Le Rénovateur Quotidien – Avons-nous les hommes qu’il faut pour présider aux destinées d’un pays pauvre d’une diversité hélas banalisée voire piétinée.
Ceux qui ont vocation à présenter une bonne image de la Mauritanie fière de cet héritage culturel tombent dans les travers d’une vision réductrice savamment élaborée par les esprits malins mais pas de facto intelligents d’un dosage épidermique factice juste pour calmer la rage.
A défaut de convaincre l’opinion sur cette règle nullement objective, les prescripteurs de cette « ordonnance » ont voulu au moins l’imposer comme un fait accompli aux communautés dites « minoritaires ». A prendre ou à laisser ! Quand ça fait du bruit on relève un peu la dose le temps de voir passer l’orage.
La Mauritanie est par excellence un pays multiculturel profondément métissé depuis des siècles. Cette configuration est incontestable partout où on pose le pied.
Impossible de nier ce phénomène congenital. Bien exploité cela pourrait servir l’unité nationale et irriguer le socle culturel du pays. Mal géré, ce lég serait porteur de pires malédictions.
Il est établi que la meilleure approche de dépassement des complexes identitaires est la valorisation des différences. Ce qui normalement en Mauritanie serait plus facile qu’ailleurs où il faut forcer le destin pour rapprocher des gens que rien ne lie naturellement.
Au final tout finira par voler en éclat. Ce qui .n’est pas dans l’absolu impossible. Des pays plus géants démographiquement et culturellement hétéroclites ont réussi ce pari avec l’intelligence humaniste et les valeurs universalistes. De petites nations continuent d’être ébranlées par des guerres civiles à caractère racial.
Chez nous ou beaucoup de valeurs sensées cimenter une parfaite cohabitation ne manquent pas, on continue sans empressement de laisser les occasions passer en affichant une indifférence frisant le mépris pour la réalisation de l’œuvre décisive de la cohésion sociale. Au lieu de prendre garde et s’employer à resserer les rangs, nos fameux dirigeants multiplient les maladresses et rompent le fil très fragile des rapports communautaires.
Des pratiques dangereuses accentuent les frustrations et alimentent le lit trop-plein de ressentiments et d’injustice. Au lieu de corriger les erreurs et prévenir de pareills péchés, on se contente de justifier par des arguments anachroniques et moralement insoutenables le « bien fondé » de tels réflexes. Du sommet de la pyramide jusqu’à la base , la Mauritanie est déséquilibrée dans son fondement racial. A tous les échelons des démembrements institutionnels c’est la reprographie des mêmes images.
Dans les concours, les nominations récurrentes en conseils des ministres les mêmes pratiques d’exclusions se suivent et se ressemblent. Comment trouver normal le monopole par une seule communauté des trois grandes entreprises de presse publique exclusivement monoclore. Quels autres mots utiliser pour qualifier ces faits que le déni du droit qui n’a d’égal que du cynisme illimité. Sans perdre du temps à s’attarder sur les profils des hommes.
Partout ailleurs ces images peu honorables heurtent les bonnes consciences qui ont encore une haute idée de ce qu’est l’équité et l’égalité dans un pays aussi fragile dont l’existence est fortement menacée par les comportements de ceux qui portent de lourdes responsabilités devant le tribunal de’histoire.
La construction d’un pays doit être l’œuvre de mains bienveillantes et soucieuses de l’architecture de l’édifice. Sans perdre de vue que le fondement d’une nation doit reposer sur la justice dans toute sa plénitude. Or , continuer dans le silence à entretenir l’hypocrisie sur des réalités flagrantes par la politique de la négation en criant au complot quand ça sent le roussi, est bien l’arme la plus fatale pour gérer le destin d’une Nation plurielle.
En Mauritanie qui sont les bâtisseurs de cette citadelle ?
CTD