Ce dix-septième épisode du podcast L’allumeur de réverbères ouvre une série de deux épisodes consacrés à un pays, la Mauritanie, et à une question qui s’y développe depuis quelques années déjà, à savoir la place et la condition des Haratines – du nom des descendants d’esclaves au sein de la communauté maure (arabo-berbères).
Pour mieux comprendre le contexte intercommunautaire mauritanien et la composition ethnolinguistique du pays : Mauritanie, « pays chimérique » ? Le défi de constituer une nation depuis l’indépendance.
En Mauritanie, chaque communauté pratique, ou a pratiqué dans le passé, l’esclavage. L’esclavage pratiqué chez les tribus maures ayant cela de spécifique qu’il concernait des populations noires, dont la couleur de peau pouvait donc constituer une distinction. Les Haratines sont historiquement et culturellement rattachés au groupe des Maures, par exemple par la langue hassanya (la variante locale de l’arabe). Mais ils tendent à s’affirmer comme une communauté à part entière autour d’un discours politique revendicatif et anti-esclavagiste. C’est sur cette dynamique et sur cette évolution-là que nous allons nous attarder sur cette série de podcasts. Les enjeux sont importants, compte tenu des fortes inégalités et du racisme qui prévalent dans le pays, ainsi que des tensions grandissantes autour de l’accès aux ressources naturelles dans la région du Sahel, sur fond de changement climatique. Ajoutons que les Haratines constituent probablement le groupe le plus nombreux en Mauritanie, avec près de la moitié de la population du pays.
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Pour aborder la question de la condition et de l’émergence de l’identité haratine, nous avons sollicité l’expertise et le regard des personnalités suivantes :
– Professeur Abdel Wedoud Ould Cheikh, anthropologue spécialiste de la Mauritanie et professeur émérite de l’Université de Lorraine ;
– Mohamed Ali Bilal, président de l’association Teranim pour les arts populaires et à l’initiative du Festival Leyali Elmedh (« les nuits du Medh »).
Source : ARTE Radio (audioblog)