction.
Je ne détruis pas, je bâtis, je ne détruis pas.Nous avons toujours réitéré le caractère pacifique de notre lutte. Plusieurs distinctions nous ont été attribuées pour couronner la lutte non violente », déclare Touré. Poursuivant: Ce que nous avons subi dépasse l’entendement alors que nous n’avons commis aucun acte illicite.
La police n’a rien pu prouver matériellement à notre encontre. Nous avons aussi été condamnés, privés de l’affection de nos familles. Je n’ai jamais été séparé de ma petite fille de six ans durant 45 jours. Je lui avais dis que j’allais rentrer après demain. Ça s’est prolongé et je ne peux plus l’appeler », avoue Balla Touré.
« Lors de nos interrogatoires, on ne nous jamais posé des questions à propos des échauffourées de la gazra Bouamatou qui ont tourné par contre autour du fonctionnement de IRA, des échanges avec le transfuge du mouvement Said Ould Louleid , des contacts avec les différentes chancelleries, des organisations juives, des réunions clandestines et communiqués », ont révélé les détenus.
Certains proches de l’ancien porte-parole de IRA avaient été interpellés par la police et relâchés, ont indiqué les détenus. D’autres, comme Hamza Ould Jaafar, Hassen Ould Mahmoudi étaient sur les lieux des affrontements, à les en croire.
Le secrétaire aux relations extérieures de IRA et Abdallahi Aboud Diop ont formulé des plaintes à l’endroit de Lemrabott Ould Mohamed Lemine, Hassen Ould Samba , ElHadi, Ould Amar et Didi pour actes de torture.
Hamady Ould Lehbouss, Ousmane Lo, Ahmed Amar Vall, Lo Ousmane, Anne Ousmane, Mohamed Dati, Jamal et Mohamed Jarroulah ont nié toute participation aux échauffourées du 29 juin et plaidé non coupables à l’image des premiers auditionnés.
En dépit de l’opposition du procureur, la cour a enregistré ces différentes plaintes. Balla Touré a aussi réclamé la restitution de ses ordinateurs, du mobilier de son bureau et de ses téléphones toujours aux mains de la police.
Le secrétaire aux relations extérieures a révélé à la cour les propositions alléchantes qui lui auraient été faites par l’officier Lemrabott de rencontrer le directeur général de la sûreté nationale et de tourner la page de IRA. Offre qu’il a fermement déclinée.
Les militants et cadres de IRA ont réfuté les insinuations portées à leur encontre de faire de l’esclavage un fonds de commerce Un des sept habitants de la gazra a été pris de malaise lors de l’audience. Il sera évacué à l’hôpital de Zouérate où il bénéficiera de soins. Cet vieil homme sera le dernier des condamnés à être auditionné ce mercredi avant le réquisitoire du procureur et les plaidoiries des conseils.