Trois partis politiques de l’opposition mauritanienne (RFD, UFP et UNAD) ont décidé de mettre fin à l’état de grâce accordé au président Mohamed el-Ghazouani depuis son élection en 2019. Ils évoquent la crise multidimensionnelle que traverse le pays et l’incapacité des autorités à y faire face.
Face à une crise politique, économique et sociale persistante, la coalition de l’opposition constituée par le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l’Union des forces de progrès (UFP) et l’Union nationale pour l’alternance démocratique (UNAD), brise l’état de grâce concédé au pouvoir de Mohamed Cheikh el-Ghazouani depuis son arrivée aux commandes du pays en 2019.
Une position de démarcation clairement exprimée au cours d’une conférence de presse organisée le mercredi 20 juillet en début d’après-midi.
Le professeur Lô Gourmo, vice-président de l’UFP, déplore la rupture unilatérale du dialogue à la veille du lancement de ses ateliers, la hausse des prix du carburant annoncé le week-end dernier, avec le doublement des tarifs de transport, provoquant des manifestations de rue dans plusieurs quartiers de Nouakchott, expression du malaise d’une population dont les conditions de vie se sont détériorées, et qui sont autant de signaux d’une aggravation de la crise, dans un environnement sous-régional et international alarmant.
La coalition appelle à l’ouverture d’un dialogue pour établir «un consensus fort» au sujet du processus électoral (législatives, régionales et municipales prévues en 2023) et toutes les questions de fond vitales pour l’avenir de la Mauritanie. Elle insiste également sur la volonté commune de toutes les mouvances de l’opposition confondues pour un dialogue, malgré des variations au niveau de la démarche à suivre.
Reste que le timing choisi pour cette annonce, quelques jours seulement après l’annonce par le gouvernement de l’organisation des élections législatives en début 2023, suscite diverses questions quant aux vraies raisons de la fin de ce compagnonnage que rien ne justifiait depuis un bon moment.
Par notre correspondant à Nouakchott
Amadou Seck
Le360 Afrique