Le procès des détenus d’IRA-Mauritanie s’est ouvert ce mardi matin, à Nouakchott. Leurs avocats sont arrivés à la Cour Suprême vers les coups de 11h.
Dès les premières heures de la matinée, les militants d’IRA-Mauritanie ont rallié la Cour Suprême quadrillée par la police, scandant des slogans de fête et appelant à la libération de Biram Dah Abeid et Brahim Ould Bilal Ramdane, absents à l’ouverture du procès.
Accusés d’« appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, appel à rassemblement non autorisé et violence contre la force publique », les détenus d’IRA-Mauritanie ont été condamnés par la justice mauritanienne à une peine de 2 ans de prison ferme.
Les militants d’IRA-Mauritanie sont venus d’un peu partout pour assister à l’ouverture du procès de leurs leaders. A l’image de Niang Aliou qui a quitté lundi soir Nouadhibou, avec huit autres personnes.
« Nous sommes venus soutenir notre président, Biram Dah Abeid« , a affirmé à Cridem, Aliou Niang, avant d’ajouter : « Nous espérons qu’on va le libérer. Son emprisonnement n’a pas de fondement. Ce sont des mensonges montés de toutes pièces. Nous demandons au gouvernement de le libérer pour l’intérêt du pays. Il a le droit de s’exprimer, de dire ce qu’il pense ».
D’autres activistes des droits de l’Homme sont venus assister à l’ouverture de ce procès.
« On est venu prendre part à ce procès de la honte en guise de soutien. Ceci dit, à la place de Biram et Brahim, pouvait se trouver n’importe quel militant ou abolitionniste ou en tout cas tous ceux qui sont contre ce système qui ne gouverne pas en faveur de tous les mauritaniens », déclare à Cridem, Diagana Abass, membre de Touche Pas à ma Nationalité (TPMN, version Dr Dia Alassane).
Lundi, en marge de l’ouverture de la nouvelle année judiciaire, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a promis de tout mettre en oeuvre pour renforcer l’indépendance de la justice dans son pays.
« La justice constitue un pilier essentiel, sinon majeur de l’Etat de droit, car elle veille à l’application saine de la loi dans les affaires qui lui sont soumises » et conforte les citoyens « que leurs droits civiques, politiques, économiques et sociaux sont préservés ainsi que les libertés individuelles et collectives », a-t-il déclaré.
Le verdict est très attendu. Et selon une source proche d’IRA-Mauritanie, le dernier mot revient au procureur général près de la Cour Suprême qui peut le prononcer aujourd’hui ou le mettre en délibéré.
Par Babacar Baye NDIAYE