Vivre sans la politique

Vivre sans la politique  Depuis toujours, les Mauritaniens sont phagocytés dans les turpitudes de la politique. La majorité présidentielle comme l’opposition bernent les Mauritaniens par la parlotte, le mensonge et les fausses promesses de lendemains qui finissent toujours par déchanter. L’économie pourrait attendre l’étape de l’autre monde.

Ce qu’il faut constater c’est que les acteurs « civils » politiques de la scène nationale ne disposent que rarement d’une vision économique et sociale dans leurs programmes. C’est du sacré copier-coller. On se retrouve ainsi avec les programmes les plus décousus et les plus contradictoires. L’économie de type socialiste y côtoie l’économie dite islamique.

Le libéralisme le plus sauvage est vanté dans les pratiques, alors que les programmes disent autre chose. Les notions de croissance, de bien-être, d’emploi, de production et de travail ne sont pas claires dans les esprits des décideurs et des acteurs. Ils n’en font qu’à leur tête en fonction de leurs intérêts exigus. 

Conséquence de l’absence de la culture économique dans notre pays : la concentration du capital et du domaine entre les mains d’’une petite poignée d’hommes et de femmes qui concentrent les richesses de la nation entre leurs mains.

Ne partageant qu’avec les leurs les plus proches tribalement parlant ou avec les « décideurs « politiques et souvent « sécuritaires », ces richesses sont aujourd’hui la chasse gardée des cols blancs de l’administration, de la politique et les « trois quarts » gris de l’armée. 

Ces trois catégories possèdent tout et monopolisent les moyens de production, fixent, à leur guise, la plus value et ne réinvestissent presque jamais leurs bénéfices inestimables dans le circuit économique. 

Ils ne créent pas l’emploi, ne font pas marcher le système financier national et préfèrent ou bien la thésaurisation ou l’exfiltration des fonds dans d’autres pays. C’est la fuite des capitaux, détournés, volés ou blanchis.

La Mauritanie est l’un des rares pays du monde ou l’économie est encore au stade de la gestion boutique. Tout se calcule en fonction du petit et rapide »bénéfice » du jour le jour, à l’impact limité et aux conséquences insignifiantes pour le groupe. Les mécanismes de fonctionnement du marché sont encore archaïques et utilisées comme un moyen de pression soit politique ou économique.

De la plus grande société de la place à la plus petite PME, la vision économique de l’entreprise demeure limitée, paternaliste, clanique et foncièrement dépassée. On ne cherche que le bénéfice d’une ou deux ouguiyas !

En Mauritanie, il n’y a point de grands groupes économiques. Tout ce qu’il y a ce sont des écuries familiales assises sur des « fortunes » le plus souvent mal acquises et dont la vision d’avenir est largement tributaire des évolutions politiques et des alliances tribales qui influent directement sur les fortunes des uns et des autres. D’ou la concussion criminelle entre le « capital » et le politique…

Source : L’Authentique (Mauritanie)