Ce collectif a dénoncé, lors d’une conférence de presse, cette arrestation du Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar et appelé à sa libération immédiate, tout en affirmant être dans l’impossibilité de s’expliquer sur les raisons de son interpellation.
Lala Aicha Sy, président du Comité de soutien aux victimes des violations des droits de l’Homme (CSVVDH) : « On devine que c’est à cause de ses opinions. Il a eu le courage, il faut le dire, de révéler certaines vérités qui se sont produites en 1990 à l’encontre des militaires et civils négro-mauritaniens et des tueries extrajudiciaires.
Je pense qu’en homme honnête et intègre, il a le devoir d’informer sur ce qui s’est passé. Je pense que c’est à cause de cette liberté d’opinion que le Colonel a été arrêté par les forces de l’ordre mauritaniennes. »
Le comité de soutien au Colonel Oumar Ould Beibacar a d’ailleurs, dans un communiqué, exigé toute la lumière sur les circonstances et les motivations de cette arrestation.
« On ne s’arrête pas là. Ce que nous souhaitons, c’est qu’il y ait un vaste mouvement de résistance et de dénonciation contre ce qui a été fait au Colonel Beibacar« , a affirmé Sarr Mamadou, Secrétaire exécutif du FONADH.
« Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans un Etat de droit, nous sommes dans une jungle. Et on ne peut pas accepter l’inacceptable à savoir : confisquer la liberté de réunion, de parole et d’opinion », lance M. Sarr.
Jusqu’ici, plusieurs contacts été ont menés par le comité de soutien pour connaître le lieu de détention du Colonel Oumar Ould Beibacar. « Nous avons été à la Brigade mixte de la gendarmerie nationale, au Commissariat I de Tévragh-Zeina, au Commissariat Central, à la Direction de la Surveillance du Territoire, au deux commissariats de Police de Sebkha. Tous ont récusé le fait d’avoir participé à son arrestation », a expliqué Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves.
L’arrestation du Colonel Ould Beibacar révèle aussi la volonté de Ould Abdel Aziz de « museler » tout celui qui « repose » la question du règlement du passif humanitaire, selon Kadiata Malick Diallo, 4e vice-présidente de l’Union des Forces de Progrès (UFP) :
« Le Colonel Ould Beibacar n’est pas n’importe qui. C’est cela peut-être qui dérange. Nous avons tous suivi la conférence de presse du président Ould Abdel Aziz à Nouadhibou où il a parlé de la question du passif humanitaire. Pour lui, ce dossier est clos désormais et que plus personne n’a le droit de le reposer et que celui qui le repose, c’est lui qui sème la haine dans le rang des mauritaniens.
C’est la seule raison de l’arrestation du Colonel Ould Beibacar. » Samedi sur RFI, le président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr confiait que la Mauritanies’acheminerait vers « une restriction des libertés ». « A l’époque, on se gargarisait de n’avoir pas de prisonniers politiques. Ça risque d’être le contraire bientôt. Ça l’est déjà », avait-il affirmé.
Par Babacar Baye NDIAYE
Source : Rédaction Cridem