Mauritanie : les promesses du gouvernement s’accélèrent avant 2023 avec 2024 en ligne de mire

Le gouvernement mauritanien est entré dans une phase d’accélération du programme prioritaire de Ould Ghazouani à quelques mois des élections de 2023. Des promesses de réduction de la fracture sociale se multiplient depuis la formation du dernier gouvernement.

La dernière en date, la moitié des Mauritaniens auront une couverture maladie d’ici 2024. C’est un objectif encourageant mais insuffisant pour un pays qui compte moins de 5 millions d’habitants avec d’importantes ressources naturelles.

La Mauritanie est un pays aussi gangrené par la corruption comme en témoigne l’affaire de la décennie de Ould Aziz. Cette persistance de la gabegie et de la corruption est un frein aux politiques publiques pour améliorer la santé des populations notamment les plus démunies. A ce sujet des efforts sont perceptibles dans la politique en matière d’assurance maladie.

La promesse de 50 pour cent d’assurés mauritaniens d’ici 2024 dépend de plusieurs paramètres dont en grande partie les ressources humaines, grande faiblesse d’un plan national de développement sanitaire vanté par le ministre de la Santé Les chiffres sont éloquents.

En 2020 la Mauritanie ne compte que 15 professionnels de santé de médecins, infirmiers et sage-femmes pour 10000 personnes contre 20 initialement attendus. La même réalité au niveau de l’assurance maladie.

15 pour cent d’assurés au lieu de 30 pour cent attendus. L’objectif 2024 est un simple vœu pieux, une promesse électorale qui table sur 23 professionnels de santé avec une projection en 2027 pour 27 et 30 en 2030.

C’est une politique sanitaire à petits pas révélatrice d’une gouvernance à petits sous pour réformer un système de santé publique déliquescent. Ce qui amène les oligarques du régime et d’autres privilégiés à déserter les hôpitaux pour se faire soigner à l’étranger.

Cherif Kane
Kassataya