Au lendemain de son élection, le Président actuel avait promis « monts et merveilles », comme le font souvent les nouveaux élus.
Nous étions peu nombreux à le croire, pour plusieurs raisons : d’abord il n’était pas possible, objectivement, de ‘tout faire’ dans notre pays, qui sortait d’une anémie grave et d’une lessive qui l’a débarrassé de toutes ses ressources financières, d’une part, et le fait d’âtre l’élu de l’ancien régime, ne lui laissant pas de grandes marges de réformes, d’autre part.
Son programme de campagne et ses premières mesures de d’apaisement en direction de l’opposition, ont fait naître une lieur d’espoir pour une paix sociale attendue depuis plusieurs décennies.
Les nombreux sujets sur lesquels il était attendu avaient pour nom : lutte contre la corruption et la gabegie, restauration de la démocratie, remise sur les rails de l’économie, de l’éducation, de la santé et le règlement du passif humanitaire.
Le terrain politique était occupé par plusieurs forces centrifuges, dont les partis politique dits de l’opposition démocratique, y compris les Islamistes, les partis et groupes d’obédience pan-arabistes, les partis et formations négro-africaines (autonomistes ou séparatistes), non reconnus, ainsi que certaines ONG de droits de l’homme.
L’irruption, par surprise, de la pandémie du Coronavirus, s’est greffée sur les difficultés et dangers qui menaçaient le pays et ses faibles ressources, humaines et financières.
C’est, nonobstant cette atmosphère psychologique, sociale, économique et politique que certaines balises ont pu être posées sur le chemin de la paix sociale et qui permettent aujourd’hui de temporiser les insatisfactions des différentes couches du peuple et de reconsidérer l’avenir avec un peu plus d’espoir.
Les principales balises posées sont les suivantes :
-Les opérations de secours d’urgence opérées par l’Agence TEAAZOUR pour faire face à la grande pauvreté et au dénuement total dans lesquels se trouvent de larges couches du monde rural et périphérique des grandes villes, composées principalement d’anciens esclaves et de fils d’esclaves, ainsi que de payants sans terre.
-Les initiatives prises par le Ministère de l’Emploi pour diffuser des programmes de formation accélérée et le financement de micro-projets pour des jeunes dans de nombreux secteurs ont également amoindri les effets du chômage dont les victimes sont issues des mêmes milieux sociaux cités plus haut.
-Le nouveau programmes destiné à résoudre les problèmes liés à la propriété et la mise en valeur des terres cultivables de la Vallée du fleuve, par la remise en selle du Décret de 1983, conçu à l’époque, pour déposséder les grands féodaux des terres cultivables dans la Chamama et la Vallée du fleuve et qui a été torpillé par les auteurs des évènements de 89-91.
-La décision qui vient d’être prise d’autoriser la double nationalité pour tous les Mauritaniens qui le désirent. Une décision qui met fin à de nombreux problèmes et tracasseries rencontrés par les Mauritaniens de la diaspora, qui se sont trouvés avec une nationalité étrangères, soit pour des raisons de travail ou de protection contre les abus politiques des régimes en place, et qui ne pouvaient plus regagner leur pays, comme citoyens
-La reconnaissance, de fait, de certains partis politiques, ou d’ONG de droits de l’homme, administrés par des personnalités négro-africaines, issues de groupes qualifiés jadis d’extrémistes.
Toutes ces « balises » ont besoin d’être activées et connectées entre elles, pour contribuer à éclairer le long et sinueux chemin vers l’unité et la paix.
C’est peu par rapport à ce qui reste à faire, mais c’est beaucoup par rapport à hier.